*** En route vers la résurgence du Ragas


En route pour le Revest les Eaux (Var), la Suisse Varoise comme certains la surnomme. A 5km de Toulon. Ce village vient de fêter l’anniversaire de sa libération à la fin de la seconde guerre mondiale. Le vieux village, aux maisons de toits roses, se mire dans les eaux claires du Ragas dont les eaux sont retenues dans un lac aménagé. * Itinéraire vers le Ragas

Belles et grandes photos de Catherine dans son article sur le barrage de Dardennes, randonnée sur le tour du lac

img_2266.JPGEtant venue pour la résurgence (de type vauclusien), je rejoins le barrage des Dardennes et j’emprunte le GR51 près du panneau d’information sur les ponts du Colombier ; l’un d’eux, a été construit aux frais du propriétaire du moulin. Tous les habitants avaient le droit de l’utiliser pour traverser la rivière avec leurs bêtes, ou leur charrette, sans avoir à payer une quelconque redevance au sieur Artigues.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie et le vent

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La découverte du barrage (construit en 1912) et de ses eaux turquoises est une agréable surprise : un paysage de carte postale. Constater qu’il n’y a de l’eau que d’un côté du barrage en est une autre ! Je n’ai compris que plus tard en quoi il était différent : alimenté par 7 sources souterraines, il ne sert que de réservoir pour la commune de Toulon.

img_2273.JPGJe marche le long du lac. De nombreuses interdictions de se baigner jalonnent le parcours mais cela n’empêche pas les gens d’être dans l’eau. Je me pose la question du « pourquoi est-ce interdit ? » sans trouver de réponse satisfaisante puisqu’il ne peut y avoir de lâcher d’eau comme dans les barrages classiques. Pour rejoindre l’autre rive, je traverse d’anciennes restanques à sec en cette saison et sur lesquelles des cultures poussent encore de manière régulière. Je n’ai aucun mal à passer sur l’autre rive. Je vois l’embouchure du torrent à son arrivée dans le lac et par curiosité, j’y pénètre. D’énormes blocs de rochers, indisciplinés, rendent la marche quasi impossible ; c’est comme s’ils avaient été violemment bousculés jusqu’en bas.

img_2276.JPGLe chemin, de plus en plus étroit, m’offre sa fraicheur sous les arbres. Il n’y a plus personne désormais. Bientôt je me retrouve coincée, devant choisir entre un étroit chemin montant ou bien le cours du torrent. Je pressens que la découverte de la résurgence n’est pas loin. J’essaie le premier mais ne trouve pas le moyen de redescendre au pied de cette énorme falaise qui barre le passage. Je décide alors de remonter le lit du torrent. J’ai l’appareil photo dans la poche, pour être prête à capter un souvenir que je partagerai avec d’autres plus tard. Malheureusement, durant cette expédition où j’utilise les mains et fais le grand écart sur les blocs rocheux, je le cogne contre un rocher. Le boîtier en gardera une trace extérieure et le viseur une feuille d’arbuste à l’intérieur. Après quelques mètres pénibles, je lève les yeux : une vieille passerelle métallique traverse la rivière ; une énorme ouverture dans le rocher me prévient que la résurgence est là. Sera-t-elle impressionnante malgré l’absence d’eau ?

Ce syphon, visité par les plongeurs, est profond de 117m ; celui de Fontaine de Vaucluse img_2277.JPGest de 315m (le 3ème au monde pour sa profondeur).

Edouard Martel qui en a fait la première description en 1894, écrit : « … sa superbe entrée s’ouvre verticale et triangulaire (haute de 10 à 15m et large de 5 à 10m) dans une pittoresque falaise. Elle domine de 40m la source ordinaire de la Dardennes.[…] Il arrivait parfois qu’après de grandes pluies, l’eau souterraine, ne trouvant pas d’épanchement suffisant par la source, s’élevait jusqu’à la gueule du gouffre et s’en échappait en torrent furieux. Profitant de cette disposition, la municipalité de Toulon a fait creuser vers 1879 un tunnel horizontal qui va drainer la rivière souterraine. »

ragas3.jpgSi vous regardez les strates redressées presque à la verticale, vous constaterez que c’est dans le joint de deux strates que l’eau a foré cette cheminée. Je m’approche de l’ouverture : la forme en ogive du fond et les restes de branches encastrés, témoignent de la puissance des eaux hivernales. …puis comme elle franchit la grille, elle s’épand soudain au dehors en un tumulte d’écume et un fracas véritablement impressionnant. Zigzags dans le Var, j. henseling, 1947, pages 39-43. Vous ne la verrez ainsi qu’une ou deux fois par an. En attendant, regardez les très belles photos du blog de Fouchepate dont une prise en janvier 2006…

Ne manquez pas le film sur le système du Ragas extrait du film “L’eau de là” (France 2), réalisé par Philippe Maurel qui m’a aimablement communiqué l’adresse de la vidéo prise lors des crues de janvier 1999. Les crues de la Reppe font l’objet d’un autre reportage filmé http://www.aiga.name/news-janvier.htm.

