Les bories de Tallagard


medium_img_0023.jpgJ’ai commencé la balade par le pavillon de chasse du bailli de Suffren de Saint-Tropez que j’ai un peu cherché dans les bois, le panneau indicateur n’étant pas visible du chemin que j’avais choisi. Il ne reste que les murs mais on devine à la façade qu’il ne s’agissait pas d’un bâtiment sommaire. Ce pavillon de chasse n’est pas très loin du fief Richebois que sa famille possédait à Salon. Né à Saint-Cannat par accident (sa mère n’a pas eu le temps de se rendre à Salon), il passe sa jeunesse dans ce domaine. Il entre dans la marine à 17 ans où il se distingue partout où il se bat. Napoléon lui-même affirmera que si Suffren avait vécu, il en aurait fait son Nelson. On peut voir son buste en marbre dans la salle des mariages de la mairie. (Informations extraites de la revue Accents, éditée par le CG13)

* Je vous propose un itinéraire 4km600 1h30 env.) sur carte IGN 1:25000
* Le bailli de Suffren et Saint-Tropez
* Suffren et Saint-Cannat

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Puis j’entame la boucle des bories – cabanes en pierre sèche. Celles de Tallagard, à Salon de Provence, sont moins connues que celles de Gordes : je les découvre grâce à un sentier balisé rouge, plus agréable sans doute au printemps qu’en ce 28 décembre.

Les bories ne servaient pas d’habitations mais avaient presque exclusivement une vocation agricole. « Les XVIIe et XVIIIe siècles sont des périodes de grands défrichements où de nombreuses terres étaient données à des paysans qui, à condition de la travailler avec assiduité, en devenaient propriétaires au bout de quelques années. Du coup, ces paysans et bergers faisant leur labeur souvent loin de chez eux avaient besoin d’un endroit où déposer leur matériel ou abriter leur bétail par gros temps ».
(* site GénéProvence, généalogie et histoire locale en Provence et dans les Alpes)

medium_img_0033.jpg
medium_img_0031.jpgPourquoi cette technique de construction en gradins ?
– par manque de lauses suffisante pour pouvoir faire une toiture classique en cône ou en cloche,
– pour obtenir des élévations importantes, sans avoir à recourir à un échafaudage extérieur,
– peut-être aussi pour éviter l’évacuation des pierres lors de chantiers de construction !

Je bois un café chaud assise sur le muret d’enceinte d’une des bories ; je pense à la construction de la coupole sans coffrage, sans étai, uniquement en avançant chaque rangée de pierres d’une demie épaisseur au-dessus de l’autre. L’entrée est placée le plus souvent au sud pour se protéger du mistral.
medium_img_2240.jpgLa température annoncée ce matin était de quelques degrés en dessous de zéro. Après avoir suivi un chemin entre des champs d’oliviers, je découvre les ruines de la grande ferme la Pastorale dans laquelle je ne peux entrer, parce qu’elle est signalée dangereuse. Je devine au travers des fenêtres barricadées, un vaste paysage sur le Tallagard.
Je rentre par le sentier botanique au cours duquel je découvre le sorbier des oiseleurs (photo de droite). Un bien joli nom, vous ne trouvez pas ?

Le Concors, un belvédère, une tour de guet, une chapelle


concors2.jpg* Un autre itinéraire (3h00 env.) à partir du domaine de Taulisson (guide Les Bouches du Rhône à pied collection Topo-guide)
* Le descriptif de l’itinéraire site Week ends et tourisme en Provence

Le temps qu’il fait aujourd’hui à cet endroit :

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

Au bout de la route de Trempasse1, quand la route devient chemin, je me gare à la fenêtre de Trempasse, peu après le syphon du canal de Provence. Avant de partir, je bois un café chaud : il fait près de 0°.

Après une longue traversée dans les sous-bois gelés (nous sommes le 26 décembre), commence la montée vers le sommet. Une borne moussue m’indique que je suis sur la bonne voie. Au pied d’un amas rocheux, je me demande où il faut passer : plus de chemin, le balisage rouge est invisible ! heureusement, le GPS portable que je viens d’acquérir m’indique qu’il faut grimper sur les rochers, vers la droite. Là, je croise un randonneur expérimenté, le seul que je rencontrerai aujourd’hui. Nous contemplons le paysage : des vallons, des bois à perte de vue. Au sommet, une croix en bois : comment peut-elle être encore debout, exposée à tous les vents ? le brouillard plane au dessus de la campagne et laisse une trainée blanche.

medium_122_2225.jpg Enfin, j’aperçois la vigie du sommet. Je redescends par un chemin large jusqu’au cairn qui signale l’accès à la chapelle Sainte Consorce.

medium_122_2229_r1.jpg

La martyrologie chrétienne dit qu’elle était fille de Saint-Eucher et sœur de Sainte-Tulle et Véran.

