Le canal de Manosque entre Volx et Manosque


IMG_0276.jpgDépart du col de la mort d’Imbert ; question organisation, nous avons laissé une voiture à Manosque sur le parking près du théâtre, une autre au col. C’est un sentier que nous avons déjà emprunté, passant devant une ancienne tuilerie et son four sur la gauche, dans le quartier des gipières, qui traverse la forêt de Pélissier ; c’est là que se trouvent les réserves en pétrole et gaz de la France. Voir les sentiers de Bellevue IMG_0286.jpgBien difficile de trouver les bons sentiers pour rejoindre Volx en traversant la forêt. Quelques papillons orangés aux ocelles noirs (Tabac d’Espagne ?) butinent, placides, ailes déployées, nous laissant le temps de les photographier. Beaucoup de chemins de traverse et un seul panneau identifiant clairement la direction de Volx ! Après la colline de la Tuilière, nous sommes en terrain découvert avec vue dominante sur la Durance. IMG_0290.jpgPuis c’est l’entrée dans Volx près des sentiers de l’olivier et du cimetière. Prolongement par le centre du village de Volx pour le pique-nique que nous pourrons déguster sur une table et des chaises laissées à l’extérieur par les propriétaires du bar partis en congé annuel le jour même.

Au nord de Volx, au lieu-dit Fontolive, l’eau canalisée sous terre déverse son trop-plein sur une rampe, maçonnée en moellon, qui suit la déclivité de la pente d’une colline. Le trop-plein se jette dans le cour d’eau du Largue. […] À proximité [du tunnel], un puits de canalisation en moellons oriente l’eau vers des habitations et des cultures situées en contre-bas. Extrait du parc naturel régional du Lubéron, le canal de Manosque

IMG_0323.jpgNous rejoignons le vieux canal de Manosque que nous allons longer jusqu’à la ville de Giono ; agréable balade, sans difficulté, au cours de laquelle les ouvrages d’art se succèdent : ponts et aqueducs aux rebords étroits sur lesquels nous cheminerons. Sur l’un d’eux un nombre – 36.30 – mesure la distance en km entre la prise d’eau d’origine (rocher de Trébaste, Chateau-Arnoux) et le pont ; la prise d’eau a changé mais pas les distances ! Sur notre gauche, une réserve d’eau pour l’irrigation. Beaucoup de martelières le long des habitations. Nous traversons des oliveraies puis le joli vallon des Cinq Heures. Arrivés à la tête du syphon, nous passons sur l’autre rive du canal devant une ancienne cabane de chantier du canal de Manosque marqué ‘CM’, destinée à abriter les pièces du siphon, dont les plaques de fonte pour boucher les conduites en cas d’intervention. La descente est raide jusqu’à la route. Après la passerelle de métal, l’enjambement maladroit des canalisations, c’est une belle grimpette en sous-bois pour retrouver la tête du syphon et ses vannes. C’est ainsi que le canal traverse le vallon de Valveranne. Nous nous posons quelques minutes.
le canal de Manosque, C. Chapuis, A. de Réparaz, H. Pignoly, Les Alpes de Lumière, 2012

IMG_0308.jpgIMG_0310.jpgIMG_0317.jpgIMG_0320.jpg

IMG_5947.JPGEntre les deux rives du canal, une toile d’araignée suspendue au-dessus de l’eau, suscite notre admiration : comment l’araignée a-t-elle tissé une toile entre deux berges aussi éloignées ? comment fait-elle pour ne pas être emportée par le courant ou par le vent ? Cliquer sur la photo de gauche pour mieux voir la toile d’araignée. IMG_5950.JPGLe canal pénètre ensuite dans Manosque, apportant sa fraicheur et un coin de nature dans la ville. Les promeneurs se font plus nombreux. Pour nous, c’est l’heure de récupérer le véhicule laissé au col de la mort d’Imbert. Les geocacheurs trouveront encore un peu de force pour chercher les « nano caches » posées par estoublon :

