Le Prieuré de Sainte-Victoire par le pas de l’Escalette


Les deux présidents se sont mis d’accord : Marc, président de l’association des Amis de Sainte-Victoire et Franck, celui de l’Amicale des personnels du rectorat ; 15 personnes et un infatigable labrador partiront du parking du plan d’en’Chois1, se sépareront peu après le refuge Cézanne : les plus téméraires prendront le sentier jaune par le pas de la Savonnette… qui porte bien son nom (Voir la vidéo sur Carnets de rando, à partir de 2’50), l’autre groupe prendra le sentier à pointillés rouges par le pas de l’Escalette2. Nous nous retrouverons tous au Prieuré pour une visite guidée offerte par Marc Roussel. Lien vers toutes les photos de la randonnée

Le refuge Cézanne et le rocher en équilibre au-dessus de la chapelle du Trou
Une maison restaurée au hameau du Trou

Le départ a lieu à l’heure, vers 9h. De là, nous avons déjà une des vues les plus spectaculaires sur la montagne. Jusqu’au refuge Cézanne, le rythme est plutôt soutenu ; nous passons devant les champs d’oliviers plantés par le conseil général. Première pause au hameau du Trou déserté depuis 1850 environ. Le conseil général a restauré la maison avec le four, réussi à conserver la voûte de l’ancienne chapelle de l’ermitage et nettoyé l’aire à battre qui appartenait en indivision à l’ensemble des habitants du hameau. Le puits n’a pas été sondé. Tout le monde étant pressé de repartir, nous commençons la montée.

Le Bau Rouge et les Costes Chaudes

Du pas des dinosaures (504m), le rocher du Trou, isolé au milieu du hameau, apparaît bien incongru. Les Roques-Hautes déploient leur charnière rocheuse. La façade du Bau Roux dévoile un peu des Costes-Chaudes et leurs plis en éventail (‘blague à tabac’) dus à un  resserrement suivi d’un écartement des plis. La nature du sentier se révèle maintenant : des dalles inclinées couvertes de petits cailloux, la chasse aux petits ronds rouges pour trouver le meilleur endroit pour placer les pieds. Alors que certains pensent déjà à la difficulté de la descente, un groupe de coureurs de trail dévalent la pente sans même y penser. Nous les félicitons. Attention ! Juste avant de déboucher sur la crête, un petit écart sur la droite évitera le passage délicat de ce ressaut rocheux.

Actualités 2016 du Grand Site Sainte-Victoire : l’érosion du sentier rendait la dalle dangereuse et difficile d’accès. Des marches taillées dans la dalle orientent les randonneurs sur le tracé rendu plus praticable. Des ganivelles et des branchages de pins récupérés sur un chantier de coupe entravent l’accès aux zones périphériques ce qui permettra à la végétation de se réinstaller. Un chantier de sécurité et de confort au pas de l’Escalette

Maintenant nous retrouvons le sentier bleu, dit sentier Imoucha, du nom du fondateur de l’association des Amis de Sainte-Victoire. Commence alors un long passage sur l’épine dorsale de la montagne, sur des strates, des aiguilles rocheuses, où il faut continuellement faire attention où l’on met les pieds. Nous jouissons d’une vue panoramique des deux côtés de la montagne : avec sa couleur émeraude, le lac de Bimont ne peut passer inaperçu. Nous passons au Pas du moine, repéré par un gros cairn, arrivée du sentier difficile par le Pas du Berger.

Le lac de Bimont depuis le cloitre

Nous croisons les élèves du lycée militaire, drapeau en avant, qui redescendent après avoir déposé les bouteilles d’eau qu’ils amènent aux Amis de Sainte-Victoire. Ils courent plus qu’ils ne marchent, ils chantent. C’est un véritable défilé dans les deux sens ! Le croisement avec le sentier des Venturiers signe la fin de ces difficultés particulières. Il ne reste que quelques minutes pour atteindre le Prieuré avec le piège de quelques rochers patinés et brillants à éviter.

Visite guidée avec le Président de l'association les Amis de Sainte-Victoire
Visite guidée avec le Président de l’association les Amis de Sainte-Victoire
Visite guidée
Visite guidée

Le Président des Amis de Sainte-Victoire, qui a hissé le drapeau provençal, attend le second groupe de l’amicale dont les membres sont fiers d’être arrivés à maîtriser le Pas de la Savonnette. Nous apprenons que c’est l’abbé Aubert qui construira l’ensemble des bâtiments, sur au moins 10 ans, grâce à Honoré Lambert, son mécène, d’ailleurs enterré ici, ainsi que la mère de Jean Aubert, Isabeau Pastoure. Nous nous posons beaucoup de questions sur l’ancienne terrasse : Marc dessine alors sur une feuille de cahier comment il conçoit la construction posée sur des arches. Il nous montre les traces de barre à mine dans le rocher ainsi que la saillie de la terrasse du XVIIè.

