Gardanne-Meyreuil : circuit inter-urbain


Partie du classique parking du pavillon de chasse du Roy René, j’ai choisi un parcours facile inter-urbain ; j’ai retrouvé le GR2013 – dans une partie commune avec le GRP Sentier Provence mines d’énergie – que je n’apprécie pas trop malgré les efforts des auteurs pour éviter la route.

Pour rejoindre puis traverser la route très passante D7 d’Aix à Gardanne, j’ai traversé le parc derrière le pavillon de chasse. Après être passée devant l’écomusée de la forêt, je monte la route allant vers le quartier de Roman et Meyreuil, bordée le plus souvent d’un sentier aménagé à droite, tout en petites bosses.

Bien surveiller le balisage qui tourne à droite dans les bois au niveau d’une ligne électrique, permettant de voir les deux tours de réfrigération de la centrale à charbon et la fameuse cheminée de 297m de hauteur de l’usine de Gardanne. Je redescends sur le chemin de Roman (une route en vérité !) qu’il faut suivre sur 3 km. Sur la gauche, entre les maisons, vous pourrez deviner les contreforts du Montaiguet, la colline des Aixois.

Avant de tourner à droite dans le chemin de Roman, en écartant les herbes folles qui le masquent, l’oratoire de Saint-Benoit Labre (Amettes 1748 – Rome 1783), saint du XVIIIe et pourtant peu connu, qui s’est réfugié dans la grotte de Chicalon dans le Montaiguet durant son court séjour à Aix en 1773. De ce carrefour, vous pouvez vous y rendre ; à lire dans ce blog Sur les traces de saint Benoît Labre. Partout où il est passé, un oratoire a été élevé : vous en trouverez un à Beaurecueil, au Tholonet, à Gémenos, depuis 2016 au sanctuaire de saint-Gens au Beaucet, Artigues,… Biographie

Dans le village de Meyreuil où il s’arrêta et trouva asile dans la famille Lafarge (célèbre depuis pour ses ciments, chaux et béton), il prédit que ses descendants feraient de grandes réussites en affaires, faits exacts qui arrivèrent par la suite.

Route Europe chrétienne

Arrivée sur la commune de Meyreuil. Les deux GR se séparent. Bientôt je quitte la route pour un chemin balisé par un panneau portant un petit bonhomme bleu ; il passe au lieu-dit Le château dont la particularité est qu’il est doublé d’un chemin pour la promenade des chiens !

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De la glacière à la chapelle Saint-Pancrace de Puyloubier


Tout a commencé lorsque, en étudiant le cadastre napoléonien de Puyloubier (= colline des loups), je repère un petit cercle marqué ‘glacière’ dans le bois de la Glacière ; je n’ai rien vu lorsque j’ai parcouru le sentier vigneron qui passe pourtant bien près. André m’envoie une photo aérienne sur laquelle il l’a repérée. J’en profite donc pour ajouter quelques points d’intérêt.

Nous partons de la cave des vignerons, passons devant le lavoir communal, le parking des Vertus et descendons le chemin un peu boueux menant au vieil oratoire Saint-Roch. Nous longeons le bois jusqu’à être à l’aplomb de la glacière dont on aperçoit les ruines depuis le chemin.

Une construction couverte en ogive pourrait être une ancienne source ; nous avons été surpris de l’humidité présente partout : beaucoup de puits, ruisseaux, citernes, lavoirs témoignent de ce passé hydraulique.

Bien que proche de celui-ci, la glacière n’est pas si facile d’accès : terrain embroussaillé, raide et glissant, bois mort au sol, il faut grimper tout en passant au dessus des obstacles. Murs épais, toiture écroulée, 5 m de diamètre intérieur ; on devine cependant l’entrée par laquelle on chargeait la glace à rafraîchir l’hiver ; l’intérieur est comblé et colonisé par une végétation humide. Où étaient le(s) bassin(s) de congélation ? devant la glacière ou près de la source du domaine la Tour ? A l’arrière côté vallon, à l’accès un peu risqué (c’est André qui a pris le risque !) se trouve probablement l’évacuation des eaux de fonte.

Une glacière est une construction souterraine, couverte, dans laquelle on accumule de la glace que l’on a fait geler l’hiver dans des bassins, pour la récupérer l’été ; au XVIIe, petit âge glaciaire selon Le Roy Ladurie, c’était encore possible même à faible altitude. La glace est transportée sur des charrettes jusqu’au lieu de débite. Ceux qui sont assez riches paient un impôt sur la parcelle où elle est construite.