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Le site médiéval de Rougiers


Rougiers est un petit village du Var, au nord de la Sainte-Baume, non loin de Nans-les- Pins ; un village que je ne connaissais pas avant cette fameuse partie de geocaching (pour savoir ce qu’est le geoacaching, voir l’article * chasse au trésor high tech dans ce blog) que j’ai faite avec mon amie Elizabeth de passage à Aix-en-Provence.

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* Itinéraire à partir du village de Rougiers proposé par le site Balade en Provence
* Je vous propose l’itinéraire le plus court

Le temps qu’il fait aujourd’hui à cet endroit :
Météo du jour, direction du vent et température ressentie

Dans le village, nous devons renoncer à atteindre le site par la route la plus courte : deux voitures stationnent sur la chaussée et personne dedans. Nous prenons donc la direction des glacières, en longeant le terrain de sport. Tellement impatientes de trouver « le trésor » les premières, nous décidons de monter jusqu’au site médiéval par le chemin le plus court. Habituellement, pour le plaisir de la randonnée, nous marchons plus longtemps tout en devisant sur notre philosophie de la vie.

Alexandre Dumas a consacré quelques pages à Rougiers dans son livre « Souvenirs de voyage » et Napoléon III est passé sur les terres de Rougiers à son retour victorieux d’Italie où il avait défait les armées autrichiennes à Solferino. Les habitants s’en souviennent puisque la chapelle qu’ils ont construite sur le site de Saint-Jean porte le nom de Saint-Jean de Solférino.

Il parait que Rougiers a aussi un volcan : le Puy Runnier (ou Purignier), unique en Provence, dont le terrain de lave noire produirait les meilleurs pois chiches !
L’habitat villageois est centré autour du château et de l’église. Il a été habité jusqu’au XIVème siècle.

medium_img_3431.jpgOn distingue nettement les deux tours de garde et le donjon carré dont les étages étaient formés de planchers de bois, lentement restaurés par une association d’amis du château. Une fois passé les vestiges du rempart, nous nous dirigeons vers la chapelle romane rénovée de Saint-Jean. A la pointe de l’éperon rocheux, une statue de la Vierge veille à la protection des rougiérois. Les 29 maisons du village s’étagent sur quatre niveaux autour d’un mur d’enceinte en contre-bas du château. Les fouilles ont mis à jour des monnaies émises entre 1171 et 1420 (130), pièces d’armement, vêtement, outils, vaisselle et tessons de céramique (94000) qui attestent d’une intense activité artisanale. Au XIVème siècle un atelier de verrier s’installe dans le village : toutes les maisons disposent alors de gobelets qui ont permis une série de recherche sur le verre médiéval. Une seule ruelle charretière traversait l’agglomération du nord au sud ; ailleurs, pour se déplacer, il fallait emprunter d’étroits passages, souvent en escaliers, parfois couverts.
medium_img_0887.jpgSur le chemin qui monte au château et à l’intérieur du village, on découvre un ensemble de grottes qui furent longtemps aménagées comme lieux d’habitation.
Quelles belles vues à partir de la table d’orientation !

* Le vieux Rougiers du site Les merveilles du Var

Une quinzaine d’anciennes glacières dont certaines fort bien conservées parsèment la colline autour de Rougiers, elles portent le nom rafraîchissant de Fontfrège, soit fontaine froide en provençal.

Après la visite du site qui nous a réellement surprises par sa taille et son état de conservation, nous avons cherché la cache ; j’ai servi de guide grâce au GPS (mauvais guide dans un premier temps…) et c’est mon amie qui l’a découverte. Elle a rempli pour la première fois un logbook ; avec une joie enfantine, au retour, nous avons noté notre visite sur le site internet. Je serai prête à parier qu’Elizabeth fera bientôt partie de la communauté des géocacheurs…

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Merci à Serge, grand geocacheur aixois, grâce à qui j’ai découvert ce site médiéval

