L’année Cézanne, 2006


* Etes-vous prêt pour l’année Cézanne (quiz du magazine l’Internaute)

A lire, pour une entrée en matière, la BD, tout en simplicité et touches de peintures : Paul Cézanne, un rebelle en Provence, Alain Exiga, Olivier Bauza, David Ballon – Editions Cerise et coquelicots, 2005

Un week end à Aix-en-Provence à l’occasion de l’année Cézanne, voilà une idée qui peut vous amener à découvrir le peintre autrement, pour peu que vous acceptiez de vous plonger complètement dans son univers.
1859 : il abondonne ses études de droit qu’il avait entamées pour faire plaisir à son père, tout en suivant les cours de l’école municipale de dessin.
1861 : il fréquente l’Académie Suisse, prestigieux atelier de peinture parisien, où il rencontre Pissarro et Guillaumin, mais il échoue au concours d’entrée à l’Ecole des Beaux-Arts ; il ne fera jamais partie de cette école.
Il revient à Aix travailler dans la banque paternelle, mais repart un an plus tard pour Paris où il se réinscrit à l’Académie Suisse. Définitivement, il décide d’être peintre. Son père continuera de l’entretenir.
Les lieux où il a vécu :

  • Paris, 1858, 1861
  • Aix en Provence, rue de la glacière, 1844-1850
  • Aix en Provence, rue Matheron, 1850-1870, en alternance avec le Jas de Bouffan. Issu de la bonne bourgeoisie provinciale, son père est propriétaire à Aix-en-Provence d’une prospère fabrique de chapeaux. Plus tard, il deviendra banquier. Il acquiert en 1859 une grande et belle bastide située dans le quartier du Jas de Bouffan ; c’est dans ce quartier que j’habite : je passe tous les jours devant cette bastide et sa longue allée de marronniers mais je ne peux apercevoir ni le petit bassin agrémenté de fontaines ornées de lions et dauphins, ni la petite serre qui se cache sous les frondaisons ; la ferme, composée de six corps de bâtiments imbriqués les uns dans les autres, en bordure de l’actuelle propriété, fera partie des grands motifs cézanniens. La propriété sera vendue en 1899. Elle ne se visitait pas, jusqu’à cette année 2006 (MIH).
  • l’Estaque (Marseille), 1870, pendant la guerre. « …au soleil couchant, en montant sur les hauteurs, on a le beau panorama du fond de Marseille et les îles, le tout enveloppé sur le soir d’un effet très décoratif. » Lettre à Zola, 24 mai 1883
  • Pontoise, Auvers sur Oise, 1872 : chargé de famille, Cézanne s’y installe dans un logement fourni par le docteur Gachet
  • Gardanne, 1885-1886. Pour l’année Cézanne, ses oeuvres ont été reproduites sur des toiles de grand format (1,80 par 2,50 m) et suspendues au-dessus du cours, sur la façade de l?(tm)Hôtel de Ville et de la Médiathèque ainsi qu’à Biver. C’est durant ce séjour qu’il épouse la mère de son fils ; au cours du repas de noces, elle sera bien mal reçue par « les femmes drapées dans leur honneur de bigotes » : n’oublions pas que nous sommes au XIXème siècle ! Il y rencontrera une jeune fille, Alexandra David-Neel, qui plus tard sera la première femme occidentale à entrer dans Lhassa. C’est là aussi qu’un soir, le jardinier du Jas lui apprend la mort de son père : il quittera définitivement Gardanne.
  • Aix en Provence, appartement de la rue Boulégon ; c’est là qu’il meurt le 22 octobre 1906
  • La maison de sa soeur à Bellevue, au bord de la rivière Arc

Ses amis :

  • Zola : Cézanne fait toutes ses études à Aix, et se lie d’une profonde amitié avec Emile Zola. Il fait aussi la connaissance de
  • Bazille,
  • Renoir,
  • Monet,
  • Sisley,
  • Manet en 1866.
    Il rompt avec Zola en 1886, lors de la parution de « L’oeuvre« , ou il s’est reconnu dans le personnage du peintre raté Claude Lantier. [Zola] était une intelligence fort médiocre et un ami détestable ; c’est ainsi que l’oeuvre, où il a prétendu me peindre, n’est qu’une épouvantable déformation, un mensonge tout à sa gloire… En définitive, c’est là un fort mauvais livre et complètement faux.  » La même année, la mort de son père le met en possession d’une fortune suffisante pour lui assurer définitivement son indépendance.