Puyloubier n’est pas indiqué dans les actes notariés étudiés par Jean Proust dans Développement des glacières provençales au XVIIe siècle et la glacière de Pélissanne, Actes de la première rencontre internationale sur le commerce et l’artisanat de la glace, Brignoles, 1994, ce qui nous prive de sa datation. La majorité des actes concernent les bourgeois, marchands et hôteliers. Comme celle de Puyloubier est en ruine en 1826, on peut supposer qu’elle date du XVIIIe et qu’elle a été construite par le propriétaire précédant Louis Camoin, de Marseille.

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La crête rocheuse de Coste Longue


Version aérienne plus courte d’une précédente balade Du Vieux Lançon à Coste Longue, inspirée de la fiche du TOPO13 Chaîne de Lançon : la crête de Coste-Longue mais que j’ai mis à jour car ne passant plus par le GR2013 ; nous avons suivi le balisage bleu. D’un point de vue patrimonial, la première fiche est plus complète : il faudrait un mix des deux versions ou consacrer une visite rien que pour le vieux village. Les Amis du Vieux Lançon

Majo est très efficace pour détecter les petites marques bleues et les curiosités. Elle nous guide d’après le Topo ; rue Pavé d’Amour, l’hôtel renaissance a deux noms : Luxembourg et de Foresta ; sa façade est toujours aussi dégradée, rafistolée même, mais des travaux sont en cours.

Selon l’historien J.-J. Gloton, l’hôtel a, en fait, été bâti vers 1580 par les de Luxembourg, vicomtes de Martigues et héritiers de Charles III du Maine. En 1516, Christophe de Foresta avait acheté la seigneurie de Lançon et de Minet. Ses droits furent contestés : il les récupéra vers 1564.

Au bout de la rue de l’Amouroy, commence le sentier de crête ; de chaque côté, des figuiers de Barbarie et des maisons d’habitations. Le sentier sinue sur les rochers : on dirait, en plus facile, le sentier de crête de Sainte-Victoire. A la place des habitations, il n’y a pas si longtemps, dans le quartier Moulin de Laure (où était le moulin ?), poussaient des oliviers, amandiers, vignes…

Le sentier passe près d’une construction non identifiée, genre double enceinte en partie souterraine, récente. Qui sait ce dont il s’agit ? C’est André qui répond ; le forum sudwall et les photos de D. Lenoir (pseudo : dpipet) confirment…
Il s’agit d’une station radar allemande Salamander de la seconde guerre mondiale, prévue en théorie pour 2 radars d’alerte précoce Freya et deux Wurzburg Riese ; nom de code : LwNr. 351, régiment 213 puis 51.

Il ne faut pas hésiter à visiter les environs pour découvrir ces vestiges. Pour les plus curieux qui ne veulent pas faire la randonnée, on peut s’approcher très près par la rue Paul Verlaine, en impasse.

Les conditions sont réunies : station en altitude face au terrain d’aviation de Salon, un chemin d’accès praticable (les émetteurs sont montés une fois sur place), une alimentation électrique probablement à l’entrée de la piste de crête (les câbles d’alimentation circulent jusqu’au radar dans une goulotte encore visible), une citerne.
Les radars allemands sont de taille et de forme différentes (voir .image ci-contre).

Le terrain de sport est déjà occupé ; nous sommes passées à côté d’une citerne de 2000m3, sans la voir, pourtant bien grande et entourée d’un grillage : nous devions sans doute papoter… un point de repère pas nécessaire dans ce cas.

Le sentier dominant la plaine environnante, est bien agréable à parcourir même si, à ce niveau, nous n’avons pas encore repéré Sainte-Victoire promise par le topo de Provence-tourisme. Il ne faut pas hésiter à se retourner pour capter entre deux amandiers le village et son château.

Un peu plus loin, ce qui ressemble à un ancien poste d’observation du temps de la seconde guerre mondiale mais qui pourrait être l’embase d’un radar.
Bien balisé, le sentier nous conduit direction plein est jusqu’à l’élevage de faisans, doublement protégé de grillages, dont les volières s’étendent jusqu’à la route.

Juste avant de quitter la crête, nous cherchons la montagne Sainte-Victoire ; elle est si petite d’ici (Pic des mouches à gauche, voir schéma) que nous ne l’identifions pas avec certitude, même avec l’application mobile Peakfinder. Avec une paire de jumelles peut-être…

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