Petite balade familiale bien agréable en forêt de Morgon : fraîcheur, calme en bordure du torrent de Barnafret au pied du Grand Morgon. Long de 5km300, il traverse 3 communes. Le préfet des Hautes-Alpes au début du XIXè siècle ne parlait que de pauvreté et drames en évoquant Savines. Les temps ont bien changé avec Serre-Ponçon.
Le mandement de Savines ne tire de la forêt de Morgon et d’une autre […] que des ressources à peine suffisantes au chauffage, à la construction et l’entretien de leurs bâtiments. l’administration ne doit leur y permettre de coupes extraordinaires qu’en cas d’incendie, ou afin de couvrir les frais de digues contre la Durance et le Réallon. Histoire, topographie, antiquités, usages, dialectes des Hautes Alpes, J.C.F. Ladoucette, Paris, 2ème édition, 1834
avec prévisions à 3 jours
Tout en petites montées et descentes, le sentier longe le torrent, passe et repasse sur le Barnafret par de petits ponts de bois. Un ancien aqueduc à droite du sentier, acheminait l’eau depuis les sources captées, elles-mêmes reliées aux citernes les plus basses. En été, lorsque leur débit faiblissait, un ingénieux système de déviation du ruisseau était activé. L’eau traversait plusieurs citernes en cascade ; elles constituaient chacune un filtre, une réserve avant d’être envoyée dans la canalisation en terre cuite qui alimentait les fontaines du village et les jardins. D’après le panneau d’information sur place.
L’ancien plan cadastral napoléonien (1843) est quadrillé de lignes bleues telles que canal, béal, torrent, ruisseau : le canal de la Rase Combe est entouré de nombreux petits canaux d’irrigation (béal du champ des Licoures, béal de Ribiouzenq, béal de l’Empouire, béal du combat Pierre Arnoux, béal des Cougnets, béal du Gros, béal de Lounie, etc). Je pense donc que ce système d’alimentation en eau devait exister dès la fin du XVIIIè siècle.
SP122 Savines l’aqueduc, SP123 Savines les citernes par Ti’Mars…
Un chemin lumineux matérialise ensuite le parcours ; au croisement avec le sentier ‘Pierre Arnoux’, la direction de la ‘mère des fontaines’ (même dénomination qu’à Forcalquier) nous invite à traverser le pont mais au delà, en l’absence de plan précis, nous ferons demi-tour. Après coup, j’ai trouvé le plan sur le site Natnet les Alpes du Sud et le descriptif de la balade.
Pour terminer la matinée, nous avons rejoint le belvédère Pierre Arnoux accessible par une petite route spectaculaire, étroite, assez endommagée sur la dernière partie du parcours. On peut y accéder à pied à partir de Savines en deux heures. Mais la récompense est au bout : vaste étendue d’herbe pour le pique-nique, barbecues de pierre, refuge et à 10mn, une vue superbe sur le lac de Serre-Ponçon (au premier plan, le nouveau pont de Savines, presque 1km de long !).
SP82 Belvédère de Pierre Arnoux, SP124 Savines (Jean) – Gui par Ti’Mars…
Le film L’eau vive (1958) de F. Villiers sur un scénario de Giono, raconte l’histoire de la construction du barrage et l’engloutissement du village de Savines. Mais pour les séquences de l’inondation, c’est le barrage de Chaudanne qui a été choisi.
Dans la vallée de la Durance, en réaménagement à cause de la construction du barrage de Serre-Ponçon, le décès d’un propriétaire terrien fait que sa jeune fille Hortense devient la seule héritière des 30 millions de francs perçus comme indemnité d’expropriation. La richesse de la mineure éveille la convoitise de certains membres de la famille. Ils vont user de tous les stratagèmes, de la séduction à la violence, pour essayer de s’approprier son magot. Mais Hortense, éprise de liberté comme l’eau vive de la Durance, glissera toujours entre leurs doigts pour trouver finalement l’accalmie auprès de son oncle chéri, le berger Simon… Extrait de wikipedia
45mn (boucle ou simple aller/retour) 86m dénivelée 2km250 A/R
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