De Fontienne à Forcalquier en passant par le dolmen du Clot de Melly


IMG_0127.jpgPour faire cette randonnée, il faut laisser une voiture à Forcalquier et l’autre à Fontienne, près de l’église ; si vous disposez d’une journée entière, le retour en boucle sera toujours possible. Vous passerez par les rochers des Mourres, *** les formes insolites des rochers des Mourres, curiosité géologique unique au monde.

La journée devrait être pleine de surprises préparée mes compagnons de route pour mon anniversaire : je me suis laissée guider et j’espère que nous trouverons un des rares dolmens des Alpes-de-Haute-Provence, annoncé par Ch. Cotte de la Société préhistorique française dans sa séance du 26 juin 1912. Pour cela estoublon a imprimé un document qu’il a trouvé sur le site Persée.
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* Petit tour des gorges de la Méouge


IMG_0063.jpgBalade courte mais enchanteresse, en limite de Drôme et Alpes-de-Haute-Provence ; pour ceux qui ont peu de temps à consacrer à cette découverte, c’est une vision concentrée des gorges de la Méouge : ses cascades de glace, son pont roman, ses sculptures de pierre, son promontoire au pied du village abandonné de Pomet… et ses truites fario protégées nationalement. Nous avons aimé tous les trois : vous aimerez.

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
avec le vent

IMG_0067.jpgIMG_0046.jpgNous partons du pont roman (balisage du tour de Pays jaune et rouge) qui s’incline doucement vers l’autre rive ; seule la première arche en arc brisé témoigne de la période de sa construction (XIVè ou XVè). Au début du XXè siècle, les crues de la Méouge ont détruit le vieux moulin de Pomet de l’autre côté de la rivière ; il ne reste qu’un pan de mur en ruine et le trou dans lequel s’insérait l’axe de la meule. IMG_0068.jpgLes paysans y venaient moudre le froment, l’épeautre et  le seigle, broyer les noix et les amandes ou battre le chanvre pour le tissage des vêtements.
IMG_0063.jpgIMG_7215.JPGIMG_0070.jpgLe barrage à l’amont a lui aussi cédé ; quelques mètres devant, un arbre planté au milieu de l’eau, on ne sait comment, résiste au courant. Le travail incessant de la rivière a par endroit creusé des marmites de géant ou laissé des sculptures de pierre en forme de champignon. Quelques cascades de glace ont sculpté naturellement de jolies formes qui s’accrochent aux parois rocheuses. Sous le manteau de glace, parfois l’eau s’écoule avec discrétion.

IMG_7229.JPGAprès une première erreur (il ne faut pas monter mais rester légèrement au-dessus de l’eau), nous longeons la rivière. Par endroit le sentier est tellement gelé qu’il constitue un réel danger. Nous préférons éviter ces passages en marchant dans la terre, en faisant des pas de géant ou en cassant la glace pour poser le pied avec plus de sûreté. La saison d’hiver ne se prête pas à une balade tranquille.

Photo empruntée au site de Blanc-BlancIMG_7234.JPGDe magnifiques plissements dignes de cours de géologie (photos de plissements sur l’Espace perso de Blanc-Blanc désormais fermé), sont visibles sur les deux rives ; « Sous l’effet de la poussée pyrénéenne, le feuilleté de roches calcaires qui recouvrait la région s’est lentement déformé en ondulations créant une série de plis […] en gouttière, les synclinaux, orientés essentiellement est-ouest. La Méouge coule dans le fond d’un de ces synclinaux. »

Méouge orientale, site geol-alpes

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Après le méandre encaissé que nous contournons (balisage PR jaune), nous arrivons à la passerelle qui enjambe une rivière bien calme. Pourtant elle doit être bien fougueuse parfois pour avoir élargi cette vallée et emporté presque tous les ponts sur la Méouge en 1901.

Vue sur la Méouge et le barrage depuis Banc de BoucVue sur Pomet

Ayant réservé notre repas à l’auberge de Méouge (je vous la recommande pour son accueil et sa cuisine de qualité pour un prix modique), dans un Bistrot de Pays à Barret-sur-Méouge, nous abandonnons le circuit prévu pour rentrer rapidement par la route et rejoindre en voiture le rocher de Banc de Bouc, lieu de l’ancien cimetière de Pomet qui domine les gorges. Bien avant que la route des gorges n’existe, au XIVè, sur le chemin de Barret-sur-Méouge,  Guillaume de Mévouillon, seigneur de Val-de-Barret surnommé le Barbe-Bleu provençal, et ses soldats se livraient à des pillages, viols, et séquestrations sur les voyageurs et marchands de passage. Résidant majoritairement au château du Pomet, il fut trainé en justice devant le conseil delphinal de Grenoble sans que sa peine soit connue.

