La chapelle Sainte-Anne de Goiron


Plusieurs tracés sont possibles pour atteindre la chapelle Sainte-Anne de Goiron, du nom du mont sur laquelle elle se trouve, assez longs le plus souvent ; celui que j’ai choisi est relativement court, part de Lambesc, sur la D67A.

Hybride orchis singefleur orchis hybrideGenêts en fleursTout commence par une belle montée caillouteuse entre deux rangs de genêts. La découverte d’un orchis est toujours un moment ravissant : cet hybride entre l’Orchis pourpre très fréquent et l’Orchis singe présente de près des fleurs à la forme curieuse : moi je vois un bonhomme avec deux pieds, deux bras et un chapeau à larges bords.

Piste caillouteusePiste forestièreLe sentier rejoint la piste qui monte à la vigie. J’oblique ostensiblement vers l’Ouest par un sentier horriblement caillouteux qui monte jusqu’à une large piste beaucoup plus paisible ; des chasseurs rassemblés attendent avec impatience le résultat du concours de rapprocheurs sur sangliers, organisé par la fédération des associations de chasseurs aux chiens courants. Les chiens de chasse candidats du jour portent de bien jolis noms : Gascon de Diméo, Gascon de Yannick Dupuis, Briquet de Benoit Giron, Rouge St Baume de Patrick Blanc, Porcelaine de Pierre Badard. A la lecture du numéro 77 du périodique ‘chien courant’, j’apprends que les chasseurs utilisent de plus en plus souvent la radio localisation située dans le collier pour récupérer leurs chiens plus facilement.

Mais certains détournent cette utilisation : confortablement installés devant l’écran de l’appareil, ils suivent la chasse sur la carte, repèrent la direction de fuite et vont se poster à l’aide d’un véhicule […] pour assassiner l’animal de chasse.

300 mètres avant le parking, je ne peux manquer l’habitation troglodytique dont l’entrée est fermée par une grille en fer : la Baume avec sa façade bâtie portant le sigle des monuments historiques, ses trois meurtrières et sa toiture presque trop parfaite après sa restauration ; si l’on jette un coup d’œil, on voit bien que s’y prolongent d’autres salles. La seconde entrée, autrefois avec porte de bois, est désormais condamnée.

La première baume est entièrement creusée dans le rocher, le mur la séparant de l’extérieur faisant partie de la roche encaissante. C’est la plus vaste, elle est d’une longueur moyenne de 8,5 m, pour une largeur de 5 m. Sur son coté sud-ouest, deux portes donnent accès à deux cellules plus petites.

Tour-escalierLa tour, seul vestige restant de la structure extérieure, de section carrée de 3,5 m de côté, n’abrite qu’un escalier qui permettait d’accéder à l’étage supérieur de la bâtisse à laquelle elle était accolée.  Elle daterait de la fin du Moyen Âge ou du début de la Renaissance (XVe siècle).

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Siou Blanc : les aiguilles de Valbelle


C‘est Gérard du blog Sentiers de pleine nature, La ferme de Siou Blancqui m’a donné envie d’aller découvrir les aiguilles de Valbelle. Le circuit est extrait de la brochure du CG83 Sentiers du plateau de Siou-Blanc1 mais que j’ai pris à l’envers de la description. Les sentiers sont bien entretenus, bien fléchés avec chacun sa couleur : Rocher indiquant les balisagescelui-ci est orange mais cotoiera parfois d’autre couleurs. Nous sommes sur un Espace Naturel Sensible protégé. Un point qui peut avoir son importance : les téléphones mobiles ne passent pas sur le plateau : si vous marchez seul, n’oubliez pas de prévenir quelqu’un avant de quitter votre domicile ; vous ne pourrez pas non plus vous servir de la cartographie de votre smartphone ; par contre un GPS de randonnée fonctionne.

Tour des Avens – 01 Abri Siou Blanc, Toutouille family

Sur les 10km de Signes jusqu’à l’abri, le chemin est en mauvais état, avec des bas-côtés instables et même un effondrement. Je me gare sur le parking face à l’abri, ancienne bergerie qui servit au ralliement des forces résistantes le 6 juin 1944 ; la plaine agricole qui s’étend devant, est encore déserte. Cela fait plusieurs années que je ne suis pas allée sur le plateau de Siou-Blanc ; je retrouve mes premières impressions, celles d’un paysage qui aurait été bouleversé par un cataclysme.

Vision cataclysmiqueLes jouncesAprès 1 km sur la piste de l’Eoure, par une variante à gauche un peu avant le carrefour des Jounces2, je rejoins la piste orange. Très vite l’ambiance est donnée : des blocs rocheux épars dans une garrigue de chênes verts et de genévriers dont les fruits nourrissent la faune tout l’hiver. La piste DFCI a été débroussaillée puis le sentier s’enfonce et descend, abondamment affouillé par les sangliers. Un bref instant, un coin de montagne apparaît au nord-est : le Grand Puy de la forêt de Morières. Aucune visibilité : des forêts partout. Un couple, carte IGN à la main, se demande où il pourrait se trouver : le balisage et la carte papier ne suffisent pas toujours. Comme je viens de passer la patte d’oie du GR9, je peux leur pointer l’endroit approximatif sur la carte. Le sentier est caillouteux, un peu désagréable.

Siou Blanc la dalle, Toutouille family

Siou Blanc, le tunnel aux sangliers (quitter le sentier), Toutouille family

Siou Blanc, sur un caillou perché, Sylberfil

Après un long passage en forêt qui ne laisse entrevoir que de hautes bornes rocheuses sur la colline opposée, je débouche au carrefour de 4 chemins et coupe la large piste qui fait le tour des Friginaires et du Grand Puy ; je suis à 439m d’altitude : tout ce que j’ai descendu, je vais devoir le remonter. Mais le GR9 se monte facilement.

