Les Caisses de JeanJean, Mouriès


Inspirée de la randonnée 34 publiée dans le topo-guide Les Bouches-du-Rhône à pied, FFR, FFR, 2002, elle s’est transformée, grâce à Majo qui a l’art de débusquer ce que je ne vois pas, en véritable découverte d’un oppidum bien caché !

Nous avons stationné sur un des parkings aménagés par le CG13, au croisement de la D24 (qui traverse les Alpilles du nord au sud) et de la D24A. Le panneau d’information sur la nouvelle réglementation 2016 d’accès aux massifs forestiers a été mis à jour : il est désormais possible de randonner toute la journée en niveau orange et rouge.

Champ d'oliviersonopordonLa balade commence tranquillement le long des champs d’oliviers. Majo m’offre pour la photo quelques fragiles œillets sauvages qui n’arrêtent pas de bouger avec le vent. Quand elle a eu écrasé le globe rouge de l’ail sauvage, elle en a convenu : ça sens l’ail ! et ce que Mireille croit être un chardon laiteux pourrait-il être un onopordon d’Illyrie avec des ailes en forme d’épine sur sa tige épaisse ?

canal des BauxLe canal des Baux que nous allons suivre très régulièrement, coule abondamment ; nous sommes dans la période de plus fort débit pour l’irrigation. Son parcours, d’une longueur de 53 kms [ndlr : 7 siphons, 3 superbes aqueducs, 7 tunnels dont celui des clapiers], danse dans les Alpilles, tantôt au cœur, tantôt à ses pieds. Sans lui, il est probable que les agriculteurs auraient été ruinés, la sécheresse ayant sévi pendant plusieurs années. Il a fêté ses 100 ans en 2014 ; ce canal prend sa source à Eyguières, via le canal Boisgelin Craponne alimenté lui-même par les eaux de la Durance, et la transporte jusqu’à Fontvieille. Il peut servir aussi aux pompiers en cas d’incendie.

[22 juin 1873] C’est donc poussés par une impérieuse nécessité que les populations (+/- 12000 habitants), […] de leur initiative privée, se sont formés le 8 juin courant en association syndicale libre comprenant 760 adhérents qui ont engagé 1430 hectares à l’arrosage, 4000 hectares pourront être arrosés par la suite… Historique du canal

Nous abordons maintenant la longue partie sur la route de Servanes2, passant devant le château qui se cache au bout d’une longue allée. Nous délaissons le GR653A pour continuer sur la variante du Cagalou. Strates qui émergentAu carrefour avec le sentier rural, nous sommes attirées par un haut mur de pierre, tout seul sur le talus à côté de quelques arbres, comme planté là par l’homme ; mais non, ce sont trois strates redressées mises à nu sans doute par l’érosion.

Piste le long du GaudreFenouil sauvageLa piste suit le Gaudre de Malaga ; Majo me montre le fenouil sauvage que j’ai bien envie de goûter ; la racine semble profondément enfoncée dans la terre et je n’arriverai pas à la déterrer sans les outils appropriés. Celui-là n’a pas de bulbe mais on consomme ses feuilles et ses tiges anisées : à l’intérieur d’un poisson grillé par exemple. Une imposante construction sur le Gaudre nous fait penser que Ancien réservoir sur le Gaudre (?)le ruisseau alimentait un grand réservoir avant de continuer son chemin. Le bleu du ciel, les arêtes découpées de la montagne, le vert des oliviers, le jaune des argeiras constituent le paysage typique des Alpilles. Nous aimons.

Paysage typique des Alpilles

Au niveau de Cagalou, un ancien puits puis la belle propriété d’Entremonts. Nous envisageons de nous rendre à l’oppidum des caisses de JeanJean, sans savoir si ce sera indiqué mais il y a une étoile sur la carte : ça vaut donc le coup d’essayer.

balisage zone d'escaladeAprès un rapide coup d’œil à la carte IGN, sur la droite du chemin de Cagalou, deux hommes descendent d’un chemin non balisé ; ça pourrait être celui-là ; nous suivons les icônes bleues représentant un escaladeur mais bientôt ce sentier nous éloigne : nous sommes sur les Petites Caisses où se trouvait autrefois un faubourg allongé de l’oppidum ; après un demi-tour de quelques dizaines de mètres, Majo décide de rejoindre le bon chemin par un raccourci glissant et en pente.