*** Nager avec les poissons à Port-Cros


Le Parc national de Port-Cros, premier parc national marin en Europe, a été créé en décembre 1963. Y passer une journée au mois d’août, ne m’emballait guère : « trop de monde, trop chaud, île trop petite », c’est ce que je craignais. Nous avons pris la première navette partant à 8h15 du port d’Hyères. Après une heure de trajet, nous débarquons sur l’île. D’emblée, le charme opère. Le fort de l’Estissac nous protège (Le chemin des forts, jérôme antonioli, provence magazine, M03740, éd. 2007). Que des piétons ici !

medium_114_1420.jpg* Site du parc naturel de Port-Cros
* Diaporama de l’île de Port Cros : superbes photos à donner envie d’y aller

* La météo aujourd’hui à cet endroit : Direction du vent et température ressentie

 

Accompagnées de Luc qui connait les lieux, nous parcourons le sentier jusqu’à la plage de La Palud où nous arrivons les premiers, après 3/4 d’heure de marche ; cette petite plage est ombragée de tamaris et bordée d’une roselière 1. Des ganivelles 2 partagent l’espace entre les zones protégées et nous, les visiteurs. Un goéland s’invite.

medium_113_1399.jpgmedium_114_1402.jpgJ’observe ceux qui, équipés de masque, tuba et palmes, reviennent enchantés de leur voyage en mer. Ils ont emprunté le * sentier sous-marin (7 bouées équipées de panneaux explicatifs immergés jalonnent le parcours et une plaquette immergeable présente les principales espèces et les espèces à découvrir) ou ils ont choisi de découvrir ces fonds au hasard. Plus je les vois revenir conquis, plus je me dis que je vais louper quelque chose. Je n’ai jamais respiré avec un tuba, je ne me suis jamais déplacée avec des palmes. Les premiers essais ne sont pas très satisfaisants. Quand enfin je parviens à me déplacer, je ressens une telle émotion que je me redresse brusquement. Je m’attendais à devoir chercher quelques poissons sous les roches ou dans l’herbier. Je ne suis qu’à quelques mètres du bord et en eau peu profonde. Je me jette à l’eau de nouveau. C’est un véritable spectacle que cet aquarium naturel ! ce sont des centaines de poissons qui se meuvent à côté de moi, en tous sens, sans être effrayés. Ils me frôlent. Je vois des petits sars sortir de la posidonie qui couvrent 50% des fonds marins, des girelles mâles me montrent leur robe colorée. (Bizarrerie : elles naissent femelles et changent de sexe au cours de leur existence). Les fonds sont si clairs que je mesure combien cette vision a quelque chose d’exceptionnel. Et dire qu’autrefois je pouvais me contenter d’observer les poissons au travers de la vitre d’un aquarium ! En rejoignant le bord de la plage, j’aperçois un congre faisant des allers et retours dans un mètre d’eau !
Avec les nombreux visiteurs de l’après-midi, remuant les fonds sablonneux ou s’égayant avec bruit dans l’eau, les poissons seront moins présents : venir le matin tôt est donc une excellente idée.
* Diaporama de poissons visibles en plongée à Port-Cros

Après le pique-nique très provençal confectionné par ma fille, je pars en randonnée sur l’île. medium_114_1416.jpgmedium_114_1410.jpgIl faut avouer que rester sur la plage n’est pas idyllique : des taons redoutables s’attaquent aux jambes fraîches et nous n’avons pas emmené de répulsif spécial zones tropicales.
La pointe de la Galère me fait immédiatement penser à une baie dans laquelle les bateaux peuvent accoster discrètement… ou s’échouer. On compte d’ailleurs plusieurs épaves autour de l’île. On y aperçoit Héliopolis sur l’île du Levant. Fortement soumis au vent et aux embruns, les arbres ont ici des formes torturées spectaculaires et seuls quelques végétaux survivent entre les schistes.

* Multimédia sur la pointe de la Galère

De retour au village, nous buvons un excellent jus de fruits frais. La journée est terminée ; elle demeurera inoubliable. La prochaine fois, je me promets d’emmener un appareil photo sous-marin.
Cette île a séduit quelques célébrités.

C’est dans la période de l’entre-deux guerres, avec l’installation sur Port-Cros en 1921 de Marcel et Marcelline HENRY, que l’île devient un véritable foyer intellectuel. De 1925 à 1938, Jean Paulhan, […] loue le fort de la Vigie et Jules Supervielle s’installe au fort du Moulin. Ils y attirent … Malraux, Valéry, Gide et Arland, ainsi que Saint-John Perse, qui vient y jeter l’ancre régulièrement.

Horaires de la navette

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1Lieu où poussent des roseaux
2Clôture formée de lattes (souvent en châtaignier) assemblées par 2 à 5 rangs de fil de fer galvanisé torsadé.
Conditionnées en rouleaux, les ganivelles servent de palissades