Sa compagne :

En 1869, Cézanne rencontre Hortense Fiquet, un modèle qui va devenir sa compagne, mais craignant que son père, borné et sévère, ne désapprouve cette liaison et remette en cause sa pension, Cézanne la lui cache, de même, il lui cache la naissance d’un fils, Paul, en 1872 ; son existence sera découverte fortuitement par son père, en 1878.

* biographie de Cézanne, site des peintres impressionnistes

Les lieux où il a travaillé :

  • Le Jas de Bouffan, propriété de ses parents ; c’est le lieu de l’apprentissage de la peinture de plein air, depuis le jardin. Vers 1871, il commence à peindre l’allée des marronniers et le bassin.
  • le cabanon de Bibémus. Pour bien peindre un paysage, je dois d’abord découvrir la stratification géologique
  • L’appartement de la Rue Boulegon à Aix-en-Provence, 1899
  • Meyreuil, le pont des Trois Sautets : Cézanne a porté son regard sur la Sainte Victoire à partir du Plan de Meyreuil, de Chicalon, du Canet
  • Le Tholonet, à partir de 1887 : le Chateau Noir où il stocke son matériel dans une pièce de la cour du pistachier
  • Le Tholonet, les carrières de pierres de Bibémus ou il loue un cabanon
  • L’atelier des Lauves 1901 qu’il fait construire selon ses plans * visite virtuelle de l’atelier

Ce qu’il a peint :

  • Des natures mortes
  • Des baigneuses
  • La Sainte-Victoire : 44 huiles et 43 aquarelles
  • Des portraits et auto portraits

Cézanne, à partir de 1863, propose régulièrement des peintures au jury du Salon Officiel de Paris : malgré sa motivation (« Avec une pomme, je veux étonner Paris » avait-il affirmé…), elles y seront toujours refusées (à une exception près, un portrait, en 1882). A l’exposition de 1877, rue Le Peletier, les Impressionnistes, …, soulevaient une horreur générale et faisaient au public l’effet de monstres et de barbares. Mais celui d’eux tous qui … faisait l’effet d’un vrai barbare, d’un vrai monstre, c’était Cézanne. » (Théodore Duret)
En 1895, la rétrospective organisée par Ambroise Vollard va marquer un tournant pour Cézanne, jusqu’alors peu apprécié lors des expositions impressionnistes. Cézanne est alors redécouvert par ses anciens amis, qui ignoraient en fait beaucoup de son évolution, mais aussi par de jeunes artistes.
medium_cezanne_compotier.jpgPour découvrir les Paysages de Cézanne, au départ du centre ville, 5 chemins balisés par la commune d’Aix, vous indiquent la route à suivre pour vous rendre au Tholonet, au Jas de Bouffan, aux carrières de Bibémus, sur les bords de l’Arc, au pont des Trois-Sautets, à l’Atelier du Maître sur la colline des Lauves, à proximité du chemin de La Marguerite d’où il peignit ses dernières « Sainte-Victoire ».
Pour parcourir plus librement ces lieux, vous trouverez dans ce blog quelques randonnées à la Sainte-Victoire dont :

une au départ du Tholonet, jusqu’au * Barrage Zola.
* Le prieuré par le pas de l’Escalette
* l’oppidum de Saint-Antonin (Untinos)
* Les Roques Hautes (autour des dinosaures)
* La chapelle de Saint-Ser
* Le pic des Mouches

De la neige à la croix des Béguines


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Ce matin, 22 janvier, je suis bien surprise de voir de la neige sur le massif de la Sainte Baume : la météo n’annonçait rien de tel ; quelques kilomètres avant Plan d’Aups, aucune trace de neige. J’apprendrai un peu plus tard, par un habitant du village voisin, que la neige recouvre souvent les sommets à cette époque de l’année et que jamais aucune météo nationale ne l’annonce.