Les Caisses de JeanJean, quel drôle de nom ! attesté en 1791 par le « cadastre » de l’Assemblée constituante, il ne désigne que les terres du piémont méridional, limitées au sud par le « vieux chemin de Maussane à Eyguières » et à l’est par celui de Cagalou. Jehan fils de Jehan [JeanJean], est le premier propriétaire connu de cette partie de Mouriès ; quant à l’origine toponymique de ‘Caisses’, certains pensent à une origine pré-celtique (cal, car, cr = pierre), à moins qu’il ne s’agisse du provençal cais (pluriel caisses), la mâchoire, par analogie avec la forme du lieu, et les dents par analogie aux barres rocheuses découpées qui se font face comme les dents d’une mâchoire. la mâchoire (photo-aerienne-5 GAM)les dents (photo-aerienne-2 GAM)Les photos aériennes d’Alain Laforest du GAM pourraient vous convaincre de cette ressemblance… Des Caisses, il y en a plusieurs : les Petites Caisses et les Caisses de Servane2 sur le piémont sud des Caisses de JeanJean.

Vue sur Sainte-VictoireBorne 10 du parcours d'interprétationAprès un coup d’œil sur Sainte-Victoire au loin, et la tour des Opies, nous entrons par la partie haute de l’oppidum (l’acropole) et découvrons la borne 10 du sentier de découverte (à télécharger) établi par les élèves de SEGPA du collège René Cassin de Tarascon et les écoles de Mouriès, avec l’aide de l’association « Chemin Faisan » et le PNR des Alpilles. Puis nous entrons par ce qui fut la ‘porte‘ de l’oppidum (photo Mireille Laforest) ; Espace entre les deux barres rocheusescaisses-7-10-12-5 porte en cours de fouilles Mireille Laforest GAMquelle surprise ! une vaste prairie dans un espace plutôt plat coincé entre deux barres rocheuses et qu’il est impossible de deviner quand on est à ses pieds.

La zone archéologique comprend un habitat de hauteur, l’oppidum des Caisses, et en contrebas, du côté sud, le site de Tericiae, dans la plaine. Le site est connu depuis le début du XIXe siècle. […] Chacune des deux extrémités de cet espace est constituée d’un rempart, de telle sorte que le village, protégé par ces deux murs, se trouve dans une position quasi imprenable.

Les archéologues ont identifié cinq périodes d’occupation, entre le 8e-7è siècle avant J.-C. et  le 3e siècle après J.-C. où il est définitivement abandonné soit presque 1000 ans d’occupation.
stele CAI.85.02 fragment de futAu cours de ces périodes, les pierres ont été réemployées, comme par exemple les stèles gravées du rempart R1 réutilisées en boutisses1 dans les remparts plus tardifs. Schéma extrait de l’article  de Marcadal Yves, Paillet Jean-Louis, « Blocs architecturaux de tradition hellénistique de l’oppidum des Caisses de Jean-Jean (Mouriès, Bouches-du-Rhône) », Revue archéologique 1/2011 (n° 51) , p. 27-62 ; URL : www.cairn.info/revue-archeologique-2011-1-page-27.htm
DOI : 10.3917/arch.111.0027.

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** Saint-Michel l’Observatoire par les Craux sur le chemin de la pierre sèche


Voilà une randonnée que j’ai faite deux fois en 2010, en changeant de sens, et je n’ai pas vu les mêmes choses ! la troisième en 2015 avec quelques membres de la communauté d’OVS et Yves Provence qui a inclus deux variantes : le village de Lincel et le moulin de Saint-Michel, variantes précédées dans le texte des mots variante 2015 ; en 2010, estoublon avait préparé la visite en effectuant des recherches dans différentes sources dont le livre 25 balades sur les chemins de la pierre sèche, Florence Dominiquele bec en l’air, 2009. De plus trois rencontres fortuites avaient renforcé l’intérêt des découvertes.
Le chemin est balisé jaune tout le long. Nous sommes partis du village, le livre propose un départ de la maison du potier sur la N100 (aujourd’hui D4100).

