Parcouru pour la première fois en 2005 et novice en randonnée, je n’avais pas réussi à suivre ce circuit en entier (Le mur de Gueydan, parfois écrit Gueidan) ; je reviens en 2023 avec trois copines, uniquement en suivant le balisage et dans le sens inverse de celui décrit dans Les Bouches-du-Rhone… à pied 42 promenades et randonnées, Département des Bouches-du-Rhône, Provence Tourisme, FFR, coll. Topoguides, 6e édition, mars 2021. Pas tout à fait complet encore…
Finalement la tentative réussie avec Anne et Majo démarre, non pas du parking de l’écomusée mais de Turin, près du pont de la ligne SNCF Aix-Marseille (N43.47587° E005.43126°) : les travaux de mise à deux voies sont terminés et le tunnel est accessible : le circuit est plus facile, économisant un peu de dénivelée.
Antoine de Gautier (°1595 – + 1669), propriétaire de Valabre en 1635, arrente [acquiert moyennant une rente] à Guillaume Decomes, dit Turin, ménager d’Aix, les bâtiments et affarts, terres, prés, vignes, qu’il vient d’acquérir. D’où sans doute le nom de ce quartier.
Le premier nom de ce lieu était Lavabre1 ; deux cents ans plus tard, par déformation, il devient Valabre. Le pôle vert de Valabre. Les institutions pour la protection de l’environnement présentes sur le site de Valabre et leur fonction. A. Challot
Juste après le pont, sur la gauche, nous remarquons un appareil photo à déclenchement automatique, au camouflage « militaire », pour le suivi géolocalisé de la faune, procédé en partenerait avec la SNCF, l’ONF, SCOPS. S’il fonctionne le jour, nous sommes probablement considérées comme du gibier…
Le sentier va monter raide sur plus de 100 m de dénivelée, un sentier étroit, raviné, creusé en son milieu, ou caillouteux avec des racines piégeuses, plus désagrable en descente qu’en montée ; ça tombe bien, nous sommes dans le sens ascendant ; il tourne à angle droit, continue à monter.
Le tronc énorme et lisse des cyprès d’Arizona, aux taches rougeâtres sur le tronc, part en écailles. Ils devaient constituer une belle allée ornementale.
La propriété de 250 ha – pour partie sur Aix-en-Provence quartier de Montaiguet (1830 : Aix-en-Provence, Montaiguet E5), et l’autre sur Gardanne (1830 : D2 Ouest), est vendue le 29 juillet 1683 à Pierre Gueidan, écuyer : elle a été constituée par le précédent propriétaire dont on n’a pas retenu le nom : il a rassemblé Petit et Grand Valabre, reconstruit le moulin, arrenté les terres mais c’est Pierre de Gueidan qui remplace la bastide par un château, celui occupé aujourd’hui par le centre de formation de la Sécurité Civile.
Le domaine est entouré d’un haut et long mur, probablement de plusieurs kilomètres de long, construit par les Gueidan sur une bonne dizaine d’années ; le premier morceau de mur, un peu en retrait du sentier, a été construit au-dessus du Petit Valabre, partie ouest du domaine rattaché ultérieurement au Grand Valabre ; il est parfois écroulé mais on le retrouve un peu plus loin ; dans sa partie la plus élevée, des arcs de décharge sont parfaitement visibles : c’est la partie la mieux conservée en longueur.
Place à une belle piste ; sur la droite, deux piliers annoncent l’entrée nord du domaine (privé). Sur la droite, au loin, deux énormes parallélépipèdes trouent la verdure de la colline. Exercice de réflexion commune ; deux indices : un peu de couleur rouge et la direction nord-ouest qui nous orientent vers Mange-Garri et les deux filtres-presses d’Alteo (traitement des résidus de bauxite).
Au carrefour de pistes, la curiosité nous pousse à aller voir le réservoir d’eau de Chanteperdrix, doublement protégé par un grillage et un fil de fer barbelé en acier galvanisé avec des lames tranchantes, de quoi dissuader ceux qui voudraient polluer cette réserve.