Les randonneurs pas très en forme auront leur dose de sport, les enfants intrépides mais prudents prendront plaisir à marcher ailleurs que sur le sentier. Si vous aimez ce genre de balade, vous aimerez aussi le canal de Manosque entre la Brillanne et Ganagobie
Image de l’itinéraire Col Mort d’Imbert – Volx – Manosque par le canal 15km 3h45 dépl. 277m dénivelée (ajouter 2km200 A/R pour rejoindre le centre du village de Volx)

Le sommet des Monges à partir du lac d’Esparron la Bâtie


IMG_5857.JPGSurprise ! oui j’ai été très surprise de découvrir les Monges dont j’avais déjà entendu parler par estoublon. Je rêvais de solitude tout là haut, j’ai été servie : je n’ai croisé qu’un couple en début d’après-midi. Partout de l’immensité à se sentir toute petite et bien faible. L’accès en voiture est difficile, passe dans des gorges, d’impressionnants virages : ici, pas de parc national, pas de surfréquentation, que des amoureux de la nature, à pied ou à cheval.

J’ai passé la nuit à la maison des hôtes de la Motte du Caire que j’aime particulièrement pour sa simplicité et son accueil (il y a même le wifi !). La maitresse de maison cuisine fort bien ; son mari, marc Linarès, guide de randonnées, pourra vous éclairer sur les randonnées environnantes et donc sur fiche les Monges qu’il a rédigée.

IMG_5858.JPGIMG_5871.JPGLa randonnée commence au lac d’Esparron (la Batie) ou lac des Monges accessible l’été par une longue piste étroite qui traverse un gué et sinue beaucoup. Je me gare au parking de l’ONF déjà occupé par plusieurs voitures. Je rejoins le lac derrière lequel s’étend le grand bois de la forêt des Monges. Le GR6 grimpe très doucement entre deux rangées de framboisiers sauvages puis se sépare en deux pistes. Je le quitte pour celle de droite qui entre dans une forêt aux arbres gigantesques. Au bout de la piste en cul de sac, je tourne à gauche au panneau à peine visible : à partir de là, les paysages vont changer au gré de mes changements de direction : sous-bois humides, landes, pinèdes, pâturages, entre ombre et lumière.

IMG_5877.JPGIMG_5899.JPGParvenue sur la crête dégagée, je m’assois face aux pâturages de Clapouse1 ondulés et d’un vert jauni par le soleil. J’entends les moutons bêler. Tout en bas, le troupeau s’agglutine en larges arabesques autour de la cabane de Clapouse. Après avoir mangé une partie de mon sandwich, je repars en sous-bois clairsemé dont les arbres ont tous un tronc incliné dans le même sens. IMG_5874.JPGUne grosse chenille traverse le sentier, roule sur un caillou, pirouette puis se retourne. Elle porte une livrée brune sur le dessus, des rayures jaunes latérales, un dard noir recourbé sur l’arrière train. Je l’observe pendant quelque temps. Je pense qu’il s’agit d’une Chenille du sphinx du pin

L’ activité est bien sûr essentiellement dévolue à la prise de nourriture, ce qu’elle fait en se saisissant très adroitement d’une aiguille de pin, et en la grignotant par le dessus.  Une corne post abdominale noire, et typique, orne le postérieur des chenilles de pinastri.

Plantes nourricières : Pin sylvestre , Epicéas, Mélèze.

Cycle biologique : Une ou deux générations par an. Les œufs sont pondus sur les aiguilles par groupe de deux ou trois (juin à août). L’éclosion s’opère une quinzaine de jours après la ponte […]. Elles ont une activité diurne, mais sont très lentes et difficiles à repérer en raison de leur coloration. La nymphose s’effectue sous des aiguilles de pin tombées à terre ou dans le sol, à faible profondeur. Extrait du site les pages entomologiques d’André Lequet