Les curiosités géolocalisées sur une carte googlemap

La ferme du Claus typiquement provençale avec son pigeonnier central incorporé à l’habitation, Ferme du Clauss’individualise néanmoins avec ses ouvertures entourées de céramiques colorées et son bâtiment surélevé. Nous suivons le PR jaune bien balisé jusqu’au hameau de la Combette autrefois cultivé.

Le puitsLe puitsUn peu d’avant y arriver, voici un puits de pierres sèches restauré ; sa voûte pointue a été remontée avec des pierres récupérées lors de la précédente construction ; une belle poutre de bois sert de linteau tandis que la margelle n’est autre qu’une large pierre plate bien choisie ; nous arrivons au hameau ruiné mais partiellement restauré.

Le lavoirLe lavoirLa Grande Fontaine, point d’eau du hameau, fut sans doute un lieu de rencontre sociale ; elle compte une source, un réservoir, un lavoir avec plusieurs bassins ; l’eau sourd toujours de la barre rocheuse et la mousse a envahi le lavoir.

cornouillesSur le chemin vers Lincel, un ovésien (inscrit sur le forum OnVaSortir) féru de botanique nous présente les cornouilles, fruits du cornouiller mâle, que nous trouvons légèrement acidulées : ce sont des drupes rouges, de la taille et la forme d’une olive, qui entrent dans la préparation de marmelades ou confitures.

Panneau du chemin de CompostelleNous remontons vers Lincel par le sentier muletier soutenu par un haut mur de pierre sèche mais nous ne trouverons aucune des bornes annoncées dans le livre de Florence Dominique.

Variante 2015 : La muraille du châteauNous montons dans le vieux village par une calade puis une ruelle étroite coincée par la muraille du château et les maisons ; Le guetteur de Lincelle château, maintes fois démoli et reconstruit, appartient à un propriétaire privé ; sur le mur, un écusson de la Provence à peine visible derrière les arbres ; le guetteur de Lincel au coin d’une ruelle à angle droit, se présente en armure à nos yeux étonnés, puis un autre à l’entrée d’une maison. Issus de la fête de la récupération, ils ont été une seconde fois récupérés par les habitants pour le bonheur des visiteurs.
L'église de LincelVue générale sur LIncelL’église romane Sainte-Madeleine du XIIIè au toit de lauzes, a conservé son ordonnancement d’origine en croix latine.
Avant de repartir nous jetons un coup d’œil sur ce que nous aurions classé volontiers « plus beau village de France » s’il n’y avait eu ces câbles disgracieux en tous sens. Si vous avez emprunté cette variante, prenez la route ; quelques centaines de mètres plus loin, vous retrouverez le parcours balisé de jaune.

Nous tournons à épingle à cheveu (attention de ne pas rater le sentier sur la gauche) ; le sentier descend doucement jusqu’à la route goudronnée. Nous avons bien failli raté l’étroit sentier du sentier de Compostelle qui nous évite de marcher sur la route.

Le potierNous traversons la N100 (D4100) pour rejoindre la maison du potier d’art Guillaume Common (il fabrique de drôles de lampes-champignons…) qui porte l’inscription la Bégude1 : ancienne ferme, peut-être relais postal, on s’y arrêtait pour se désaltérer. Situé sur la voie romaine, ce lieu a pu recevoir également des voyageurs à cette époque. Suivons le sentier du gué balisé.

le gué du ReculonDu gué du Reculon, découvert en 1961  par Pierre Martin et étudié par Guy Barruol, il ne reste que l’arête formée de 22 gros blocs de calcaire en gros appareil. En se penchant un peu, on peut voir le mur de soutènement en forme de barrage-voûte pour résister à la pression de l’eau et de la terre. Sa taille a été évaluée à 25m de long et 6 à 7m de large. La chaussée est totalement sous terre et c’est tout ce que vous pourrez en voir. Pierre Coste suppose qu’il y avait là autrefois un gué romain mais celui-ci daterait plutôt du XVIIIe.

