Origine de quelques noms de lieux à la Sainte-Victoire


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La Sainte Victoire,  émission du 27 avril 2003, Inter Provence

Connue auparavant (comme le Ventoux) sous divers toponymes honorant les divinités éoliques puis sous les formes chrétiennes de Sainte Venture ou Adventure, ce n’est qu’au XVIIe qu’apparaît son nom actuel de Sainte-Victoire que nous devons à un bourgeois aixois un certain Honoré Lambert qui, à la suite d’un vœu, promit de rénover l’ermitage et la chapelle et en profita pour lui donner cette nouvelle dénomination rapidement adoptée par tout un chacun. A-t-il eu l’intention, comme beaucoup le pensent, de rappeler le fameux carnage du général Marius au détriment des Cimbres et des Teutons ? c’était la thèse largement romancée et diffusée par Walter Scott mais d’autres hypothèses tout aussi cohérentes ont été émises. Notre homme admirateur de Louis XIII et de son culte pour Notre Dame voulut peut-être commémorer une victoire sur les protestants voire la victoire du monde chrétien sur les turcs à Lépante. C’est à cette époque que fut érigée une première croix trois fois remplacée pour avoir été au cours des décennies abattues par le mistral. Celle que nous connaissons tient vaillamment du haut de ses 19 mètres depuis 1875. Nous la devons à Monseigneur Forcade qui y fit graver de curieuses devises en quatre langues en direction de chaque point cardinal.

Le sentier des Plaideurs : … nous rappelle qu’Aix a toujours été et reste une ville de robe, les plaideurs y sont légion ; Les villageois au XVIIIe siècle se rendaient chez le juge de paix de Vauvenargues depuis Puyloubier.

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Puyloubier, émission du 12 mai 2002

Je vous emmène aujourd’hui à la colline du Loup, pas d’inquiétude, c’est étymologiquement le nom d’origine de Puyloubier au pied de la Sainte-Victoire dont seul le blason, qui porte effectivement un loup sortant d’une colline, nous rappelle cette anecdote.

Le col de Claps

C’était bien le col de Claps sur lequel bien des cyclotouristes se sont fait les mollets et qui permet d’atteindre le plateau du Puits d’Auzon et le Puits de Rians pour ceux qui aiment ce circuit du tour de Sainte-Victoire. Une explication sur ce nom de Claps ou Clapiers qui ne désigne absolument pas une cage à lapins mais un amas de pierre comparable aux cairns bretons. (D’après une étude de l’IGN 2006, les noms de lieux en France, termes dialectaux, André Pégorier, un clap est une terre mélangée de pierre). Quant au moraliste qui vécut au milieu du XVIIIe, c’était bien Luc de Clapiers dit Vauvenargues auteur de nombreuses maximes. «Un homme sans passion est un roi sans sujet»

La bastide de Coquille ou Ferme de Coquille

Située à proximité de la route reliant Saint-Antonin à Puyloubier, cette bastide doit effectivement son nom à une remarquable structure [géologique] en forme de coquille qui la domine.

Le sentier Imoucha

Henri Imoucha créa l’association des Amis de Sainte-Victoire, et fut le pionnier de la restauration du Prieuré ; auteur d’un livre Sainte-Victoire. Guide des excursions. Prieuré, Garagaï, Saint-Ser, le Cengle, Roques-Hautes. Deuxième édition, IMOUCHA Henry, C.A.F. (Section de Provence)

C’est Henri IMOUCHA qui créa cette association, le 14 Mai 1955, avec ses amis aussi déterminés que lui, pour restaurer les bâtiments du Prieuré afin de les « rendre dignes de leur prestigieux passé et de leur naturelle destination ». Pratiquement tous les dimanches, habitant Marseille, il venait par le train à Aix où il garait un vélo. Avec lequel, par la route Cezanne, il gagnait la ferme de Roques Hautes à Beaurecueil, au pied de la montée de Saint-Antonin. A pied, par le tracé rouge, il montait au Prieuré ; là, il nettoyait, consolidait, embauchait, pour l’aider, les randonneurs de passage, plantait des fleurs, taillait des arbres et … sonnait la cloche. Il y travailla avec opiniâtreté jusqu’à son décès en 1990. Extrait du site des Amis de la Sainte-Victoire

115_1583_r.3.jpgCostes chaudes

Peut-être comme à la Seyne sur mer où un quartier porte ce nom, les Costes (= coteaux) chaudes sont-elles à une altitude moyenne, une exposition au Midi ?

