Départ du parking de Glanum, payant en saison. Ville romaine abandonnée au moment des invasions barbares, le site de Glanum est progressivement recouvert d’alluvions au fil des siècles sauf l’antique porte d’entrée de la ville et le mausolée, tombeau monumental élevé à la gloire des membres de l’élite indigène.
Le mausolée s’élevait à l’entrée de la nécropole de Glanum. Il a été érigé par les descendants d’un notable qui s’était illustré dans les armées de César. Il devint citoyen romain sous le nom de Julius. Le bas-relief nord représente une scène guerrière : admirez la précision des détails des chevaux.
L’arc de triomphe, placé à l’entrée de la ville, délimite l’espace urbain et commémore la gloire de Rome (10-25 après J.C.). Les reliefs des piles latérales montrent des gaulois enchaînés à un trophée, poteau de bois où sont accrochées les dépouilles guerrières. Que de fruits et de fleurs sous la voûte !
La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent
Et une cache pour les joueurs les Antiques GC122FJ, par Nighthawk
En 1921, Jules Formigé sort de la carrière une stèle en pierre, un caisson funéraire. J’entre dans la carrière Saint-Paul par hasard, en errant dans le coin au fil des sentiers. Je me ferai une belle frayeur lorsque je découvrai une falaise à mes pieds. Lieu taggé, mélange d’habitations troglodytiques, blocs équarris et falaises abruptes parfois bien cachées sous la végétation, lieu interdit d’accès dont je n’aurai connaissance qu’en sortant.
Partout où l’on se tourne, ce ne sont qu’oliviers et arbres de Judée, aux fleurs rose vif, donnant un air de gaieté à l’environnement. Le cabestan de la carrière Saint-Paul trône fièrement après sa restauration ; beaucoup de personnes s’y arrêtent, se demandant comment cela fonctionnait. Il servait à remonter des charges lourdes du fond de la carrière comme en témoigne le schéma.
Dans ce treuil à ménage, les roues (schéma de droite) ont progressivement fait place à des engins utilisant la force de deux ânes aux yeux bandés. Une poulie mobile réduisait la force à exercer sur le cordage. Le câble s’enroule autour d’un axe vertical. Un cliquet anti-retour permettait d’interrompre l’effort sans que le charge ne redescende. En 10mn et 50 tours de manège, un bloc de 2.2 tonnes pouvait être remonté.
La petite histoire des treuils de carrières
Je prends enfin le chemin balisé ‘Les Deux-Trous, Saint-Clerg’ qui passe devant la carrière puis devant de belles villas provençales. Le GR6 monte tranquillement sur un chemin bien entretenu ; puis il devient caillouteux, défoncé, prenant l’aspect de marches qui ont sans doute pour but de ralentir le ravinement de la piste par l’eau. La montée se fait plus raide dans le vallon de Valrugue. Seul le bruit d’un gros animal caché dans les fourrés, me sort de ma rêverie : au fait quelle attitude adopter lorsqu’un marcheur rencontre un sanglier ? s’arrêter, courir, se mettre de côté ?
Parvenue sur le plateau de Caume, je croise quelques membres de la Ligue pour la Protection des Oiseaux qui y assurent leur permanence ornithologique. Ils ont installé sur pied une paire de jumelles et scrutent les falaises. Quatre couples d’aigles Bonelli y sont observés, quelques buses et de nombreux choucas tapageurs. Ecrire au groupe local d’Arles, LPO PACA
La crête des Alpilles #3 GC13579, Bob_13
Au loin j’aperçois le rocher des Deux-Trous, barre rocheuse calcaire, et ses deux ouvertures qui laissent entrevoir un petit coin de ciel bleu. Van Gogh l’a peint également : les trous y sont plus nets que sur ma photo. Parvenue non loin du rocher, je ressens plus fort le vent et n’ose m’approcher du bord de la falaise. L’accès patiné est un peu glissant, preuve que beaucoup de marcheurs se sont aventurés jusque là. Je parviens enfin face aux trous où le paysage s’ouvre en grand, sur Saint-Rémy et le Ventoux au loin. Des arbres en haut de la falaise ont vraiment envie de vivre, vous ne trouvez pas ?
