Les moulins de Fontvieille


Je teste aujourd’hui un circuit décrit dans le livret de la collection testLes plus belles balades & randonnées en France, à la campagne, Coll., Glénat, 2013 – 5€. J’avais été fortement impressionnée par les promesses de ce guide mais déçue par la première balade sur le terrain le jas d’Estelle et celui de Simon ; aujourd’hui je découvre celle des moulins de Fontvieille1, dont je connais une partie des centres d’intérêt.

J’ai choisi de me garer sur un parking public près du château de Montauban ; j’aurais pu choisir celui qui est à l’intérieur du château mais n’ai pas trop aimé la contrainte de l’heure de fermeture (17h30 en hiver et 19h en été). Le circuit Daudet longe le mur de pierres du château par une voie charretière (borne 7), romaine assurément, sur laquelle on reconnait nettement le passage des chariots transportant les pierres ou le blé. A ne pas confondre avec une voie à ornières qui peut être comparée à des rails de tram : le guidage des roues des chariots se fait au moyen de rainures que l’on a taillées dans le sol rocheux (un bel exemplaire se trouve à Pélissanne). La coquille Saint-Jacques du panneau rappelle que le chemin de Saint-Jacques de Compostelle passe par ici ; quelques points numérotés du parcours Daudet signalent des points d’intérêt (borne avec un numéro et le symbole d’un moulin) dont je n’ai pas le descriptif ; par exemple la borne 8 est placée près d’un canal d’irrigation. L’office du tourisme, que je remercie vivement, a accepté de me donner quelques indications sur ce parcours qui n’est pas encore édité officiellement. Je vous en dévoile quelques unes.

La piste forestière monte progressivement sur les crêtes en traversant une forêt de pins assez clairsemée. De multiples chemins de traverse sont autant d’erreurs possibles mais le guide précise bien la couleur du balisage qu’il faut bien chercher parfois. Au sommet, le point de vue annoncé n’est pas très spectaculaire ; à la citerne, je tourne à droite comme indiqué et traverse une première oliveraie. Là où il peut y avoir confusion c’est quand l’auteur écrit …elle coupe une autre piste puis longe une seconde oliveraie à droite ; si l’oliveraie est à droite, il faut tourner à gauche ; peu importe la piste que vous prendrez, les deux chemins mènent au même endroit. Presque toutes les olives noires des champs d’oliviers ont été ramassées ; grimpés sur un escarasson, quelques travailleurs terminent la cueillette à la main.

A la descente, au niveau du canal, la piste longe la route en larges zigzags ; au carrefour de pistes, je rejoins la route en traversant un petit pont sur lequel sont peints des traces de balisage. Après quelques centaines de mètres sur la route, l’aqueduc romain, plutôt les deux aqueducs romains, offrent une belle ligne de vestiges : des morceaux de piliers, le radier, des arches écroulées ou encore en place. En le suivant sur la droite, j’arrive dans le radier, entouré de deux piédroits gardant les traces d’escoude à l’endroit de la pierre percée. Dominant le vallon, à mes pieds sur une pente raide, les ruines des moulins de Barbegal, une véritable usine romaine composée de deux séries de 8 moulins séparées par un escalier central.
Un visiteur termine la visite guidée qu’il a offert à ses amis ; il me laisse une carte des aqueducs ainsi que la photo de la maquette des moulins, visible au musée de l’Arles Antique. C’est vraiment plus facile de décoder le site avec ces documents en main. Ce musée abrite désormais un trésor national : la barge romaine restaurée.

En savoir plus sur la barge romaine Arles-Rhône 3

Les aqueducs et moulins de Barbegal, theFunCouple

La meunerie romaine de Barbegal : 61m de long, 21m de large, sur une pente inclinée à 30°. Construits probablement sous le règne de Trajan (vers 100 après J.-C.), pendant l’apogée d’Arles, les moulins ont produit la farine dont la ville avait besoin. Fin de son utilisation : 260/270.

