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Peyra Juana et la chapelle Saint-Michel


Première balade dès notre arrivée au Monêtier-les-Bains : le hameau de Peyra Juana et la chapelle Saint-Michel. Ce qui surprend dans ce village, c’est le nombre d’églises (5) et de chapelles (27) en majorité communales, de niches murales (35) abritant une statue de la Vierge.

[…] La répartition des édifices religieux à tous les étages de la montagne est donc le reflet des usages agro-pastoraux. Si les chapelles d’altitude restent affectées au culte, l’office n’y est, au mieux, célébré qu’une fois l’an, lors de la fête votive du saint patron. […] Au Monêtier, les chapelles d’altitude sont toujours entretenues par les alpagistes, en saison. Pierre d’angle, Philippe GRANDVOINNET, de l’Association nationale des architectes des bâtiments de France

Départ Pré-Chabert sous le télésiège de l’Aya : déjà plein de fleurs dans les prés, fleurs que nous essaierons d’identifier ultérieurement avec l’application mobile Plantnet ; ça monte raide jusqu’au torrent de Corvaria où nous obliquons vers la gauche. Majo a le coup d’œil pour repérer les premiers narcisses du poète puis nous en verrons des champs entiers.

Le PR jaune veut nous emmener à la casse1 Vendrant sur un sentier pentu que de jeunes VTTistes s’apprêtent à descendre. Nous préférons rester dans les hautes herbes jusqu’au grand pré où trône un arbre solitaire. Une piste désormais monte jusqu’au hameau de Peyre Juana. Quelques nuages s’accrochent au sommet de la montagne mais rien d’inquiétant.

Le nom de Peyra-Juana signifiait à l’origine « pierre de Juana » c’est-à-dire « rocher de Jeanne ». Peut-être celui-là, ci-contre et à gauche de la piste, excellent point de repère à l’époque où la géolocalisation n’existait pas.
Les troupeaux ovins et bovins pâturaient une herbe fraîche et longue dans les alpages de Peyra Juana. Depuis l’aménagament des pistes de ski, une partie des alpages n’est plus exploitable.
Agriculture et tourisme dans un milieu haut-alpin : un exemple briançonnais

La chapelle Saint-Michel du hameau sert au moins une fois en été pour un pèlerinage autour du 20 août, et une messe y est célébrée. Elle daterait du XVIe d’après le panneau de bois sur la façade. Petit jardin clôturé, trois croix de bois y sont plantées ; accueillante avec son banc de bois, elle est typique des chapelles rurales de montagne.

Au début du XIXe siècle, Jacques Barral possède au hameau une écurie et a déjà délaissé un bâtiment rural ; l’écurie et le chalet de J.-F. Purat (restaurées) se trouvent au-dessus de la chapelle avec son abreuvoir. Joseph Izoard et Antoine Barthélémy possèdent au hameau un bâtiment rural. Autour, de nombreuses terres à labour mais aucune maison d’habitation. Sept personnes au moins travaillaient au hameau dont Pierre Orcel dit Père Eternel (?!). Archives départementales, section R Chanteloube, 2e feuille du cadastre napoléonien, image 3/31

Retour par la piste, chemin du bourg à Juana. Majo ramasse les feuilles de pissenlit qui abondent dans ce coin tandis que j’échange par imitation avec un coucou mâle cinq fois de suite, il me suit quelque temps sans que j’aie pu l’apercevoir.

Il faut toujours avoir dans sa poche de l’argent quand on entend le coucou chanter pour la première fois de l’année, promesse qu’on “sera riche toute l’année”.

Cette piste porte le nom de chemin des Espagnols. La vallée de la Guisane est une très ancienne voie de passage vers le pays de Savoie par le Lautaret. Les armées espagnoles ont donc pu emprunter ce chemin pour rejoindre les Pays-Bas.

Le chemin des espagnols, celui du « couloir sarde » […] fut un itinéraire terrestre emprunté après le traité de Lyon (1601) et privilégié durant une courte période. Il fut parcouru par les armées dites espagnoles pour rejoindre les Pays-Bas, depuis Gênes via le duché de Savoie, la vallée de la Valserine, la Franche-Comté et la Lorraine. Wikipedia

D’autres fleurs en chemin (clématites, anémones, etc) font le bonheur de Majo. Nous repassons sur le torrent de Corvaria. Une mystérieuse construction en béton, ressemblant au premier abord, à un petit ouvrage militaire enfoncé dans le talus, n’est sans doute qu’un mur de soutènement avec de nombreux drains. Un peu plus loin, un ancien regard carré sous le hameau de Charvet (canal d’arrosage ?).

Nous croisons le GR54 qui grimpe au lieu-dit Bachas. Derrière les arbres de la forêt pourtant dense, nous cherchons vainement les vaches dont nous entendons distinctement les cloches. Sur le parking Charvet, une carte au logo du parc des Ecrins, répertorie les différents sentiers de randonnée. Rien qu’au départ du Monêtier, de quoi occuper largement la semaine ! Nous arrivons face à la piscine des Grands Bains, station pas encore classée « thermale ».

Le plus ravissant, ce sont les fleurs que nous avons photographiées sous toutes leurs faces. Pour une mise en jambe en montagne, randonner le long de la Guisane aurait été un meilleur choix…

Image de l’itinéraire 5.738 km (à partir des Condamines), 196 m dénivelée, (+297, -297m), 02:10:00 h déplacement (02:54:00 au total). A partir de Pré-Chabert enlever 1kmA/R.
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1casse : terme alpin largement employé dans les Alpes et qui désigne un éboulis, terrain plein de pierres, un chaos de rochers. C’est de ce toponyme que le hameau du Casset tire son nom.

©copyright randomania.fr

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