La fosse et l'escalier qui mène au jardin des moines
La fosse et l’escalier qui mène au jardin des moines
Face sud côté parapet du Prieuré
Face sud côté parapet du Prieuré

La fosse, complètement vidée des détritus déposés au cours des siècles, laisse entrevoir un orifice lumineux par lequel se faisait l’accès au jardin des moines, côté sud. Les marches d’escalier utilisées par les moines pour le rejoindre sont maintenant dégagées. En regardant le jardin par dessus le parapet, on se demande comment on pouvait cultiver quelque chose dans cet endroit aride et pentu, délimité par deux parois rocheuses. Marc décline tous les sommets visibles depuis cet endroit. Continuer la lecture de Le Prieuré de Sainte-Victoire par le pas de l’Escalette

Le mont Carpiagne à partir du col de la Gineste


J‘étais déjà montée à l’automne 2006, un jour de brouillard et de grand vent dont la violence avait suffi à me bousculer dans les chênes kermès : quelques dents épineuses  des petites feuilles d’un vert luisant, s’étaient enfoncées dans ma main. Je n’avais rien pu voir de là haut.

Il faisait si froid  que j’avais rapidement trouvé la cache Mont Carpiagne de Ti’Mars…

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Aujourd’hui, il fait beau. Garée au col de la Gineste pour la randonnée au puits de Cancel, j’en ai profité pour grimper sur le mont Carpiagne l’après-midi. Zone complètement dégagée, sans ombre. Nouveau panneau de bois du conseil général, balisage jaune repeint.
La piste forestière est au départ fort agréable, facile et je marche d’un bon pas. Quelques traces de l’incendie du 22 juillet 2009 subsistent sur des tiges noircies. Suite au commentaire d’un internaute sur la culpabilité de l’armée, voici un extrait du jugement : « Ni les investigations entreprises, ni l’expertise diligentée n’ont permis d’établir que l’incendie ait été provoqué par le tir d’une balle traçante dont l’usage était prohibé. » (8 nov. 2011). Le 22 mars 2012, la cour d’appel ordonne un supplément d’enquête sur l’origine du désastre. La Provence, Marseille, 22 mars 2012.
Un peu avant d’entamer les pentes de Carpiagne,  je découvre à ma gauche en retrait de la piste un panneau informant de la proximité de la zone protégée dite la Muraille de Chine.

La Muraille de Chine, qui appartient au Site Classé des Calanques et au Site Natura 2000, se situe dans le quartier de Vaufrèges proche de la zone urbaine de Marseille. C’est la propriété du Conservatoire du Littoral. Les éboulis abritent l’herbe à Gouffé, la falaise (abrite) le lavatère maritime, le vallon central (abrite) viornes, genêts, aubépines, térébinthes, lentisques (selon stockofish de Marseille Forum).

La montée, caillouteuse, est de plus plus raide ; les quelques petits ressauts rocheux se franchissent parfois avec les mains. Les derniers mètres qui me séparent du sommet (646 m) semblent longs.  Un vieux pylône gâche l’environnement. De là haut, quelques points de vue géants : la rade Marseille avec la ville coincée entre deux collines, le bec de l’aigle vers Cassis, l’île de Riou au soleil couchant : un panorama à 360°.

argeras en fleursbruyère en fleursA la redescente, je suis dépassée par un couple plus hardi que moi, qui ne craint pas de déraper dans les cailloux roulants. Je prends le temps de quelques photos, de me poser près de la végétation en fleurs. Alors qu’il est 17h, un randonneur remonte la pente vers le rocher où il a oublié ses clefs de voiture. J’espère qu’il a prévu sa lampe de poche…

Image de l’itinéraire 2h environ (A/R), 320m dénivelée, 5km600

L’extrémité du mur de la peste, Monieux


IMG_8180.JPGJe suis venue jusqu’à Sault où une visite guidée était organisée par l’APARE. Julie nous avait donné rendez-vous l’après-midi, devant l’office du tourisme. Profitant d’une matinée libre, je décide d’inventer un circuit me permettant de longer le mur de la peste, partie terminale de celui que j’avais découvert à Cabrières d’Avignon : voir le mur de la peste ou la malédiction du Grand Saint-Antoine. Le temps est gris, les nuages présents mais il ne pleut pas… pour l’instant.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

IMG_8183.JPGDépart du pavillon de Saint-Hubert, bastide d’agrément bourgeoise dominant le confluent de deux vallons, position privilégiée pour tirer le gibier poussé par les rabatteurs et leurs chiens. Parvenue au pas de Viguier, le mur de pierres sèches débute par un enclos : il servait d’entrepôt à vivres ou à fourrage pour les chevaux et mulets chargés de l’approvisionnement des troupes ; je me mets dans l’alignement du mur pour mieux en mesurer l’importance : il est long, 27km, construit autrefois « par de petites gens contraints et pestant », ossature d’une barrière sanitaire décidée en haut lieu et appelée la Ligne. IMG_8190.JPGHaut de 2m de haut et 0,60m à l’origine, il n’a pas été restauré sur toute sa longueur. Construit grossièrement avec des matériaux trouvés sur place, il est l’oeuvre de tâcherons pressés.

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