La colline du Montaiguet


La colline du Montaiguet, la colline des aixois !

Les Collines de Gardanne forment un petit massif (2 350 ha) situé dans la moitié Est des Bouches-du-Rhône, au Sud-Est de l’agglomération aixoise entre l’Arbois, la Sainte-Victoire, le Regagnas et l’Etoile. Le Montaiguet possède un certain intérêt ornithologique avec la présence de trois espèces remarquables, le Grand-Duc d’Europe, le Petit- Duc scops et la chouette Chevêche d’Athéna. D’après https://www.myprovence.fr

Parking près de l’arrêt de bus n°14 La Guiramande (il n’y a pas beaucoup de bus…), ce qui veut dire que même sans voiture, vous pouvez venir et repartir en transport en commun ; la Guiramande, sans doute propriété de la famille Guiramand, dont le premier seigneur de la Duranne est venu s’établir à Aix vers 1347.

Route le long des propriétésLa randonnée commence dans une rue étroite qui longe de belles propriétés mais peu passante. Puis je passe la barrière DFCI et me trouve rapidement dans un sous-bois, avec en contre-bas le vallon du Coq.

La descente Montaiguet #7, Team CALM

La citerne DFCI (Défense des Forêts Contre les Incendies) est un vaste impluvium ; les riverains se rappellent sans doute le vaste incendie du 5 août 2005 qui a démarré au lieu-dit… « la mère de Dieu brûlé ».

La citerne Montaiguet #6, Team CALM

Pendant la nuit, des centaines de sapeurs-pompiers ont œuvré d’arrache-pied pour noyer l’incendie, notamment autour du vallon du Coq. Les canadairs, après un accident qui a coûté la vie à deux pilotes le 1er août en Corse, sont cloués au sol. Une trentaine d’Aixois ont dû patienter des heures au milieu d’un champ : dans le pré du vallon du Pré Magnan, entre des poteaux électriques à terre, des souches éventrées, bref, un vrai paysage lunaire. La Provence, 6 août 2015

Sainte-VictoireLe Pilon du RoyPresque au sommet, les points de vue se multiplient : d’un côté, la Sainte-Victoire, le mont Aurélien… et la cheminée de Gardanne érigée en 1984 à 297 mètres de hauteur, de l’autre le massif de l’Etoile avec le pilon du Roy. La centrale de Gardanne, charbon propre, site Lakko.fr ; je me rapproche du Pré de Magnan en contre-bas, témoin de l’incendie de 2005.

Montaiguet #5, désert, Team CALM

Aqueduc de RoquefavourLa piste caillouteuse décrit une boucle puis redescend entre Malouesse et la carrière, sans ombre ; au loin l’aqueduc de Roquefavour apparaît dans toute sa longueur et son élégance ; côté droit, une ancienne habitation s’est installée le long de la falaise. le bastidoncalcaire sur base marneuseBaptisé « bastidon » en 1830, il se trouvait près des cultures de vignes et d’oliviers. Un peu plus loin, le calcaire compact repose sur une base marneuse, plutôt rare dans les calcaires autour d’Aix.

Montaiguet #4, il était un temps, Team CALM

Mur de soutènementLes murs de soutènement de l’étroit chemin de Bompart sont spectaculaires : il y a dû avoir plus d’un éboulement ; je circule maintenant en sous-bois ; la bastide des Brègues d’Or, les bâtiments agricoles, les jardins, les terrasses, le portique et les rocailles sont classés monuments historiques depuis 1989.Panneau campagne Gratte Lapins Au croisement avec le chemin de la plaine des Dés, je tombe sur un panneau « 1625 chemin de la plaine des Dés Gratte Lapins », sans doute l’adresse de Campagne Gratte-Lapins, un nom plutôt campagnard qui semble indiquer l’emplacement d’un ancien élevage de lapins ou la présence de nombreux terriers !

Montaiguet #3 Pleine lune, Team CALM

Une balade courte qui répond à un besoin de se dégourdir les jambes sur une courte période de disponibilité. Les geocacheurs feront les caches dans l’autre sens.

Montaiguet #1 ça commence bien, Team CALM

Aix Montaiguet trace_panoImage de l’itinéraire 4km700 1h10 à 2h déplacement 149m dénivelée (+155, -155m)

Saint-Saturnin les Apt


J‘étais venue au mois d’août, sans avoir le temps de suivre le parcours de découverte du village. De retour aujourd’hui après avoir parcouru  le sentier des aiguiers, je découvre  le village de Saint-Saturnin lès Apt (autrefois Agnane) qui mérite une visite.

Diaporama, photopeach (inaccessible depuis la fin de flashplayer)

Depuis la tour du moulin la plus élevée, on a déjà une vue surprenante sur le village qui a pris des couleurs dorées avec le soleil couchant. Le château semble inaccessible, perché sur son éperon rocheux et pourtant on peut le rejoindre en montant tranquillement sur le rocher, en longeant le vide à droite si l’on n’est pas sujet au vertige.

Progressivement, la muraille apparaît dans toute sa longueur et toute sa hauteur. Après les maisons du vieux village en ruine, les portes qui s’ouvrent sur de larges rues pavées, le chemin de ronde aboutit au château et à la chapelle castrale. Du castrum primitif (vers 950) à nos jours, le village a connu trois extensions aux XIIIe, XVe et XVIIe siècles. De là haut, la vue générale est unique : elle s’étend sur le Luberon et la vallée du Calavon. Quel que soit l’endroit où vous serez, le clocher de l’église Saint-Etienne dépassera fièrement des toits.

