*** Cabasse : entre légendes et histoire, entre falaises et sous-bois


Ce circuit est tiré du Rando Malin VarBruno Ribant, Frédéric Boyermémoires millénaires éditions, 2010 ; le guide sous le coude dans la montée vers le pylône et dans les sous-bois en direction de la Gastée, avec la description, et quelques hésitations, j’ai réussi à m’en sortir mais ce n’est pas facile : des indications de distances ou de durées entre deux croisements auraient été bien utiles.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Partie d’un parking non loin de l’église, je suis montée sur route bitumée pendant un certain temps puis progressivement par le chemin des résistants et des parachutages. Piste DFCI M132 le Défens. La piste « le pylône » mène à une antenne que l’on voit de loin.  Un monument marqué de l’Association Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance précède de quelques mètres celle-ci : ce plateau servit de lieu de parachutage durant la seconde guerre mondiale.

Le problème crucial à résoudre est celui de l’armement du maquis. Il faut prévoir des parachutages d’armes et de munitions […]. Pour ce faire, on a créé à Londres la S.A.P. (Section Atterrissage et Parachutage) dont la responsabilité pour le Var est confiée au Commandant Berthe. Le sud du département étant trop surveillé par les allemands, les parachutages ne seront possibles que dans le centre et dans le nord. […]. Dans la nuit du 27 au 28 mai, quinze conteneurs et dix paquets sont largués sur le plateau du Défends près de Cabasse. L’équipe de Vins récupère armes, munitions et matériel divers et le transporte […] dans la grotte de la Baume de Savoye. Extrait du site officiel de la commune de Vins sur Caramy (la rivière s’écrit parfois Carami)

Avant de quitter les lieux, n’oubliez pas Belvédère, par papounet83 : d’un côté, un ciel festonné en dégradés de gris, de l’autre, une vue sur la falaise de Cabasse que j’atteindrai un peu plus tard.

La piste continue le long de la crête en s’en éloignant plus ou moins jusqu’à la citerne, là où serait l’oppidum de Castéou Sarrin.

Oppidum de Cabasse papounet83

Je quitte la crête et pénètre en forêt. Après un bout de piste bien rouge, ressemblant étrangement à la latérite des pays tropicaux (Si vous en êtes là, c’est que vous avez raté comme moi, le cairn et la piste de droite 250m après la citerne), la piste forestière devient plus classique. Des coups de feu retentissent ;n’ayant pas mon gilet fluo,  j’appréhende de devoir emprunter une piste à sangliers.  Je marche longtemps avant de trouver le petit cairn qui balise l’étroit sentier en direction de Combecave. Là, je ne suis pas rassurée : les chasseurs ne sont pas loin. On dirait que le sentier a été retourné, fouillé tant les pierres se dressent, indisciplinées, au milieu du sentier.

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Promenade en bateau sur le lac de Serre-Ponçon


IMG_8647.JPGUne fois n’est pas coutume, c’est une balade tranquille en bateau avec la Carline que je vous propose. 1h30 sur le lac, la plus grande retenue artificielle d’Europe par sa capacité, entourée de montagnes – les aiguilles de Chabrières, le Morgon – et de ciel bleu. Nous embarquons au nouveau village de Savines le Lac, l’ancien situé sur la rive gauche de La Durance au lieu-dit La Charrière, ayant été détruit le 3 mai 1961 pour les besoins de la construction de la retenue de Serre-Poncon.

IMG_8624.JPGLe lac de Serre-Ponçon est le troisième plus grand lac artificiel d’Europe par sa superficie, le deuxième lac artificiel d’Europe pour sa capacité. La température moyenne de l’eau en été se situe entre 18° et 22° en surface.

IMG_8620.JPGDu ponton, la vue en enfilade sur le pont de Savines est impressionnante : presque 1km de long, léger avec ses piles creuses précontraintes verticalement (Première génération des ouvrages en béton précontraint) qui ne touchent pas le sol et dont la hauteur varie entre 15 et 43m.  «Le fluage1 du béton induit des flèches importantes à mi-portée qui sont corrigées en mettant en place un renformis en béton de polystyrène ». Nous verrons ce dispositif lorsque nous passerons sous le pont, près des nids d’hirondelles. Le pont de Savines a été construit par l’ingénieur Jean Courbon (1913-1986) directeur technique de l’entreprise GTM. Le pont de Savines sur structurae

IMG_8653.JPGIl s’agit de techniques [béton précontraint] inventées par Eugène Freyssinet en 1928, qui consistent à tendre (comme des ressorts) les aciers constituant les armatures du béton, et donc à comprimer, au repos, ce dernier. Ainsi, lorsque la structure est sollicitée, ces armatures s’allongent et le béton a tendance à se décompresser […]. La post-tension consiste à disposer les câbles de précontrainte dans des gaines incorporées au béton. Après la prise du béton, les câbles sont tendus au moyen de vérins de manière à comprimer l’ouvrage au repos. Cette technique, relativement complexe, […] nécessite la mise en œuvre d’encombrantes  » pièces d’about  » (dispositifs mis en place de part et d’autre de l’ouvrage et permettant la mise en tension des câbles).

