Une de plus autour de la pierre sèche, extraite du livre de Florence Dominique devenu notre bible dans ce domaine. estoublon et moi nous apprécions ce petit patrimoine et le travail qu’il sous-tend. Le rendez-vous se trouve sur la place de l’Ormeau à l’entrée du village. Déjà, à voir la tour de l’Horloge, je devine que la visite du village, qui a gardé une grande part de son architecture moyenâgeuse, sera pleine de découvertes. La plupart des photos de cabanes sont d’estoublon dont j’apprécie les talents artistiques et techniques.
avec prévisions à 3 jours
Au royaume de la pierre sèche, nous cheminons entre des murs de clôture… en pierre sèche. Sur un espace assez réduit, les cabanes sont de formes différentes, sur plan circulaire ou carré, avec ou sans décroché entre leur base supérieure et la voûte ; parfois la même cabane est de plan carré avec une voûte circulaire. Je ne vais pas faire un descriptif de toutes les cabanes rencontrées en chemin, mais seulement de quelques particularités. Par exemple, celle soigneusement construite à l’intérieur d’une propriété privée, trapézoïdale, fermée par une porte en bois (cabane 02b), est tournée vers une ancienne aire de battage.
La cabane 05 : nous la voyons en bon état mais dès que nous voulons la photographier de face, nous nous apercevons que le toit s’écroule et son propriétaire l’a maladroitement cimentée avec des matériaux modernes.
Il n’y a qu’à Salon, dans le massif du Tallagard, que j’ai vu une cabane à degrés (cabane 06) « à la manière d’une ziggourat, édifice religieux mésopotamien en forme de pyramide à étages » (Florence Dominique). Pratiques, ces paliers ont pu servir d’échafaudage lors de la construction.
Et celle-ci qui semble asymétrique, avec assemblage de pierres de tailles diverses posées dans tous les sens, mais qui semble bien solide.
Sur la gauche du chemin de Subarroques : le long d’un champ, la cabane 09a ne vous rappelle rien ? le parc du Lubéron l’a adoptée comme logo. D’un profil régulier la cabane en forme de ruche d’abeilles a une voûte parfaite (cabane 09b) ; avec des pierres bien choisies et de belles proportions, voilà un ouvrage unique qui, je l’espère, sera préservé. Seul le mur attenant commence à s’écrouler.
Celle-ci se referme en oblique sur le vide avec deux pierres biaisées posées l’une contre l’autre (12b), ce qui est rare ; pas de linteau sans doute en l’absence de pierre suffisamment grande et solide. Pour trouver ces deux-là, il ne faut pas hésiter à sortir du sentier.
Après le spectaculaire pierrier appareillé après le pylône : spectaculaire en longueur, en largeur et en épaisseur, nous arrivons devant un cabanon précédé d’un jardin, avec banc, table et barbecue de pierre. Petit repos bien mérité devant ce que nous supposons être une cabane de chasseurs.
La cabane 14b servait d’abri à quelques moutons : un abreuvoir à l’entrée en témoigne.
Cartes postales anciennes montrant des cabanes en pierre sèche Viens (Vaucluse) et ses deux « borris »
Les cabanes de Viens, Christian Lassure
La fin du parcours nous mène dans le secteurs des granges des XIIè et XIIIè siècle, restaurées pour la plupart. La bergerie de gauche, une des plus anciennes, a un linteau monolithe comme dans les cabanes de pierre sèche et un toit de lauzes plates. On accède au fenil de la grange de droite par un escalier extérieur. Des travaux d’historien montrent qu’aux XVIIè et XVIIIè siècles, périodes où le village atteignit son maximum démographique, le commerce des grains avec la basse Provence était une importante source de revenus pour les Viensois. Christian Lassure, Les granges de Viens (Vaucluse) : étude architecturale et morphologique, 2010-2011
Nous déambulons dans le vieux village médiéval qui révèle plein de petits détails surprenants pour qui sait ouvrir l’oeil, mais que je ne vous dévoilerai pas en totalité. Près de la porte neuve, le blason du village « De gueules à deux dauphins affrontés et couronnés, tenant de leur gueules une grappe de raisin suspendue, et accompagnés en pointe d’un croissant, le tout d’or ». Viens aurait-elle appartenu au Dauphiné d’autrefois (qui descendait jusqu’à Bollène et Orange) d’où le symbole du dauphin ?
Pour terminer la visite de Viens, Snap Cache in Viens – Pays de Viens #3, Alistair007
Histoire de Viens par Patrick Ollivier-Elliot, Luberon – Carnets d’un voyageur attentif, éditions Edisud, 2008
Après la balade, nous apprécions de pouvoir prendre un rafraîchissement au Café-restaurant Le petit jardin à Viens (fermeture hebdomadaire le mercredi sauf juillet-août ouvert 7j/7).
Image de l’itinéraire 4km600 2h30 120m dénivelée
25 balades sur les chemins de la pierre sèche, Florence Dominique, le bec en l’air, 2009
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je viens de voir qu’on pouvait trouver les barres de céréales à Ollioules, j’irai en faire provision!