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Sentier de découverte du Loubatas… et même un peu plus


Mini rando cool, c’est ainsi que l’appelle notre guide YvesProvence que je connais ‘en vrai’ depuis peu. J’ai souvent parcouru Peyrolles mais pas ce sentier. Plus de 30 points de découverte. Peu après l’oratoire, se garer à gauche dans une clairière où se trouve un panneau explicatif. Continuer 200 m à pied sur la route goudronnée ; lorsqu’un chemin s’amorce à gauche (1er ou 2è embranchement ?) en montant dans la forêt, abandonner la petite route et suivre les traits oranges et les bornes. Balisage rustique mais que nous avons régulièrement repéré de loin.

Ce sentier s’adresse à toute personne intéressée par la découverte et la compréhension du patrimoine naturel et culturel local. En particulier il constitue un outil pédagogique pouvant être utilisé par les enseignants lors d’une ou plusieurs journées sur le terrain avec leur classe. L’équipement sur le terrain est très léger […] ce qui limite le coût d’investissement et d’entretien […].

J’ai choisi de vous parler de quelques uns des centres d’intérêt que vous rencontrerez en chemin :
Aqueduc de la Traconnade (carrière)L’aqueduc romain de la Traconnade : un des quatre aqueducs qui alimentaient en eau la ville d’Aix-en-Provence, il part de Jouques en passant par Peyrolles, Meyrargues et Venelles ; il parcourt une trentaine de kilomètres, tantôt à flanc de colline, tantôt en souterrain ; il fut un temps sujet de mes recherches avec un groupe de passionnés : travail d’inventaire des vestiges existant encore sur le terrain. Date estimée : IIè siècle. (Plusieurs articles à ce sujet dans ce blog)
Carrière Sainte-AnneDans la carrière de calcaire Sainte-Anne deux sections de l’aqueduc en forme de T s’ouvrent sur un tunnel désormais bouché du côté droit. Une douzaine de claveaux sont bien visibles. Même si les enduits ont disparu, il est encore en bon état et on peut y pénétrer : un des randonneurs ne s’en est d’ailleurs pas privé !
—> La carte de quelques vestiges géolocalisés de l’aqueduc romain

Nous contournons la carrière (propriété privée) par un passage un peu galère : un arbre bien positionné facilitera son passage mais certains préféreront l’éviter.

Belle ligne droite en forêt sur une voie marquée par les ornières des chariots faisant penser à une voie romaine. Les chariots romains n’ayant pas d’avant train articulé ne pouvaient que difficilement circuler sur des routes sinueuses. On sait qu’une voie romaine, largement détruite par la construction du canal EDF, passait par le quartier Saint-Joseph. Peut-être était-ce la voie des saliers, transporteurs de sel à dos de mulet, qui contournait la cluse de Mirabeau à l’époque où son passage était dangereux ? Dans ce cas, cette voie venant de l’étang de Berre, rejoignait Jouques puis Saint-Paul avant d’atteindre les Alpes.
Les chemins saliers, André Davin, 2001

NichoirBanc de boisLe sentier progresse en forêt dévoilant ici une grande dalle de pierre calcaire, là un nichoir pour les oiseaux ; pendant ce temps, Philippe trouve des champignons, de plus en plus de champignons. L’ancienne aire de charbonnage semble avoir perdu son carbonisateur à charbon de bois présent à l’origine du sentier, mais l’un des nôtres a identifié l’endroit grâce au sol noirci. cabane pierre sèche sans toitureDans la descente vers le gîte, nous découvrons une cabane de pierre sèche avec une jolie voûte clavée qui en inquiète certaines ; mais la pierre du centre stabilise l’ensemble par la pression qu’elle exerce ; c’est plutôt les murs qui m’inquiéteraient…

Panneau d'information au gite de LoubatasToilettes sèches au gite de LoubatasNous arrivons au gite de Loubatas, découvrant ce qu’il a d’écologique… par ses toilettes sèches ; le symbole d’un loup nous rappelle que le Loubatas est un grand loup en occitan ; d’ailleurs, dans son livre Le canton de Peyrolles étude historique et descriptive, Chanoine Adrien Pascal, Res Universis, 1993, l’auteur rappelle qu’autrefois les loups descendaient des Alpes pendant l’hiver et traversaient la Durance. Aujourd’hui on en trouve du côté de Sainte-Victoire.

Le Loubatas, écogite – éducation à l’environnement

le siphon du canal du VerdonAu dessus du siphon Au pied du siphonNous prolongeons le circuit de découverte par le sentier de Loubatas ; nous passons au pied de l’une des tours du siphon de Trempasse construit partiellement en pierre de taille. C’est un des ouvrages du canal du Verdon qui, depuis Quinson, apportait les eaux du Verdon jusqu’à Aix, traversant les massifs sur plus de 80 km en irriguant les terres agricoles. L’ouvrage est décrit dans le catalogue de l’exposition universelle de 1878. Dans un siphon inversé, les niveaux d’eau dans les deux tours ne sont pas identiques.

La piste est facile mais la montée continue jusqu’à la plaine de Clare. Les filles discutent devant nous et ratent l’embranchement à droite vers le point culminant de la randonnée (435m environ) : c’est là que nous prendrons notre pique-nique tandis que notre cueilleur de champignons continue à remplir son sac et brosser ses champignons : on ne lave pas les champignons, on les brosse ! On ne sent pas trop le vent froid. Les discussions vont bon train, les bonnes choses se partagent.

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