Marche populaire de Noël à Lambesc


En cette période de Noël, Majo et moi sommes plus attirées par le marché de Noël que par la marche populaire. Mais c’est la règle du jeu : nous marchons, ensuite nous dégustons. Avant de partir, nous repérons déjà les commerçants à qui nous rendrons visite au retour : le fabriquant de bières artisanales, d’apéritif au basilic, de confit d’oignons,…
FontaineJacquemartNous passons sous la tour du jacquemart, construit de 1526 à 1646, qui s’élève à 25 m de hauteur.

L’horloge rythme la vie des habitants grâce aux quatre personnages en bois représentant la famille Jacquemard, les 2 enfants – Jaquet et Jaqueto – sonnant les quarts d’heure, et les parents – Jacquemard et Margarido – sonnant les heures et demi-heures. Site lambesc.fr

Nous passons près d’une première fontaine construite en 1877, puis, à la sortie du village le long de l’avenue F. Mistral, près d’une autre transformée en jardinière de fleurs.
Oratoire Sainte-ThérèseA la sortie du villageL’oratoire Sainte-Catherine à l’angle du chemin de Sufferchoix, inscrit monument historique, est le plus ancien (1629). Son emplacement annonce la chapelle du couvent Sainte-Thérèse, tenu par la congrégation religieuse des sœurs de Saint-Thomas-de-Villeneuve. Nous n’en verrons qu’un sur les 13 qui existent sur le territoire.

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Limans, les Ybourgues et l’oppidum Saint-Pierre


Limans est un petit village des Alpes de Haute Provence agréable à découvrir et connu surtout pour ses nombreux pigeonniers. Pigeonnier de la terre du curé MartinUne rue du villageNous nous garons devant le plus ancien, le pigeonnier de la Terre du Curé Martin : 1553, 15m de haut, 4 niveaux, avec un escalier extérieur permettant d’atteindre le second niveau sans couper la voûte en berceau.

Après la lecture du panneau d’information du parc du Luberon, nous quittons Limans par le GR6 au sud. D’autres pigeonniers en pied sont construits au milieu des champs.

Le sentier circule dans les champs puis monte doucement les dominant bientôt ; à l’approche des Ybourgues, sur le sentier des Vignes, nous saluons les ânes de Provence. Le détour vers le logis seigneurial des  Ybourgues est incontournable ; rétablissons d’abord la vérité sur une confusion fréquente : Limans ne serait pas une commanderie ; la plupart des historiens spécialistes des Templiers en conviennent aujourd’hui, c’est une confusion avec Limaye où Yves nous a emmené en 2015 (Grambois, regarde-moi-venir).
Les Templiers en Provence – Formation des Commanderies et répartition géographique de leurs biens, J.-A. Durbec, Provence historique vol.9, no 35, 1959.
Sur les traces des templiers des Alpes-de- Haute-Provence, Bernard Falque de Bezaure, Mallemoisson (Alpes-de-Haute-Provence) : Editions de Provence, 1996 : c’est l’auteur qui milite pour Limans en tant que commanderie.

Comme les restaurations de cette grande bastide tendent à masquer certaines informations nécessaires à la compréhension du bâtiment, il a été décidé de réaliser une étude monumentale avec l’accord des propriétaires.

La maison est un grand édifice à trois corps de bâtiment qui s’inscrivent dans un carré de 25 m de côté environ, avec trois périodes de construction ; appartiendrait au premier état (XIVe siècle vraisemblablement) le corps central orienté, terminé à l’ouest par une tour transformée ultérieurement en pigeonnier […].  Le dispositif d’échafaudage est encore bien visible avec des trous de boulins maçonnés, disposés régulièrement sur les façades plutôt austères : seule la façade sud est largement ouverte sur l’extérieur par trois grandes fenêtres à meneau ; avec le percement de longues archères sur les faces ouest et nord de la tour, la fonction originale de la bâtisse est incertaine : résidence seigneuriale, édifice à vocation agricole, ou château défensif ?
L’évêque de Sisteron récupère l’église des Ybourgues et l’hôpital de Lurs par échange avec le monastère de Cruis à la fin du XIIIè. Quelques dizaines d’années plus tard, l’évêché récupère la totalité du castrum des Ybourgues. Peut-être cet évêque a-t-il voulu consolider sa présence par une résidence d’été à la hauteur de son prestige ?

Limans, hameau des Ybourgues, C. Michel d’Annoville, DRAC, 2000
Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Age (IXe-XIIIe siècles). L’exemple de Forcalquier et de sa région, Mariacristina Varano, Laboratoire d’archéologie médiévale méditerranéenne, 2012
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Rencontre avec les pierres gravées du Garlaban


Je ne vous parle pas de gravures du paléolithique mais de gravures d’aujourd’hui gravées dans la pierre par un artiste d’Aubagne manifestement amoureux de la Provence. L’idée partagée dans les cahiers du sud et par Papigé de Cardalines m’a séduite, j’y suis allée. Le mot Garlaban1 n’a-t-il pas déjà l’accent provençal incitant à (re)visiter l’environnement des films de Pagnol ?

Puits RaimuAvec Claude, marcheur OVSien, nous partons du parking près du puits Raimu, sur l’étroit chemin de Ruissatel bientôt en impasse ; ce puits a été construit pour le film La fille du puisatier de Pagnol (1940) avec Raimu et Fernandel.

La route ne menant qu’à des propriétés privées, elle est donc assez peu fréquentée. Rapidement nous arrivons dans un paysage aride de cailloux pratiquement sans arbres : Globulairestypiquement méditerranéen sur sol calcaire. Peu après le col d’Aubignane, un massif de globulaires apportent une touche colorée bleue.

signalétique des sentiersLa montée par le Draouilet2 est rude jusqu’au point qui m’a été signalé : nous avons coupé tous les virages et pris tous les raccourcis possibles pour éviter l’ennuyeuse piste. Un test grandeur nature après mes dix séances de rééducation respiratoire. Les deux randonneurs et le coureur que je questionne ne connaissent pas ces gravures ; Dalles rocheusesle troisième couple en a une vague idée. Carcasse de vieille 4LLorsque nous arrivons sur les lieux, il ne peut y avoir d’erreur : un cairn a été ajouté en bordure de chemin avec une flèche de pierres au sol ; au loin, les dalles rocheuses inclinées confirment que nous sommes au bon endroit. Une vieille 4L abandonnée pollue le site.

La soleil arrive de face et mon ombre importune la prise de photos qui sont parfois tronquées ; aussi je vous invite à aller sur place : c’est un ensemble d’œuvres d’art gravées dans la pierre pour longtemps, « assez loin de la piste, mais pas trop, assez cachée pour rester secrète, mais pas trop… ». Louis Douard (76 ans) y monte avec un bardat de 15kg, y travaille depuis 10 ans, à raison de 2 à 6 heures par jour. Il arrose le support de sulfate de fer pour le rendre moins poreux, le protéger du gel, ainsi que l’acidité de la pluie.

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