Le bassin de convergence, découvert en 1990, assurait la convergence de deux branches de l’aqueduc d’Arles, avant la construction des moulins.
Le bâtiment de la meunerie était enfermé dans une enceinte. Tout en bas de la pente, le mur sud délimitait une avant-cour où aboutissaient les émissaires évacuant les eaux qui avaient actionné les roues des moulins.
De chaque côté, vers l’extérieur, huit biefs2 étaient aménagés l’un au-dessous de l’autre, […] actionnant seize roues. Entre l’escalier central et chaque bief étaient édifiées les chambres3 abritant les mécanismes de mouture. Selon les niveaux, la meule se trouvait à l’étage supérieur ou inférieur de la chambre. Dans les chambres inférieures, le fond du bief était au niveau de la fosse du moulin et les meules étaient placées sur un étage supérieur ; la transmission se faisait de bas en haut. Les biefs étant en surélévation dans les chambres supérieures, la transmission se faisait de haut en bas et les meules se trouvaient au-dessous de l’engrenage. […] Une goulotte de bois amenait l’eau en avant de la roue. Elle tombait dans les augets4 (« par en dessus »), qui, une fois remplis, faisaient tourner la roue par leur poids ; la rotation s’effectuait dans le sens du courant. Selon P. Leveau site Traianus.net

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Sainte-Baume : le vallon des cèdres sous la neige


La journée a mal commencé : juste avant de partir, le plastique du pare-soleil côté conducteur s’est cassé et cela m’empêchait de voir la route ; me voilà obligée de trouver une solution de fortune ; j’ai oublié mon écharpe alors que la température annoncée oscillait entre 0° et 10° ; Parking de la Pastorale, départ de la randonnéeune fois au parking du centre aéré chemin des braconniers à Plan d’Aups Sainte-Baume, je me suis aperçue que je n’avais pas une goutte d’eau. Je me suis demandée si je n’allais pas faire demi-tour et puis, voyant la neige abondante et vierge sur les branches hautes des cèdres, j’ai décidé de m’abreuver régulièrement avec la neige fraîche (bien qu’elle soit déminéralisées et faible en eau…). Elle sera abondante durant la première partie du parcours, comme vous pouvez le constater sur la galerie ci-dessous.

La grotte BettonDépart sur la piste verte n° 49, dans le prolongement du sentier par lequel on arrive ; je contourne sagement la citerne bien qu’il y ait un raccourci boueux ; je fais un crochet pour aller voir la grotte Betton dont l’accès n’est pas annoncé par un cairn mais dont on trouve facilement le départ 200m après le virage en épingle à cheveux. Les rochers sont particulièrement glissants ; elle est obstruée par un gros rocher ; je n’ai pas essayé d’y pénétrer.
Je reprends la piste du vallon des cèdres qui est de plus en plus enneigée, de plus en plus belle ; au début, elle est encore bien reconnaissable mais plus j’avance, plus elle se dissimule sous la neige et sous les arbres tombés au sol ; il me faut parfois trouver un détour pour retrouver mon chemin plus loin. La neige étant en train de fondre, les cèdres pleuvent des gouttes et je suis aussi mouillée que s’il neigeait vraiment. Les gouttes d’eau font des bruits bizarres, parfois un arbre craque, ou une branche lâche brutalement sa cargaison de neige : seule, je ne suis pas très rassurée. Au pied des rochers couverts de plusieurs centimètres de neige, ça devient vraiment galère. Le sentier a disparu et cette partie est sans doute plus risquée. Je m’enfonce parfois jusqu’à mi-mollets. Le seul moyen d’atteindre la route sans risquer de tomber dans un piège, est de marcher dans les pas des randonneurs qui m’ont précédée. Je continue car je suppose que la route que je dois rejoindre sera plus praticable. Surprise ! elle est enneigée, voire verglacée !
La route qui mène aux antennesJ’atteins les antennes que je contourne par la gauche tout en marchant toujours dans les pas des randonneurs. Manifestement, ils ont hésité car parfois, leurs pas reviennent en arrière. Vu que la première partie du parcours était plutôt galère, je renonce à monter au pic de Bertagne, le point culminant de la chaîne montagneuse.