Bau Sätger

Bau (rocher escarpé de forte taille, précipice, falaise) en hommage à Amédée Sätger qui pendant de nombreuses années a entretenu les tracés des sentiers de la Provence.

Refuge  Barthélémy Baudino :  du nom d’un étudiant aixois qui s’est tué dans la montagne à cet endroit. Le refuge a été édifié par le Groupement Universitaire de Montagne et de ski.

img_0074.3.jpgChemin de Malivert : mauvais hiver

Le pas de l’Escalette : passage difficile en forme d’escalier. Au XVIè, ce lieu se nomme l’Escale et sépare l’arrière-fief de Roques-Hautes de la seigneurie de Saint-Antonin.

L’oratoire de Bramefan : textuellement « crie la faim » ; se dit d’un endroit peu productif  ou du nom d’une plante – Ibéris pinnata – qui envahit les blés et gâche les récoltes.

Le parking du Plan de l’Anchois (selon l’IGN) s’écrirait plutôt Plan d’en Choi, selon J.-P. Michèu, et Albert Negrel de l’association les Amis de Sainte-Victoire (En = chez) ; finalement, ce serait un lieu-dit le pré de chez François. Bulletin n°31, les Amis de Sainte-Victoire, octobre 2010.

Par contre, je ne suis pas certaine de l’origine de Cagoloup [traces de déjections de loup ?] ou du pic des mouches [lieu plein de moucherons ?] : si vous en savez plus que moi, merci de m’écrire.

Rando mania a un an…


Un an déjà que ce blog est ouvert sans publicité, dans son propre domaine, grâce à ma fille Flora qui m’y a poussée. Je me suis délibérément positionnée « hors des sentiers battus » ; j’ai pris le parti de :

  • parler volontiers des itinéraires peu connus (les classiques, vous les trouvez dans les guides) : le jeu de geocaching est à cet effet un allié incontournable,
  • ne pas décrire les itinéraires classiques que vous trouvez sur d’autres sites,
  • essayer de comprendre l’environnement dans lequel je marche : pourquoi un oppidum à cet endroit, comment l’astérolide maritime peut-il pousser dans les rochers au cap Croisette (Marseilleveyre et la grotte Saint-Michel), comment construit-on une borie, pourquoi une prison dans l’abbaye Saint-Félix de Monceau à Gigean, etc.
  • toujours découvrir (« ne pas marcher idiot ») et informer. Je sélectionne mes sources : syndicat d’initiative, Bibliothèque Numérique Gallica, sites de généalogie, spécialistes du domaine, quelquefois sites personnels. J’essaie de faire valider le contenu par des spécialistes du domaine : par exemple la note sur le chateau de Forcalqueiret a été relu par Ada Hameau, responsable des fouilles ; pour le chateau de Ferreyrolles, j’ai posé des questions sur le forum des Camisards ; pour le fort de Niolon, Luc Malchair a apporté quelques corrections techniques relatives aux fortifications. Si j’emprunte une photo ou une citation, je cite mes sources. Une note représente toujours de plusieurs heures à plusieurs jours de travail !
  • y mettre ce que j’ai recherché moi-même sans le trouver facilement : la réglementation sur les restrictions de circulation dans les massifs forestiers en Provence par exemple,
  • échanger et communiquer avec ceux qui ont les mêmes centres d’intérêt : j’ai localisé l’oppidum survolé par Bernard, donné à Mélissa quelques références sur la ferme des Templiers qu’elle avait aperçue le long de l’autoroute à Brignolles, ou connu grâce à Max l’adresse d’un fabricant de fromages de brebis à Montjustin. Je fais régulièrement des visites sur le blog de Catherine randonneuse excellente photographe, Ti’Mars… alimente mon blog des photos prises lors de nos parties de geocaching ; Bob13 m’a fait découvrir les gorges sauvages de la Nesque ; Gilbert Bauer (site saute-colline) m’a communiqué un itinéraire de randonnée pour la chartreuse de la Verne ; Gilles Chinieu m’a invité à déguster son vin de Chusclan. De nombreux geocacheurs sont devenus des compagnons de route ou des amis. Chaque rencontre est une aventure humaine. Je les remercie tous.
  • aider ou collaborer :  j’ajoute des fiches descriptives de mes randonnées sur le site Week-ends et tourisme en Provence ; je suis parfois sollicitée pour une idée de randonnée ; j’ai intégré récemment le réseau des professionnels de la randonnée en Vaucluse.