Via Domitia – le gué du Reculon, YvesProvence

FossileAu milieu du sentier, un gros bloc rocheux s’est détaché de la paroi. Un fossile de pecten y est bien visible. Alors que nous en cherchons d’autres dans « la partie inférieure litée lors de la sédimentation par les mouvements des chenaux marins » sous la barre rocheuse, un homme nous interpelle. C’est un jacquet retraité qui parcourt le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Comment en viendra-t-il là ? toujours est-il qu’il déballe son sac à dos et nous explique que chaque objet est étudié et pesé de façon à ce que l’ensemble soit le plus léger possible. Il nous montre la lame de couteau de quelques grammes, collée à chaud avec de l’araldite dans un petit morceau de bois, le porte-feuille fait main dans une pochette plastique, le fil de métal servant de scie, le matelas mousse, les polaires dont le poids n’excède pas 250g chacune, le sac à dos ultra léger qu’il tient d’un seul doigt. Il nous montre son carnet de  voyages dans lequel il a dessiné les monuments ou paysages visités en chemin. Finalement, le plus lourd sera son guide de randonnée. Il termine en nous conseillant d’aller à Carniol où les fossiles se trouveraient sans même les chercher.

Le chemin de Saint-Jacques dans les Alpes de Haute Provence

Mur de soutènementUn amas de pierres longent la voie jusque dans le fossé. Nous descendons sur les pierres particulièrement instables. Le mur de soutènement est extrêmement haut (4m de hauteur) mais sa fragilité est manifeste : de chaque côté, il s’est écroulé ; il s’oriente sur la droite, le long de la barre rocheuse. Sans doute les pèlerins rejoignaient-ils l’hospitalité d’Ardène par ce sentier arrivant par derrière le prieuré d’Ardène.

CèdresNous, nous arriverons par devant. De très grands cèdres du Liban cachent l’immense propriété d’Ardène ; à l’entrée, on peut lire le nom des propriétaires : les Buffet-Delmas d’Autane dont l’atelier a été photographié et vendu en carte postale au début du XXè siècle. En 1860, Louis-Gonzague d’Ardène plante une cédraie, contenant aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers d’arbres. 871_atelier_marquis_autane.jpgAvant cette époque, le domaine avait déjà été le lieu d’implantation d’espèces végétales venues des terres lointaines : jardin botanique, d’acclimatation avec jardins suspendus. Les cèdres ont essaimé dans la forêt de Bonnieux et se sont reproduits naturellement dans la forêt toute proche. Vous les reconnaitrez à leur cône redressé en forme de tonneau, leurs branches horizontales et leur feuillage persistant.

Le cèdre du Liban, wikipedia

Chapelle d'ArdèneD’abord Villa Ardena ou Villa Dardano, un relais le long de la Via Domitia, d’Ardène devient en 1209 une hospitalité pour accueillir les pauvres ; au Moyen-Age, sur la route des pèlerinages, elle accueille également les pèlerins. La chapelle d’Ardène a servi longtemps de chapelle rurale aux habitants du hameau des Craux2.

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Les moulins de Fontvieille


Je teste aujourd’hui un circuit décrit dans le livret de la collection testLes plus belles balades & randonnées en France, à la campagne, Coll., Glénat, 2013 – 5€. J’avais été fortement impressionnée par les promesses de ce guide mais déçue par la première balade sur le terrain le jas d’Estelle et celui de Simon ; aujourd’hui je découvre celle des moulins de Fontvieille1, dont je connais une partie des centres d’intérêt.

J’ai choisi de me garer sur un parking public près du château de Montauban ; j’aurais pu choisir celui qui est à l’intérieur du château mais n’ai pas trop aimé la contrainte de l’heure de fermeture (17h30 en hiver et 19h en été). Le circuit Daudet longe le mur de pierres du château par une voie charretière (borne 7), romaine assurément, sur laquelle on reconnait nettement le passage des chariots transportant les pierres ou le blé. A ne pas confondre avec une voie à ornières qui peut être comparée à des rails de tram : le guidage des roues des chariots se fait au moyen de rainures que l’on a taillées dans le sol rocheux (un bel exemplaire se trouve à Pélissanne). La coquille Saint-Jacques du panneau rappelle que le chemin de Saint-Jacques de Compostelle passe par ici ; quelques points numérotés du parcours Daudet signalent des points d’intérêt (borne avec un numéro et le symbole d’un moulin) dont je n’ai pas le descriptif ; par exemple la borne 8 est placée près d’un canal d’irrigation. L’office du tourisme, que je remercie vivement, a accepté de me donner quelques indications sur ce parcours qui n’est pas encore édité officiellement. Je vous en dévoile quelques unes.