IMG_8629.JPGIMG_8635.JPGNous contournons l’ilôt minuscule où trône fièrement la chapelle Saint-Michel, sur quelques dizaines de mètres carrés au milieu de l’eau. Le jour-même de sa destruction prévue, l’ingénieur chargé de sa démolition reçut un contre-ordre : le niveau de l’eau ne devant finalement pas l’atteindre, sa destruction n’était plus nécessaire. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. Pas si facile de l’atteindre. Nous faisons bien attention de ne pas écraser les oeufs au sol.  En quelques minutes, nous en avons fait le tour.

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Briançon : du parc de la Schappe au pont d’Asfeld par les gorges de la Durance


Le plan du parc de la schappeUne balade courte mais fort intéressante dans le parc de la Schappe, au départ de l’ancienne usine  du travail de la soie, dans le quartier Sainte-Catherine ; on nomme ‘schappe’ le produit que l’on obtient après travail des déchets de la soie, des cocons troués ou tachés. Au début du XIXè ce sont les détenus de la maison d’arrêt d’Embrun qui font le travail de peignage de la soie. La maison Mathieu est fondée d’abord à Saint-Véran puis à Briançon en 1842 pour se rapprocher des voies de communication. En 1847, les frères Chancel s’associent à l’entreprise. C’est une usine de peignage et non de filature ; elle déménage en 1863 dans le grand bâtiment à l’entrée du parc : 5 étages, 125m de long, jusqu’à 1400 ouvriers en 1870. Vers 1930, les pays fournisseurs traitent eux-même leurs déchets ; l’usine ferme en 1933. En souterrain, on trouve un canal de fuite et une conduite qui amène l’eau jusqu’à l’usine.

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Briançon ville d’art et d’histoire, document pdf 2010 par l’office du tourisme

L’industrie française des déchets de soie sur Persée

IMG_5771.JPGIMG_0596.jpgLe sentier de découverte passe un  peu en hauteur dans un sous-bois puis redescend le long de la Durance par plusieurs variantes. L’eau restituée par l’usine hydroélectrique de la Roche Percée (1920) était partiellement canalisée par un ouvrage à ciel ouvert, puis par une conduite et une galerie jusqu’à une chambre de mise en charge alimentant la petite centrale du Peignage. Une passe à poissons, rénovée en 1988, permet le transit de la faune aquatique.
La micro centrale de la Schappe

IMG_0611.jpgIMG_0616.jpgIMG_5783.JPGNous passons sous les installations du parc Grimp’in Forest très fréquenté. Quelques téméraires arrivent sur notre rive par une tyrolienne ; au delà du parc, progressivement, nous entrons dans les gorges de la Durance de plus en plus étroites et resserrées. Sur l’autre rive, des piquets métalliques régulièrement espacés dans la paroi rocheuse supportaient autrefois une passerelle qui traversait la Durance au niveau du pont. Une ancienne borne militaire matérialise encore la zone d’entrée dans le fort des Têtes.

IMG_0612.jpgNous sommes bientôt en vue du vieux pont d’Asfeld que nous avons vu d’en haut la veille, en parcourant le vieux Briançon. Il permet la liaison entre la ville et le Fort des Têtes. Nous essayons en vain de trouver un sentier qui nous ramènerait sur le pont mais cela nous semble impossible.

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En 1700 Vauban avait déjà pensé à un pont permettant de franchir les gorges de la Durance, dans son esprit cet ouvrage de communication devait être composé de deux arches.
Lorsque le projet fut entrepris trente ans plus tard (1730-1731), les ingénieurs en charge de sa construction décidèrent d’une arche unique de 55 mètres sous clef pour relier les 40 mètres séparant les deux rives.
Le rude hiver qui sévissait à cette époque obligea à une certaine diligence dans sa réalisation, toute la maçonnerie fut ainsi terminée en moins de quatre mois (Avril-Août 1730), malgré cette rapidité d’exécution aucun accident ne fut à déplorer durant toute la construction de cette oeuvre audacieuse.

Les enfants trouveront dans ce parc de quoi jouer dans l’aire de jeux ou dans les arbres ; des deux côtés de la rive de la Durance, vous pourrez découvrir les jardins botaniques ; les curieux glaneront quelques renseignements sur le patrimoine industriel préservé.

Voir le plan du parc au début de cette note : 2h A/R minimum