En contre-bas des trous une cache de Bob_13, Alpilles #4 GC2CWZW (fait partie d’une série que vous ne ferez pas complètement avec ce circuit)
Je redescends jusqu’au croisement avec le GR où le panneau indiquant ‘Saint-Rémy en 57mn’ est mal placé. Il vous faut continuer sur la route goudronnée jusqu’à rencontrer la piste du vallon de Saint-Clerg sur la droite (qu’on reconnait facilement par son numéro AL218 et la fleur violette qui est peinte sur la borne) ; de grands arbres à la large ramure horizontale bleu-vert, se différencient du reste de la végétation : des cèdres de l’Atlas probablement. D’abord raide et caillouteux, le sentier botanique descend ensuite tranquillement, bien ombragé et planté de nombreux panneaux d’information devant les arbres et arbustes du parcours. Quelques couples se sont déjà installés pour le pique-nique.
De hautes falaises enserrant le sentier, quelques grottes creusées en hauteur, annoncent l’arrivée près de Glanum. Après un pique-nique dans un cadre champêtre, je rejoins le prieuré Saint-Paul de Mausole (nom dû à la proximité du Mausolée des Julii) où Van Gogh a été interné pendant un an dans le pavillon des hommes.
Le lieu est devenu touristique et payant mais le parcours à l’intérieur de l’hôpital est aménagé de manière originale ; les reproductions de tableaux de Van Gogh ont été placés à côté des lieux qu’elles représentent. L’asile Saint-Paul (1889) face à l’hôpital, Les oliviers face au champ d’oliviers, les iris au-dessus du parterre d’iris, la chambre de Van Gogh à Arles (1888) dans la chambre du peintre reconstituée au premier étage.
Van Gogh put bénéficier d’une seconde chambre qui lui servit d’atelier, et d’une troisième pour stocker ses tableaux. Il les occupera jusqu’à son départ le 16 mai 1890. Extrait du site Saint-Paul de Mausole
Entre 1955 et 1960, Zadkine réalise de vibrantes sculptures consacrées à Vincent Van Gogh et son frère Théo. Une sculpture en pied se trouve à Auvers-sur-Oise où mourut Van Gogh. Une autre se trouve dans l’allée qui mène à l’église de Saint-Paul de Mausole. Vingt ans auparavant, c’était un buste de Van Gogh. Mais qu’est-il donc devenu ?…
Pour en savoir plus Le buste volé de Van Gogh
La maison Saint-Paul pratique toujours l’art-thérapie grâce à l’association Valetudo : les oeuvres des patients y sont exposés. Que diraient les psychiatres contemporains au sujet du cas Van Gogh ? il avait une psychose maniaco-dépressive avec des crises de manies délirantes hallucinatoires ; des crises d’épilepsie aggravant son état lors des périodes de dénutrition, surmenage, intoxication à l’absinthe. Selon un panneau d’information à l’intérieur.
Le cloître roman des 11è et 12è, lieu de recueillement ravissant, entoure un petit jardin de verdure. Il comporte deux galeries construites vers 1140-1150 (galeries nord et est) et deux galeries plus récentes construites à la fin du XIIe siècle. Les arcades sont séparées par des colonnettes jumelées ornées de magnifiques chapiteaux. Le clocher est une tour carrée apparentée à celui de Saint-Trophime, orné de bandes et arcatures lombardes et percée de baies géminées.
Saint-Rémy, Saint-Bonet de Lagoy, Saint-Paul de Mausole et Romanin, in Les Alpilles, encyclopédie d’une montagne provençale, G. Barruol, éd. Les Alpes de Lumière, Forcalquier, 2009, p. 215-217.
Balades en provence autour des villages de charme, Hors-série La Provence
Image de l’itinéraire 11.160km 3h dépl. (4h avec visites) 217m dénivelée
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Randonnée bien sympa au rocher des deux trous !