* La météo de ce jour à cet endroit :
La direction du vent et le calcul de la température ressentie

Depuis le parking, j’aperçois la chapelle du Saint Pilon, à 1000m d’altitude, juste au-dessus de la grotte de Sainte Marie Madeleine : c’est là que j’irai par le GR9 qui, sur une petite partie, s’appelle le chemin des Pèlerins. Aux quatre chemins, un oratoire (1516) restauré par les Amis des Oratoires, représente « Madeleine avec deux anges qui se montrent à elle ». Je monte vers le col du Saint-Pilon par un chemin de plus en plus enneigé. Je passe devant la chapelle des Parisiens, humide, au toit de planches de bois moussues (construite vers 1630 par le conseiller de Louis XIII) et deux oratoires. Les pierres glissantes ne freinent pas les randonneurs du dimanche qui sont étonnamment nombreux, surtout en ce début d’après-midi. medium_img_0019.jpgDe là haut, la vue est saisissante sur la falaise verticale. Croix des Beguines par JeffPour me rendre à la croix des Béguines, point culminant de la Sainte-Baume, je dois suivre la crête depuis laquelle, malgré le temps couvert, je peux voir les Alpes, la Sainte-Victoire, la montagne de Lure, la mer… Le sentier n’est pas évident à trouver : heureusement, quelques cairns bien placés m’indiquent le changement brusque de direction du GR9. Du côté sud d’abord, ensoleillé, après le bau des oiseaux (beaucoup d’oiseaux nichés dans les creux de rochers se sont envolés à mon approche), je passe au côté nord, où le vent froid soufflant en rafales, n’a pas fait fondre la neige. Le chemin est étroit et glissant. Je pense alors à l’époque où, institutrice, j’essayais d’expliquer à mes élèves, la différence entre les deux versants d’une montagne. En quelques minutes, ici la démonstration aurait été faite ! * Je vous propose l’itinéraire de 3h30 A/R sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
* Voir aussi dans ce blog la randonnée à la grotte par le chemin du Canapé
* Description de la randonnée de Fontfrège au St Pilon (6h), photos, topologiemedium_img_0025.3.jpgmedium_img_0026.jpg
A 1118m d’altitude, sur un rocher consacré également à l’escalade, la croix des Béguines se détache sur le fond bleu.

* Site Info climat, photos extraites du forum
* Description de l’itinéraire par Alain
* Photos du site Provence Balades

Au retour, par le GR98 bien mal balisé, je m’arrête à la chapelle du Saint-Pilon d’où je devine ma voiture garée au parking de l’hostellerie, désormais bien remplie. C’est là que les anges, sept fois par jour, élevaient Marie-Madeleine de la grotte au sommet de la montagne, pour qu’elle y prie. On y construisit d’abord un pilon pour marquer cet emplacement, puis une chapelle. * La chapelle du Saint Pilon du site Chapelles et églises rurales en Provence. Depuis le début du culte de Madeleine, au moyen âge, on dit que le pèlerinage rend les femmes fécondes et assure le mariage aux jeunes filles. Ce lieu de pélerinage attire beaucoup de monde, été comme hiver. Je m’y asseois le temps de manger un petit quelque chose avant la descente. De ce côté de la crête, il y a du soleil et quelques oiseaux sautillent sur les rochers à quelques pas de moi. Le temps de saisir l’appareil photo, et l’un deux accepte de poser 5 secondes pour la vidéo. La descente est plus difficile parce que les pierres sont glissantes ; je croise quelques enfants enthousiastes, loin devant leurs parents, pressés d’arriver au sommet. En traversant la forêt aux multiples couleurs d’automne, je m’arrête, j’écoute le concert pianissimo que m’offrent les oiseaux. Avec uniquement la bande son, je pourrais vous faire croire que nous sommes au début du printemps. C’est parce que je suis capable de m’étonner devant de petites choses que la nature m’apaise et me réjouit à chaque randonnée.« Celui qui sait regarder une pierre est heureux sur tous les chemins »

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La température ressentie, à quoi ça sert ?