Photo de l’imago (site liboupat2.free.fr

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La chapelle Saint-Gabriel


IMG_1968.JPGIMG_1969.JPGUne petite randonnée sans prétention extraite du guide Les Bouches-du-Rhône à pied La Provence, Comité 13 FFRP, Comité départemental du tourisme, FFR 2002 où le seul intérêt réside dans la chapelle elle-même. Construite sur le rocher, la chapelle Sainte-Gabriel date du 12è siècle : « nef unique voûtée en arc brisé, bel appareillage de pierres, couvertures de lauzes. Spendides ornements de la façade au décor antiquisant ». Le tympan de la porte juxtapose deux scènes : vous reconnaitrez peut-être l’une d’elle sur la photo de gauche, Daniel entre deux lions, les bras étendus dans l’attitude de la prière. Et au dessus, encastré dans le fronton, le bas-relief de l’Annonciation et de la Visitation. D’après Promenades en Provence romane – Itinéraires culturels, Guy Barruol et J.M. Rouquette, Editions Zodiaque, 2002

Nous avons un peu de mal à repérer le départ derrière les oliviers (à droite de la chapelle, GR6) mais le GPS nous aide. Nous circulons sur une longue piste forestière un peu ennuyeuse, jusqu’à un carrefour avec le seul point de vue du circuit : c’est le début du balisage jaune.
IMG_1964.JPGLà les papillons se sont donnés rendez-vous. Nous accélérons le pas car passé 11h, la circulation des personnes sera interdite dans les massifs forestiers.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Avec la température ressentie

IMG_1957.JPGPlus haut sur la colline se dressent encore les murs d’une ancienne haute tour médiévale, aux murs lourds bien carrés, à laquelle nous ne pouvons accéder. Le village était encore prospère au XIIè siècle, pour confier à un très grand artiste la décoration de son église. Selon Promenades en Provence romane – Itinéraires culturels, Guy Barruol et J.M. Rouquette, Editions Zodiaque, 2002

IMG_0009.jpgSur un arbre, les cigales ont laissé leur dernière mue : en juillet, elles délaissent leur costume trop petit pour entamer leur vie à l’air libre.

La nymphe sort de terre et se fixe sur une tige ou un tronc, et commence sa dernière mue ou « mue imaginale ». La cigale se transforme alors en insecte adulte dit « parfait », ou imago, pour se reproduire durant seulement un mois et demi. Extrait de wikipedia, Cicadidae

Si cette petite randonnée est couplée à la découverte de la Mourgue, la visite des carrières du Val d’Enfer, et la cathédrale d’images des Baux, par exemple, elle vaut le déplacement.

IMG_1976.JPGLa Mourgue, que j’ai cherchée longtemps parce qu’elle avait été déplacée du champ où elle se trouvait, devant le portail d’une société dans le parc d’activités de la Laurade, est une pierre grossièrement sculptée qui serait une représentation divine de l’époque pré-romaine. Mon acolyte y a reconnu deux personnes, d’autres y voient une religieuse. Peut-être une divinité de la fécondation ? Le terme vient du roman morga, devenue mourgue en provençal et moniale en français (Source : Guy Bègue-Willier).

Le spectacle audiovisuel de la cathédrale d’images à l’intérieur d’une carrière des Baux, est chaque fois un enchantement. L’entrée, dite Jean Cocteau, se fait par une gigantesque porte qui s’ouvre sur un couloir de soixante mètres de long où s’élèvent des piliers de cinq à dix mètres de base et de neuf mètres de haut. « C’est dans ces lieux qu’étaient extraits jusqu’en 1880 des blocs de deux mètres cubes, d’abord à la barre de fer, puis à la scie crocodile. » Des expositions complètent désormais le spectacle. Pendant une heure ou plus, vous serez au frais tout en déambulant au gré de vos envies dans les différentes salles qui surprennent par leurs images géantes projetées sur les murs lisses de la carrière. Une surprise par salle : un style ou un scénario différent. Création du photographe Albert Piécy en 1975, ce spectacle se renouvelle chaque année. En 2010, c’est l’Australie. Cette année là, c’était Picasso :

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St Gabriel image de l’itinéraire 4km275 1h10 déplacement 121m dénivelée

Autour de nous, d’immenses champs de tournesols colorent le paysage. Pas étonnant que des peintres comme Van Gogh, Piet Mondrian, Joan Mitchell aient été inspirés par ces  fleurs.