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GR 2013 : de Chateauneuf à Martigues (1ère partie)


Cette fois j’ai choisi un bout du GR®2013 inter-urbain entre Chateauneuf-les-Martigues et Martigues, presque 20km ; il faut donc deux voitures, l’une au parking du centre commercial Carrefour à la sortie de l’autoroute A55 la Mède, l’autre au parking de Jonquières à Martigues avant le pont mobile (13km environ) ou sur le parking de la chapelle notre dame des Marins (20km environ) ; je vous livre la première partie jusqu’à Jonquières.

J’ai préparé la route sur mon GPS à partir du projet de tracé que j’ai trouvé sur internet. Cela ne ressemble pas à mes parcours habituels. Après tout ce GR balisé pour Marseille-Provence 2013 capitale de la culture, mérite d’être découvert avant d’être jugé.

La météo à cet endroit
sur 3 jours avec le vent

Entre la zone industrielle de la Valampe et le moto-cross, face à moi, la chaîne de l’Estaque. Rapidement je trouve la première trace de GR à côté d’une borne du pipeline TRANSETHYLENE, qui assure le transfert d’éthylène entre les sites de Lavéra, Berre, et Saint-Auban (Alpes de Haute-Provence, 04).

On le sait peu mais des accidents dus à ces canalisations ont déjà eu lieu ; ils sont classés en fonction de leur gravité croissante (G0 à G4 : incident majeur), de leur perception à l’extérieur (P0 à P2), et de leur maîtrise-évolution dans le temps (A : maîtrisée, C:  évolutive). Par exemple Naphtachimie Martigues Lavéra (13), 5 septembre 2009, G2/P2, une canalisation de vapeur d’eau à 300°C sous 25 bars se rompt vers 15h10. Un sifflement important est audible hors de l’usine. Une ligne d’éthylène proche endommagée fuit légèrement […] Extrait du document Prévenir et réduire les risques accidentels (industriels et miniers). Mais il y a eu aussi un évènement G3/P2 qui a provoqué la mort d’un ouvrier.

Le sentier passe entre l’autoroute et un lotissement au milieu de quelques arbres gommant l’impression d’être dans une zone industrielle ; l’endroit a été nettoyé mais des déchets résiduels témoignent d’une présence humaine peu respectueuse des lieux. Bientôt j’entre dans le vallon du Saut que j’avais déjà visité. Dans l’article le vallon du saut et canton, vous trouverez l’origine de ces dénominations curieuses que j’écris volontairement avec une minuscule. Dans les puissantes parois rocheuses constituées de calcaire blanc urgonien (urgonien = de Orgon, Bouches-du-Rhône) du versant nord de la chaîne de la Nerthe, des voies d’escalade ont été installées. C’est sans doute par là qu’est placée la cache Chichifada de Athoomas que vous trouverez moyennant un petit détour.

Curieuse pierre percée sur la droite. Après une belle grimpette, au sommet (196m environ), par temps clair, le panorama serait sans doute grandiose sur les étangs de Berre et de Bolmon, avec en toile de fond, les principales chaînes de montagnes de Provence (Etoile, Sainte Victoire, Lubéron, Mont Ventoux, Alpilles).

‘Le plateau  ouvert de garrigue rase à chêne kermès, est désertique ; les lignes à haute tension issues de la centrale de Ponteau balafrent le paysage du plateau sur toute sa longueur’ (extrait de l’Atlas des paysages des Bouches-du-Rhône – 18 – La chaîne de L’Estaque, la Nerthe, la Côte Bleue, CG13, 2007) ; les sentiers ou pistes forestières se croisent sans arrêt et il faut être attentif pour repérer le balisage rouge et or. Celui que j’emprunte s’enfonce dans le vallon sombre de Maximin dans lequel je ne croise âme qui vive : la nature sans rien d’autre. A un croisement de pistes, un Vttiste perdu m’interpelle pour me demander où mène le sentier vers la droite : comme il est entrecoupé par de multiples pistes parfois sans issue, je lui conseille plutôt de suivre le GR®2013 qui le ramènera à coup sûr sur Chateauneuf.

L’ouvrage du canal de Provence, le réservoir de Valtrède s’intègre harmonieusement dans le vallon du même nom, orienté Est-Ouest, appelé au XIXè siècle le ‘petit chemin de Martigues à Marseille’ ; à l’intensité des aboiements d’une meute en furie toute proche, je comprends le sens des panneaux placés le long du champ et sur la  station d’épuration : ‘messieurs les chasseurs, veuillez ne pas confondre svp, mes chats avec les lapins’.

‘La dépression de Saint-Julien correspond à un long fossé tectonique effondré dans l’axe de la Nerthe, dernier terroir agricole de la commune de Martigues, avec ses vignes, ses céréales et son maraîchage’ (extrait de Atlas des paysages des Bouches-du-Rhône – 18 – La chaîne de L’Estaque, la Nerthe, la Côte Bleue, CG13, 2007).  Le chevrier de Saint-Julien a laissé ses chèvres paitre devant le hangar. Des bastides et cabanons en ruines témoignent d’une intense activité passée comme par exemple cette habitation datée de 1761 sur sa façade. Des rigoles de drainage bordées de roseaux longent les parcelles quelquefois soulignées par des alignements d’oliviers. Très étonnée de trouver des champs de vignes le long du chemin, sous les lignes à haute tension, je cherche sur internet le vin qui y est produit ; par exemple, l’A.O.C. Côteaux d’Aix en Provence, Cuvée réservée Rosé, a obtenu la médaille d’or à un concours local et la médaille de Bronze au concours des Grands Vins Foire de Mâcon 2011, label en qui j’ai toute confiance. Cave coopérative Saint-Julien.