J’ai commencé à m’intéresser à la température ressentie quand, plusieurs fois de suite, alors que la météo m’indiquait une température d’hiver favorable, j’avais été surprise qu’elle ne l’était pas du tout. Cela rendait mes balades moins agréables et j’ai voulu comprendre pourquoi. Cela se produit systématiquement en hiver, quand il y a du vent.

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(Voir ci-contre quelques effets du vent, photos de Yann Arthus Bertrand)

« …le vent nous donne l’impression qu’il fait plus froid que le mercure ne l’indique : c’est la température ressentie au vent . On parle alors de facteur de refroidissement éolien. Il mesure la rapidité à laquelle le corps humain perd sa chaleur lorsqu’il est exposé au vent. Il a été créé dans le but de réduire les risques d’hypothermie, d’engelure et autres dangers reliés au froid. » (Extrait du * site MétéoMédia) Il combine la température de l’air et la vitesse du vent pour obtenir une lecture de la température qu’on ressent effectivement à l’extérieur.

Consulter le facteur de refroidissement éolien avant de sortir permet de ne pas sortir… ou de se vêtir de façon adéquate pour profiter pleinement des plaisirs de l’hiver. Il est sans doute plus important que la température réelle quand on part en randonnée ; il donne finalement une impression de confort ou au contraire d’inconfort. Par exemple : si la température extérieure observée est de et que le mistral souffle à 40km/h, nous avons l’impression qu’il fait – 5° : le froid devient donc inconfortable. C’est le temps qu’il faisait le jour où je suis allée visiter les bories de Tallagard et je vous avoue qu’il n’y a plus beaucoup de plaisir à faire de la randonnée dans ces conditions. La température ressentie peut varier en fonction du réchauffement solaire, de l’humidité, de la façon dont nous sommes vêtus et du fait que nous soyons immobiles ou en activité. Pour les matheux qui veulent la calculer :

T(FR) = 13.12 + 0.6215 * T – 11.37 * V0.16 + 0.3965 * T * V0.16
Où : T(FR) est la température équivalente en degrés Celcius V est la vitesse du vent en km/h mesurée à 10m de hauteur T est la température, de l’air en degrés Celsius

Désormais, quand la température est en dessous de zéro, je pars plus loin, du côté des Alpes de Haute Provence où le vent est moins fort, voire inexistant. Quand il fait chaud, on peut avoir le même sentiment d’inconfort. L’index de chaleur ou humidex est un équivalent de température qui exprime l’effet combiné de la chaleur et de l’humidité. C’est un nombre qui décrit l’intensité de chaleur ressentie par les personnes. Pourquoi supporte-t-on aussi difficilement un taux d’humidité élevé lorsqu’il fait chaud ? Simplement parce que notre corps a besoin de transpirer pour contrôler sa température. En d’autres mots, c’est en transpirant qu’il se rafraîchit. Or, lorsque l’air est très humide à l’extérieur, cet air ne peut absorber l’eau dont le corps désire se débarrasser. L’être humain se trouve donc dans l’impossibilité d’évacuer son surplus d’eau et en ressent des effets désagréables.

HUMIDEX °C

20-29

30-39

40-45

46-54

Plus de 54

DEGRÉ D’INCONFORT

Confortable

Divers degrés d’inconfort

Sensation de malaise généralisée

Les activités physiques sont dangereuses

Risque sérieux de coup de chaleur