Pour ne pas passer par le même chemin, après l’épingle à cheveu, je tourne à droite et longe la clôture du Sambuc. Par un chemin à peine visible, envahi d’arbustes et de branches à hauteur des yeux dont il faut se protéger, je rejoins le chemin initial.
Tout en buvant un café chaud, je me promets de revenir au printemps.

bullet1.gif

1 Trempasse du provençal troupa(s), troupes de personnes ou animaux rassemblés. A cet endroit, les troupeaux transhumants étaient accueillis dans le quartier des troupas.
Ils descendaient des Alpes pour regagner la Crau à la fin de l’été (* Site de la mairie de Peyrolles)

Le mur de Gueidan


Petite randonnée balisée de jaune au départ de l’écomusée de la forêt à Gardanne. Je longe des pistes de motocross mais sans motard, dommage ! De multiples chemins parcourent les bois et il faut être attentif pour ne pas se tromper, surtout à l’approche des croisements avec les larges chemins.

* Je vous propose l’itinéraire (8km700, 2h45 environ) balisé de jaune réalisé à partir de CartoExplorer
* Les Gueidan, p.30 du livret sur Gardanne

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Quand je tourne à gauche dans le pré, je suis impatiente de découvrir le fameux mur de Gueidan. Avant, je découvre une voiture les quatre fers en l’air ; je longe la falaise avec plusieurs panneaux de mise en garde. medium_121_2167_r1.jpgQuand enfin j’arrive près du mur, je le découvre en très mauvais état mais son vieil âge explique sans doute cela : il date du XVIIIe siècle. Je suppose que c’est Pierre de Gueidan qui l’a fait construire lorsqu’il a fait agrandir sa propriété.

« Pierre DE GUEIDAN président à la cour des Comptes de Provence, achète le domaine de Valabre près de Gardanne pour 19.000 livres, transforme la bastide en château et agrandit le domaine… Gaspard DE GUEIDAN avocat général puis président au parlement de Provence, marquis de Gueydan… fait ériger en fief le domaine de Valabre,… et rénove le château qui prend parfois le nom de château de Gueidan. » Joséphine Sibillot, née à Aix en 1797, épouse en 1823 le marquis Alphonse de Gueidan, troisième du nom. A sa mort, elle gère le domaine qu’elle lègue à la commune de Gardanne en 1882.

* Les grandes familles de Provence
Quelques panneaux du genre de celui-ci commencent à me faire peur. Y aurait-il réellement un danger ? medium_121_2169.jpgUn arbre a été abattu, probablement la semaine dernière, par le mistral qui a été particulièrement violent. Non je ne passerai pas en dessous mais au-dessus. medium_121_2170.jpg Je renonce à poursuivre vers l’ancienne bergerie et un autre morceau du mur.
J’aperçois à mes pieds la route qui me ramènera au parking. Elle semble si près et pourtant je ne trouve pas celle qui est décrite dans mon guide (ça arrive assez souvent : sur le papier, c’est toujours simple, sur le terrain, c’est autre chose…). Je prends donc la plus probable, celle qui y descend. Je passe devant un parking puis un chenil : deux gros chiens aboient furieusement. J’accélère. Une tour, une grande cour : un drapeau tricolore flotte à l’entrée de la grille qui est fermée. Aucune âme qui vive. Défense d’entrer. Places de parking réservées. Accueil avec barrière mais personne ne la garde. Je longe les bâtiments avec un vague sentiment d’inquiétude : tout est fermé, tout est mort, et je ne trouve pas de sortie. Après avoir longé les bâtiments sur plus de 200 mètres (de gauche à droite sur la photo du site de l’école), je me trouve devant une vieille grille en fer forgé : cadenassée. Pourtant, derrière, c’est la liberté. Pendant quelques minutes, je songe à repartir dans la colline pour trouver une autre sortie. Finalement, fatiguée après deux heures de marche, je me décide à enjamber le mur.
J’étais enfermée dans le chateau de Valabre (jour de Noël), maintenant occupé par le Centre Interrégional de Formation de la Sécurité Civile. Tellement soulagée d’en être sortie, je n’ai pas pris le temps de l’admirer…

medium_chateau_valabre.jpg
Le 8 mai 2006, Coralie (ma dernière fille de 15 ans) et moi avons caché un « trésor » près de la partie supérieure du mur de Gueidan. Avis aux amateurs de chasse aux trésors !
—– Voir la carte d’identité de la cache GCVY78 pour amateurs de geocaching —–
How to play ?
Comment jouer ?
English version of this note