Vue sur Martigues à la sortie du vallon de ValtrèdeLe long chemin revêtu qui traverse Saint-Julien s’enfonce maintenant dans la partie terminale du massif de la Nerthe. Au carrefour avec le vallon du Mistral, Martigues se dévoile au loin. Trois points de carottage repérables par leur grillage, leur porte fermée, sans aucune indication, me font penser à des travaux du BRGM pour analyser le sous-sol. Ayant vainement cherché, je ne peux qu’émettre des hypothèses :

  • des sondages qui étaient destinés à déterminer la nature du sous-sol en vue de trouver l’implantation idéale de l’usine de centre de stockage des déchets ultimes (55% déchets ménagers, 15% déchets industriels banals, 30% d’inertes, gravats et terre) construite aujourd’hui au vallon du Fou, plus au sud. Le dossier constitué par le collectif contre le projet
  • des sondages en vue de mesurer l’étendue de la pollution aux métaux lourds suite à celle découverte à Lavéra : une ancienne fonderie située au début du siècle précédent sur la zone de Ponteau qui déversait ses résidus de mâchefer dans le talus. Extrait de la revue municipale Reflets 53, octobre 2011

Un coin singulier que cet endroit qui rassemble plusieurs bornes toutes numérotées, avec leur distance depuis la raffinerie et les numéros de téléphone d’urgence ; la canalisation T01 de Total, pipes T12 et T13 de chez Total, canalisation T11 de chez Total mais le plus insolite c’est le  le pipeline Geosel de Manosque ; je l’ai découvert grâce à une randonnée dans la forêt de Pélissier à Manosque : il remplit des cavités naturelles souterraines et mérite quelques minutes de votre attention. Les sentiers de Bellevue à partir du col de la mort d’Imbert.

De par sa taille, le site de Géosel à Manosque est un des premiers sites européens de stockage d’hydrocarbures liquides. Stockage souterrain constitué de 28 cavités salines naturelles hautes comme la Tour Eiffel et larges comme l’Arc de Triomphe, il a une capacité de plus de 8 millions de m3 (50% en pétrole brut et environ 50% en produits raffinés). Le stockage de Géosel est relié aux raffineries de la zone Fos/Berre, au Grand Port Maritime de Marseille et aux réseaux internationaux de pipelines ; nos réserves sont réparties dans quelque 235 dépôts à travers la France ; chaque zone dispose de dix jours de consommation d’essence minimum. Comme il a une vocation stratégique en cas de crise d’approvisionnement pétrolier, le gouvernement Sarkosy a envisagé d’utiliser ces réserves lors de la forte augmentation du pétrole en mars dernier mais seule une rupture grave des approvisionnements liée à une grave crise internationale peut en théorie aboutir à une telle décision.

Au pied de ces nombreuses bornes balisant le parcours des pipelines, gît un panneau marqué ‘forêt communale de Martigues’. Faut-il y voir le symbole de la nature vaincue par la modernité ? Med &Vero wouhou auraient pu y placer leur cache pipeway qui vous fera faire un détour de quelques centaines de mètres. Même si cela n’est pas clairement visible, à cet endroit, nous sommes coincés entre les installations portuaires de Lavéra et les installations chimiques au nord, en bordure de l’étang de Berre.

Après le passage sous le pont de l’autoroute graphé et retaggé, le vallon s’élargit et les courbes du massif s’amollissent. Une des ruines porte le balisage puis le GR passe par la dernière barrière DFCI.  Le large sentier caillouteux me conduit sans difficulté jusqu’à l’entrée de Martigues où je prends plaisir à repérer le balisage rouge et or collé sur les poteaux ou le matériel urbain. Du bon travail de baliseurs. J’en profite pour remercier le président de l’association Randonnée et Ski de Découverte Martigues qui a aimablement et rapidement répondu à mes interrogations sur le GR®2013 définitif.

Ce nouveau balisage m’amènera sans difficulté jusqu’au parking de Jonquières, par de petites ruelles, évitant ainsi les grandes artères. C’est face à la digue que je prendrai mon pique-nique avant de continuer la seconde partie entièrement dans la ville de Martigues (à paraître GR®2013 à Martigues partie 2). J’espère que dans le cadre de MP2013, l’office de tourisme organisera les randonnées d’une seule journée avec transport des visiteurs par car (pas de boucle possible sauf au plateau de l’Arbois, près de la gare TGV).

Une première partie facile, variée en paysages qui me donnera l’impression d’un effort de cohabitation entre la nature et le monde moderne. Image de l’itinéraire 1ère partie 13km400 256m dénivelée 3hImage de l’itinéraire 1ère partie 13km400 256m dénivelée 3h30

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