En vidéo les gorges de la Méouge, club alpin du guillestrois, 2014 (circuit complet)

Image de l’itinéraire 2.400km 40mn dépl 50m dénivelée (le vrai circuit par Banc de Bouc 3.600km 1h 120m dénivelée)

Description itinéraire le Banc du Bouc circuit 13 (celui de cet article)
Le Tour des gorges de la Méouge Topoguide Buëch rando 12km

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Méoujo : du provençal « l’eau qui a la couleur du miel »

 

Circuit des trois chapelles à Digne les Bains


Plus de 25 ans après, je reviens sur Digne-les-Bains pour parcourir la boucle des trois chapelles, un grand classique du dimanche pour les familles dignoises. Les souvenirs qui me restent sont ceux d’un grand champ qui monte doucement vers la chapelle Saint-Vincent et d’une montée un peu longue qui a laissé de bien mauvais souvenirs à mes deux filles qui n’étaient que des enfants à l’époque. Ce fut plus difficile que je ne le pensais mais comme disent si diplomatiquement mes compagnons de route, je n’ai plus le même âge…

La météo à cet endroit, aujourd’hui et à 3 jours
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IMG_0271.jpgIMG_7116.JPGNous prenons l’avenue Paul Martin, à droite nous nous engageons sur le chemin en lacets qui monte à travers la pinède en longeant de belles villas. J’apprends par le panneau d’entrée que la restauration de la chapelle Saint-Vincent a été prise en charge depuis quelques années, notamment par un chantier de jeunes. Le sentier est caillouteux et désagréable, à peine matérialisé. Un quart d’heure plus tard, nous nous détournons de quelques mètres pour rejoindre la première chapelle que nous apercevions d’en bas tout à l’heure.

IMG_0284.jpgC’est la chapelle notre-Dame de Lourdes ; IMG_0279.jpgconstruite sur le rocher au-dessus d’une grotte, elle veut ressembler à la vraie cathédrale Notre Dame de Lourdes, mais c’est une construction artificielle, légère qui me fait plutôt penser à un assemblage de briques pour enfants. La grille de la grotte est ouverte : des témoignages religieux ont été modestement déposés sur l’autel. Nous empruntons l’escalier pour nous trouver au niveau de l’entrée. Toiture de bois comme un vaisseau renversé, peintures murales bleues, clocheton, porte de bois. Elle est à l’abandon.

C’est le chanoine Reymond qui fit construire vers 1870 cette étonnante chapelle. Elle est conçue comme une imitation en réduction de la basilique de Lourdes et de son rocher. Elle fut restaurée en 1958, à l’occasion du centenaire des apparitions de Lourdes. Sa voûte fut alors peinte en bleu ciel, avec des bordures rouge et or, qui sont les couleurs de la Provence. Extrait du site sur les chapelles rurales

IMG_7123.JPGNous continuons sur un sentier pierreux ; un des virages est barré par un arbre tombé en travers ; peu de balisage. Nous atteignons enfin le sous-bois annonciateur de la proximité de la chapelle Saint-Vincent. Le grand champ que nous voyions ce matin, quand nous étions de l’autre côté de la Bléone, nous apparaît mieux maintenant, avec son troupeau de moutons gardé par une bergère grisonnante mais heureuse.

IMG_0297.jpgIMG_0294.jpgLa chapelle existait déjà au XIIè siècle. Siège d’un prieuré puis d’un couvent de trinitaires fondé en 1495, démolie pendant les guerres de religion, reconstruite  en 1597, elle était déjà en mauvais état en 1606 mais a traversé les siècles. Elle possède des restes de structures romanes, mur sud en pierre de calcaire schisteux gris, arcs de décharge intérieurs à simple rouleau. Elle est revendue en 1779, transformée en bâtiment agricole en 1790 et revient dans les biens du diocèse fin XIXè.
IMG_7131.JPGIMG_7132.JPGA côté du prieuré de trois étages communiquant avec la chapelle par une porte percée dans le mur, une citerne et un four à pain. Une tour de plan carré accueillait l’escalier et servait de clocher. Des vestiges romans, il ne reste que des bas-reliefs éparpillés en France : le tympan1 mutilé de la porte principale se trouve face à la porte d’entrée de la petite chapelle de la fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, le petit bas-relief représentant l’évêque Saint-Vincent dans un musée américain, le troisième chez un particulier.

tympan chapelle St-VincentCHAPELLE SAINT-BERNARD photo Fondation Maeght

Il [le tympan de la chapelle Saint-Vincent] a été placé dans la chapelle [de la Fondation] par les fondateurs Aimé et Marguerite Maeght. La chapelle de la Fondation se nomme chapelle saint-Bernard et rend hommage au fils des fondateurs, Bernard, décédé enfant d’une leucémie.

Je remercie vivement la documentaliste de la fondation qui m’a aimablement transmis la photo de la chapelle.
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