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La glacière des Bouissières à Lurs


Depuis un an, nous avions prévu de nous retrouver au bistrot de Lurs, nous, les quatre copines de rando d’Aix. Mais il fallait mériter ce repas : le matin, nous avons marché sur le plateau de Ganagobie, en passant par Ville-Vieille et en longeant la falaise ; la messe à l’abbaye ne nous a pas permis de visiter l’intérieur.

L’après-midi, après le repas au bistrot de pays, il fallait plutôt une promenade digestive : je suggère la glacière des B(o)uissières1.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

L’album photos

Rapide aller-retour sur le chemin des Ecritures, installation proposée par les Rencontres internationales de Lure et réalisé par la communauté de communes Pays de Forcalquier-Montagne de Lure.

  • la bibliothèque,
  • la table de Vox et ses caractères d’imprimerie, tous différents et pourtant avec des liens de parenté qui les unissent. Les polices avec Serif (avec empattements) traditionnelles comme la Times New Roman des traitements de texte ou sans serif (sans empattements) utilisées pour une meilleure lisibilité sur internet ; la famille des didones, l’écriture de luxe (La Georgia et la Bodoni) avec un fort contraste entre les pleins et les déliés et des empattements horizontaux, les réales,..
  • les multiples alphabets présentés chacun sur un plot : alphabet pictographique, phonétique, romain, etc.

Nous cherchons le GR653D, chemin de Saint-Jacques ou voie d’Arles qui part de Montgenèvre ; haut de  2m50, l’oratoire sainte Marie Madeleine sur la traverse du Barri, le matérialise ; le sentier mal entretenu semble traverser le jardin d’une propriété privée : les copines hésitent. Je leur montre le balisage rouge/blanc ; il n’y a pas d’erreur. Le sentier herbeux va descendre, longeant des champs, des oliviers dans un décor campagnard. En se retournant, le village perché de Lurs apparait en entier. Je marche en tête quand j’entends des chiens en liberté aboyer sur les copines qui les ignorent. Pas très rassurant mais ne dit-on pas qu’un chien qui aboie ne mord pas ? A la Casse2, nous retrouverons une petite route revêtue qui continue à descendre.

Nous passons devant un lavoir qui n’a plus d’eau. Deux ilôts d’arbres ont envahi des ruines au milieu du champ. Au carrefour avec le chemin qui mène à le Lauzon, nous prenons la montée dans les bois jusqu’au panneau d’information devant la glacière. Ne figurant pas sur le cadastre napoléonien, elle daterait du milieu du XIXe. Une structure artisanale classique permettant de stocker puis conserver de la glace jusqu’au printemps suivant ; elle sera alors acheminée chez les commerçants, sur les marchés, dans les hôpitaux,…

Un sentier sur la gauche mène à la partie supérieure de la glacière ; elle est couverte d’une voûte de pierres jointées à la chaux qui maintient la fraicheur ; elle est partiellement enterrée dans le sol mais en se penchant au dessus du réservoir, on peut voir un  trou correspondant à l’ouverture  en bas de l’édifice ; depuis le bas, on voit le chenal qui facilite le nettoyage de la glacière et à mi-hauteur, un conduit d’écoulement des eaux de fonte.

Fabriquait-on de la glace à une altitude aussi basse ou la stockait-on uniquement ? que ce soit l’une ou l’autre solution, après le chargement en glace et la fermeture des portes, les ouvriers aux heures fraîches de la belle saison, devaient décharger les pains de glace, hissés grâce à une poulie scellée dans la partie supérieure. Isolés avec de la paille, de la sciure ou des bruyères sèches, ils étaient chargés sur des charrettes tirées par des mulets ou des chevaux. Selon L’artisanat de la glace en méditerranée occidentale, A. Acovitsioti-Hameau, supplément cahier ASER, 2001

Pour boucler le parcours, nous remontons jusqu’à l’ancienne carrière et sortons à côté de la barrière sur la départementale D462. Il va falloir remonter au village par la route mais cela se fait tranquillement par montées successives. De chaque côté de la route, des touffes de thym et un panneau surprenant « ramassage de thym interdit »; c’est au bistrot que nous aurons la réponse : la mairie a ajouté ce panneau pour dissuader les touristes d’arracher le thym qui alors ne repousse plus.
Majo
qui a l’habitude de percevoir ce que les autres ne voient pas, repère la façade blanche de la chapelle Notre-Dame de Vie (1552), aboutissement de la série d’oratoires du chemin des évêques.  On pourrait presque voir les deux colonnes du porche. Avant  elle, il y avait l’oratoire Notre-Dame de  la Boyssière, démoli   en 1552. Tiens presque le  même nom que la glacière…
Domi s’interroge sur le panneau à l’entrée du village où figurent Lurs, et Lus (nom de la commune en provençal gavot selon André) comme si une lettre avait été oubliée ou effacée.

La chapelle Saint-Michel, toute  simple, consacrée au deuxième patron de Lurs, est à l’entrée du village, peut-être bâtie à l’époque  des pèlerinages à Saint-Jacques. Elle est aussi annonciatrice de la fin de notre balade.
Attablées à la terrasse du bistrot de Pays et son belvédère sur la Durance, nous prenons une boisson désaltérante  avant de repartir.

Oserai-je vous avouer où nous nous sommes arrêtées sur le chemin du retour ? A la Brillanne, il vient de déménager de Céreste, un reportage télévisé l’a évoqué en septembre peu avant cette balade…

Une courte balade dans un village provençal très agréable à visiter ; on peut la conjuguer avec la chapelle Notre Dame des Anges, le chemin des évêques (Le chemin des évêques), le chemin des Ecritures dans le village ou  même les tulipes précoces (Les tulipes de la Brillanne, la glacière et Notre Dame des Anges).

Image de l’itinéraire 4km700, 152m dénivelée , 2h déplacement (sans le chemin des Ecritures).
Télécharger la trace

1B(o)uissières : de bouissiero, lieu couvert de buis
2Casse : éboulis, terrain plein de pierres

©copyright randomania.fr

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