La seconde partie va flirter avec les falaises qui dominent le domaine sur le territoire de Gardanne. Des barrières de bois protègent du vide mais certaines manquent ; dans un virage à gauche dont les copines n’ont pas vu le balisage jaune, nous comptons deux véhicules jetés dans le ravin (comment sont-ils tombés là ?…) avant de retrouver le mur de Gueidan construit sur le rocher au dessus du vide ; nous passons au travers d’une brèche.
Au loin, la cheminée de Gardanne, les tours de réfrigération, la chaîne de l’Etoile et son Pilon du roi (déformation de Rot ou Rouet ?). Les premières fleurs apportent enfin de la couleur au paysage. L’oeil avisé de Majo a même repéré l’unique iris hybride aux pétales jaunes et sépales violets !
Les falaises ont été consolidées et c’est heureux car un rocher s’est entr’ouvert, ressemblant à une gorge. En bas, de l’autre côté de la route, vous reconnaitrez la bâtisse aux quatre tours, improprement appelé Pavillon de chasse du roi René, car René est mort à l’époque de sa construction vers 1578 : elle a appartenu un temps à Antoine de Gautier par héritage d’un parent Joseph Gautier.
Nous nous rapprochons de la limite de communes ; la borne 92 en forme de cube, semble avoir été taillée dans le rocher de la falaise ; un peu plus loin, elle est matérialisée par un mur de pierres bas et large, ponctué d’une borne – la 93 (photo ci-contre).
A l’endroit le plus bas, proche des bâtiments du domaine, une barrière porte l’inscription « Bergerie » avec une flèche d’un jaune fade ; merci à Michel B. de GVrando à Gardanne, qui a balisé le circuit, et m’a donné quelques précisions pour y accéder tout en précisant qu’elle était interdite d’accès pour cause de risque d’éboulement. Cachée sous le rocher et à l’ombre des arbres, elle est difficile à photographier ; elle a une fenêtre de chaque côté de la porte barricadée, et sa voûte est en pierre. C’était une bergerie du domaine.
Le sentier s’éloigne des bâtiments puis coupe la piste servant d’entrainement aux pompiers (bien observer le balisage jaune sur les arbres du talus face au débouché de la piste). Au carrefour de pistes à l’entrée de la Sécurité Civile, nous descendons par une piste un peu caillouteuse vers la partie ouest du domaine devenu le parc de loisirs de la ville de Gardanne en 1960.
En 1830, trois pages du cadastre napoléonien de la section D2 Gardanne Ouest inventorie les biens de Louis Joseph Alphonse de Gueidan qui habite 31 rue des Quatre-Dauphins à Aix ; il a deux tuileries, des vignes, des maisons, un moulin à eau,… ; presque tous ses biens sont imposés en 1ère catégorie. Le château seul sans ses dépendances est imposé pour 200 Frs en 1830 soit environ 550 € de 2022.
Nous longeons la ligne SNCF le long de la route ; nous retrouvons la circulation bruyante ; par le chemin de Foncouverte, passant sous le pont de la ligne SNCF, nous atteignons notre parking où il y a peu de places pour se garer, l’esplanade étant bloquée par de grosses pierres.
Option départ du topoguide : départ officiel du parking de l’Ecomusée de la forêt, chemin de Roman (GR) ; suivre le sentier sur le bord droit de la route, puis traverser pour rejoindre la DFCIà gauche ; macadamisée, elle grimpe fort ; sur le côté, des pierres portent la trace des outils utilisés pour les tailler (ancienne carrière figurant sur la carte IGN de 1950). Le circuit commence véritablement au parking chasseurs.
Une boucle entièrement dans la nature, sur des sentiers et des pistes. La partie le long des falaises, tout en zigzags et petites dénivellations, nécessite beaucoup d’attention,même avec le topoguide, pour repérer le balisage jaune.
Image de l’itinéraire 5km600 (dont hors circuit +420m A/R), 220m dénivelé, 2h de marche (3h au total avec visites, photos)
Télécharger la trace (petite différence avec le tracé de la carte IGN au début de la partie falaises)
1 Lavabre : de vabre=ravin en provençal ?
©copyright randomania.fr
fait aujourd’hui dans le sens du topo,certaine montées sont rudes et justifient la cotation.
il faut être vigilant avec le balisage.