Avec une telle optique, il est normal que 55 internautes sur 100 ne fassent que passer sur le site. Les autres y restent en moyenne entre 2 et 5mn. Continuer la lecture de Rando mania a un an…

La température ressentie, à quoi ça sert ?


J’ai commencé à m’intéresser à la température ressentie quand, plusieurs fois de suite, alors que la météo m’indiquait une température d’hiver favorable, j’avais été surprise qu’elle ne l’était pas du tout. Cela rendait mes balades moins agréables et j’ai voulu comprendre pourquoi. Cela se produit systématiquement en hiver, quand il y a du vent.

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(Voir ci-contre quelques effets du vent, photos de Yann Arthus Bertrand)

« …le vent nous donne l’impression qu’il fait plus froid que le mercure ne l’indique : c’est la température ressentie au vent . On parle alors de facteur de refroidissement éolien. Il mesure la rapidité à laquelle le corps humain perd sa chaleur lorsqu’il est exposé au vent. Il a été créé dans le but de réduire les risques d’hypothermie, d’engelure et autres dangers reliés au froid. » (Extrait du * site MétéoMédia) Il combine la température de l’air et la vitesse du vent pour obtenir une lecture de la température qu’on ressent effectivement à l’extérieur.

Consulter le facteur de refroidissement éolien avant de sortir permet de ne pas sortir… ou de se vêtir de façon adéquate pour profiter pleinement des plaisirs de l’hiver. Il est sans doute plus important que la température réelle quand on part en randonnée ; il donne finalement une impression de confort ou au contraire d’inconfort. Par exemple : si la température extérieure observée est de et que le mistral souffle à 40km/h, nous avons l’impression qu’il fait – 5° : le froid devient donc inconfortable. C’est le temps qu’il faisait le jour où je suis allée visiter les bories de Tallagard et je vous avoue qu’il n’y a plus beaucoup de plaisir à faire de la randonnée dans ces conditions. La température ressentie peut varier en fonction du réchauffement solaire, de l’humidité, de la façon dont nous sommes vêtus et du fait que nous soyons immobiles ou en activité. Pour les matheux qui veulent la calculer :

T(FR) = 13.12 + 0.6215 * T – 11.37 * V0.16 + 0.3965 * T * V0.16
Où : T(FR) est la température équivalente en degrés Celcius V est la vitesse du vent en km/h mesurée à 10m de hauteur T est la température, de l’air en degrés Celsius

Désormais, quand la température est en dessous de zéro, je pars plus loin, du côté des Alpes de Haute Provence où le vent est moins fort, voire inexistant. Quand il fait chaud, on peut avoir le même sentiment d’inconfort. L’index de chaleur ou humidex est un équivalent de température qui exprime l’effet combiné de la chaleur et de l’humidité. C’est un nombre qui décrit l’intensité de chaleur ressentie par les personnes. Pourquoi supporte-t-on aussi difficilement un taux d’humidité élevé lorsqu’il fait chaud ? Simplement parce que notre corps a besoin de transpirer pour contrôler sa température. En d’autres mots, c’est en transpirant qu’il se rafraîchit. Or, lorsque l’air est très humide à l’extérieur, cet air ne peut absorber l’eau dont le corps désire se débarrasser. L’être humain se trouve donc dans l’impossibilité d’évacuer son surplus d’eau et en ressent des effets désagréables.

HUMIDEX °C

20-29

30-39

40-45

46-54

Plus de 54

DEGRÉ D’INCONFORT

Confortable

Divers degrés d’inconfort

Sensation de malaise généralisée

Les activités physiques sont dangereuses

Risque sérieux de coup de chaleur