La piste forestière monte progressivement sur les crêtes en traversant une forêt de pins assez clairsemée. De multiples chemins de traverse sont autant d’erreurs possibles mais le guide précise bien la couleur du balisage qu’il faut bien chercher parfois. Au sommet, le point de vue annoncé n’est pas très spectaculaire ; à la citerne, je tourne à droite comme indiqué et traverse une première oliveraie. Là où il peut y avoir confusion c’est quand l’auteur écrit …elle coupe une autre piste puis longe une seconde oliveraie à droite ; si l’oliveraie est à droite, il faut tourner à gauche ; peu importe la piste que vous prendrez, les deux chemins mènent au même endroit. Presque toutes les olives noires des champs d’oliviers ont été ramassées ; grimpés sur un escarasson, quelques travailleurs terminent la cueillette à la main.

A la descente, au niveau du canal, la piste longe la route en larges zigzags ; au carrefour de pistes, je rejoins la route en traversant un petit pont sur lequel sont peints des traces de balisage. Après quelques centaines de mètres sur la route, l’aqueduc romain, plutôt les deux aqueducs romains, offrent une belle ligne de vestiges : des morceaux de piliers, le radier, des arches écroulées ou encore en place. En le suivant sur la droite, j’arrive dans le radier, entouré de deux piédroits gardant les traces d’escoude à l’endroit de la pierre percée. Dominant le vallon, à mes pieds sur une pente raide, les ruines des moulins de Barbegal, une véritable usine romaine composée de deux séries de 8 moulins séparées par un escalier central.
Un visiteur termine la visite guidée qu’il a offert à ses amis ; il me laisse une carte des aqueducs ainsi que la photo de la maquette des moulins, visible au musée de l’Arles Antique. C’est vraiment plus facile de décoder le site avec ces documents en main. Ce musée abrite désormais un trésor national : la barge romaine restaurée.

En savoir plus sur la barge romaine Arles-Rhône 3

Les aqueducs et moulins de Barbegal, theFunCouple

La meunerie romaine de Barbegal : 61m de long, 21m de large, sur une pente inclinée à 30°. Construits probablement sous le règne de Trajan (vers 100 après J.-C.), pendant l’apogée d’Arles, les moulins ont produit la farine dont la ville avait besoin. Fin de son utilisation : 260/270.

Le bassin de convergence, découvert en 1990, assurait la convergence de deux branches de l’aqueduc d’Arles, avant la construction des moulins.
Le bâtiment de la meunerie était enfermé dans une enceinte. Tout en bas de la pente, le mur sud délimitait une avant-cour où aboutissaient les émissaires évacuant les eaux qui avaient actionné les roues des moulins.
De chaque côté, vers l’extérieur, huit biefs2 étaient aménagés l’un au-dessous de l’autre, […] actionnant seize roues. Entre l’escalier central et chaque bief étaient édifiées les chambres3 abritant les mécanismes de mouture. Selon les niveaux, la meule se trouvait à l’étage supérieur ou inférieur de la chambre. Dans les chambres inférieures, le fond du bief était au niveau de la fosse du moulin et les meules étaient placées sur un étage supérieur ; la transmission se faisait de bas en haut. Les biefs étant en surélévation dans les chambres supérieures, la transmission se faisait de haut en bas et les meules se trouvaient au-dessous de l’engrenage. […] Une goulotte de bois amenait l’eau en avant de la roue. Elle tombait dans les augets4 (« par en dessus »), qui, une fois remplis, faisaient tourner la roue par leur poids ; la rotation s’effectuait dans le sens du courant. Selon P. Leveau site Traianus.net

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