Le rempart en écaille de poissons délimite le premier village fortifié. Sources et citernes ne suffisant plus pour alimenter en eau, un premier barrage, aujourd’hui immergé, est construit en 1836. le barrageUn second barrage plus solide, est terminé en 1902 : son bassin de retenue recueille les eaux de pluie drainées depuis le plateau. Reflet insolite que vous découvrirez en traversant le barrage pour passer en dehors des remparts. Attention ! descente jusqu’au barrage sur marches dégradées ou absentes.

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Sentier de découverte du Loubatas… et même un peu plus


Mini rando cool, c’est ainsi que l’appelle notre guide YvesProvence que je connais ‘en vrai’ depuis peu. J’ai souvent parcouru Peyrolles mais pas ce sentier. Plus de 30 points de découverte. Peu après l’oratoire, se garer à gauche dans une clairière où se trouve un panneau explicatif. Continuer 200 m à pied sur la route goudronnée ; lorsqu’un chemin s’amorce à gauche (1er ou 2è embranchement ?) en montant dans la forêt, abandonner la petite route et suivre les traits oranges et les bornes. Balisage rustique mais que nous avons régulièrement repéré de loin.

Ce sentier s’adresse à toute personne intéressée par la découverte et la compréhension du patrimoine naturel et culturel local. En particulier il constitue un outil pédagogique pouvant être utilisé par les enseignants lors d’une ou plusieurs journées sur le terrain avec leur classe. L’équipement sur le terrain est très léger […] ce qui limite le coût d’investissement et d’entretien […].

J’ai choisi de vous parler de quelques uns des centres d’intérêt que vous rencontrerez en chemin :
Aqueduc de la Traconnade (carrière)L’aqueduc romain de la Traconnade : un des quatre aqueducs qui alimentaient en eau la ville d’Aix-en-Provence, il part de Jouques en passant par Peyrolles, Meyrargues et Venelles ; il parcourt une trentaine de kilomètres, tantôt à flanc de colline, tantôt en souterrain ; il fut un temps sujet de mes recherches avec un groupe de passionnés : travail d’inventaire des vestiges existant encore sur le terrain. Date estimée : IIè siècle. (Plusieurs articles à ce sujet dans ce blog)
Carrière Sainte-AnneDans la carrière de calcaire Sainte-Anne deux sections de l’aqueduc en forme de T s’ouvrent sur un tunnel désormais bouché du côté droit. Une douzaine de claveaux sont bien visibles. Même si les enduits ont disparu, il est encore en bon état et on peut y pénétrer : un des randonneurs ne s’en est d’ailleurs pas privé !
—> La carte de quelques vestiges géolocalisés de l’aqueduc romain

Nous contournons la carrière (propriété privée) par un passage un peu galère : un arbre bien positionné facilitera son passage mais certains préféreront l’éviter.

Belle ligne droite en forêt sur une voie marquée par les ornières des chariots faisant penser à une voie romaine. Les chariots romains n’ayant pas d’avant train articulé ne pouvaient que difficilement circuler sur des routes sinueuses. On sait qu’une voie romaine, largement détruite par la construction du canal EDF, passait par le quartier Saint-Joseph. Peut-être était-ce la voie des saliers, transporteurs de sel à dos de mulet, qui contournait la cluse de Mirabeau à l’époque où son passage était dangereux ? Dans ce cas, cette voie venant de l’étang de Berre, rejoignait Jouques puis Saint-Paul avant d’atteindre les Alpes.
Les chemins saliers, André Davin, 2001

NichoirBanc de boisLe sentier progresse en forêt dévoilant ici une grande dalle de pierre calcaire, là un nichoir pour les oiseaux ; pendant ce temps, Philippe trouve des champignons, de plus en plus de champignons. L’ancienne aire de charbonnage semble avoir perdu son carbonisateur à charbon de bois présent à l’origine du sentier, mais l’un des nôtres a identifié l’endroit grâce au sol noirci. cabane pierre sèche sans toitureDans la descente vers le gîte, nous découvrons une cabane de pierre sèche avec une jolie voûte clavée qui en inquiète certaines ; mais la pierre du centre stabilise l’ensemble par la pression qu’elle exerce ; c’est plutôt les murs qui m’inquiéteraient…

Panneau d'information au gite de LoubatasToilettes sèches au gite de LoubatasNous arrivons au gite de Loubatas, découvrant ce qu’il a d’écologique… par ses toilettes sèches ; le symbole d’un loup nous rappelle que le Loubatas est un grand loup en occitan ; d’ailleurs, dans son livre Le canton de Peyrolles étude historique et descriptive, Chanoine Adrien Pascal, Res Universis, 1993, l’auteur rappelle qu’autrefois les loups descendaient des Alpes pendant l’hiver et traversaient la Durance. Aujourd’hui on en trouve du côté de Sainte-Victoire.

Le Loubatas, écogite – éducation à l’environnement

le siphon du canal du VerdonAu dessus du siphon Au pied du siphonNous prolongeons le circuit de découverte par le sentier de Loubatas ; nous passons au pied de l’une des tours du siphon de Trempasse construit partiellement en pierre de taille. C’est un des ouvrages du canal du Verdon qui, depuis Quinson, apportait les eaux du Verdon jusqu’à Aix, traversant les massifs sur plus de 80 km en irriguant les terres agricoles. L’ouvrage est décrit dans le catalogue de l’exposition universelle de 1878. Dans un siphon inversé, les niveaux d’eau dans les deux tours ne sont pas identiques.

La piste est facile mais la montée continue jusqu’à la plaine de Clare. Les filles discutent devant nous et ratent l’embranchement à droite vers le point culminant de la randonnée (435m environ) : c’est là que nous prendrons notre pique-nique tandis que notre cueilleur de champignons continue à remplir son sac et brosser ses champignons : on ne lave pas les champignons, on les brosse ! On ne sent pas trop le vent froid. Les discussions vont bon train, les bonnes choses se partagent.

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