Voilà un concept de jeu qui mérite d’être essayé en famille. Il dure en général une journée entière, alterne petites balades (20mn maximum) et trajets en voiture (100km environ) autour d’une énigme thématique qu’il faut résoudre. De village en village, de site naturel en site naturel, nous avonçons jusqu’à la résolution complète de l’énigme. Cela se passe dans le nord des Alpes de Haute-Provence, du côté du Caire et sa fameuse via ferrata.
Office du tourisme intercommunal
Nous partons pour une dizaine d’étapes, avec un livret contenant l’énigme ; il contient une puce électronique qui active un dispositif sonore au contact d’un rocher artificiel « qui parle » (et qu’il faut trouver) ; après l’écoute, une énigme doit être résolue : elle vous mène à l’étape suivante, parfois avec un indice en cours de route. Si vous craignez de ne pas trouver l’énigme, soyez rassuré, il est possible d’obtenir la solution en maintenant plus longuement la puce contre le rocher ! Le livret, qui se loue, ou s’achète 20€, ne sert qu’une fois. Chaque rocher peut délivrer également un conte, court et original avec une leçon de philosophie que seuls saisiront les adultes. Les textes sont soigneusement écrits, l’impression du livret est soignée et la qualité sonore excellente.
Pour s’imprégner de l’esprit du jeu, nous écoutons les réponses des premières énigmes puis nous nous lançons dans l’aventure… Nous avons choisi le thème de la sorcellerie auquel j’ai été sensibilisée lors de mon séjour en Guyane Française : partie avec la certitude qu’elle n’existait plus au XXème siècle, j’en suis revenue certaine du contraire, le jour où, en particulier, j’ai retrouvé un lézard éventré et percé de clous sur la porte de mon jardin. Cela m’a inspiré une histoire que je n’ai pas encore publiée…


Les sites que nous découvrons n’ont pas toujours de rapport direct avec l’histoire mais ceux-ci valaient le déplacement. Ainsi cette curiosité géologique appelée « le champignon » , à 0.4 lieue du premier rocher qui parle, et que nous aurons du mal à trouver à partir du tout petit plan schématique du livret. Sur la pente qui descend vers le Riou d’Entraix, nous trouverons d’autres vestiges de ces couches calcaires, bien différentes des terres noires qui nous entouraient tout à l’heure. Nous sommes en bordure de l’écaille de Valavoire, « unité tectonique chevauchante en forme de coin ou de lame et faiblement déplacée par rapport à un ensemble autochtone ou allochtone » (définition extraite du dictionnaire français Larousse).
L’énigme nous emmène dans un cimetière abandonné ; à Forest Lacour, ses clues, sa cascade et les rochers de la Lause ; aux confins des Hautes-Alpes, jusqu’à Turriers, à Vaumeilh et sa tour ruinée où les gens du coin sont ravis de voir passer des visiteurs. Mais je ne vous en dévoilerai pas plus. Allez-y !
Voici un exemple de plan pour se rendre à l’étape 2. Il est vrai que cette carte shématisée, bien que ne comportant pas le nom des communes, permet de vérifier facilement qu’on n’a pas fait d’erreur. Mais dans certains cas, il est si petit qu’il est quasiment impossible de se repérer sans une loupe !
Ci contre, voici un exemple d’indice devant nous emmener vers le prochain village. Avez-vous trouvé ?
Certains indices écrits doivent être lus avec attention : aucun mot n’est inutile. Cela m’a valu une erreur de village et quelques allers et retours inutiles. Heureusement, nous avions photographié l’indice et une relecture attentive nous a permis de nous en sortir.
Au cours de son périple (et donc du nôtre), des faits et personnages historiques de l’époque médiévale nous sont présentés. L’histoire n’étant pas romancée, elle a une valeur pédagogique pour les enfants.
Nous avons pris plaisir à jouer toute la journée et sommes revenus bien fatigués alors qu’il n’y avait pas tant de marche que cela. Cette énigme est la neuvième, mieux pensée et moins facile que la 2 que nous avons résolue un mois plus tard. L’accès pédestre à certains sites n’est pas toujours suffisamment sécurisée, pas forcément balisé mais toujours repérable par des panneaux spécifiques : moyennant quelques précautions, vos enfants vous suivront partout.
Emmenez une carte routière détaillée, une loupe, crayon et papier (ça vous évitera peut-être des prises de tête avec votre partenaire de jeu…) et le pique-nique : vous n’aurez aucun mal à trouver un coin de verdure. Ici c’est la campagne, le calme et des hébergements à prix raisonnables. Nous avons terminé dans une chambre d’hôtes à Sigoyer, le Vieux Mûrier. Cet établissement a le label « handicapé », ce qui est suffisamment rare pour être signalé. Avec ses propriétaires, des conversations passionnantes ponctueront le repas qualifié à juste titre de ‘gastronomique’. Martine, l’hôtesse, me signale : « … il existe un sentier spécial accessible aux personnes handicapées qui […] passe par chez nous ».
Randonnées dans la région décrites dans ce blog :
L’aqueduc des sagnières à Clamensane
Le tour de la tête du pape à Gigors
Le vallon de la piche à Faucon
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