Sur cette crête, la vue est superbe des deux côtés : la mer, la baie de la Ciotat et ses chantiers navals, de l’autre, la chaîne de la Sainte-Victoire que l’on peut voir dans son intégralité ; devant, la chaîne de la Sainte-Baume, voilée de neige.

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La Candolle par le GR 2013


Autrefois le parcours passait par le monument romain, le Pennelus, en haut de l’escalier qui débute près de l’église de la Penne sur Huveaune, dont la construction remonterait à la fin du Ier siècle av. J.-C. Le Pennelus a été inscrit le 12 juillet 1886 à l’inventaire des Monuments historiques de France. Notice Patrimages. Le sentier désormais inclus dans une propriété privée, est piétiné désormais par un troupeau de chèvres du Rove.

Au dire des gens du pays et même de plusieurs écrivains, ce monument appelé Pennelle est un tombeau élevé à la mémoire d’un général romain, mort pendant le siège de Marseille par Jules César. Extrait de Répertoire des travaux de la Société de statistique de Marseille…, Société de statistique de Marseille, Éditeur : [s.n.?] (Marseille, puis : Valence), 1872.

Elle aurait servi ensuite de vigie, de fortification militaire. Sa fonction n’est pas clairement connue. Pour certains il s’agirait d’un ancien tombeau, pour d’autres un monument érigé pour célébrer une bataille romaine ou un mausolée. La cuve anépigraphe du mausolée de la Penelle a été transportée au prieuré Saint-Jean de Garguier. Gallia, 1964, vol. 22.

Je passe sous l’aqueduc de la Candolle, un des nombreux édifices du canal de Marseille. Il se compose de seize arches, mesure 122 mètres de long et jusqu’à 12 mètres de haut. Il a été construit à La Penne-sur-Huveaune en 1866 et sa mise en eau eut lieu en 1873 ; il conduisait l’eau de la Durance sur les terres agricoles de la Commune.  L’aqueduc de la Candolle, d’après l’office du tourisme.

Départ sur une piste forestière large et facile puis le sentier s’échappe sur la gauche, étroit et pierreux. Quand le tracé jaune se sépare en deux, un Y peint sur la roche invite à accéder par la droite à un spectaculaire surplomb au-dessus du vallon des Escourtines. Mais moi je vais à gauche vers la Candolle, croisant alors le GR 2013.

Pendant toute la montée, les bruits de la ville et de la vallée m’accompagnent : peut-être est-ce tout simplement parce que le sommet de la Candolle n’est pas très élevé (404m). Le sentier grimpe et vire sur les cailloux ou entre les rochers de calcaire blanc. Dépassée par un animateur qui prépare une grande randonnée pour ses adhérents, je m’aperçois qu’il a la même bible que moi : le GR 2013 Marseille-Provence, sentier métropolitain autour de la mer de Berre et du massif de l’Etoile, Cercle des marcheurs, excursionnistes marseillais, comité départemental de la randonnée pédestre des Bouches-du-Rhône, Editions Wildproject et FFR, 2013 ; nous discutons de son projet : aller de la gare de Saint-Marcel à la gare d’Aubagne par le GR 2013 puis revenir en train sur Marseille. Cela lui permettra de faire ses 21 km dans la journée. Sous la barre calcaire, le sentier se rétrécit, passe en corniche, puis semble s’interrompre sans que je trouve de traces à suivre. J’escalade les rochers (que faire d’autre ?) puis cherche vainement le GR 2013 ; intuitivement, je passe là où ça me semble le plus facile et le retrouve jusqu’au plateau près du sommet. Curieux de trouver là un endroit presque plat avec quelques arbres, un petit aiguier et la possibilité d’escalader la Candolle moyennant quelques mètres de dénivelée supplémentaire. Pause repas avant la redescente.

Descriptif de la randonnée par Loulou la Cigale

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