Château La Coste : parcours d’art et architecture


Marcher dans la nature sans la dénaturer, à la recherche d’œuvres d’art moderne d’artistes reconnus, Les vignesvoilà une idée qui me plait. Pour 15€ par adulte, on visite un musée à ciel ouvert dans la propriété privée de château la Coste, connue d’abord pour ses vins ; avec un plan des œuvres à découvrir mais pas de commentaires sauf les jours de visites guidée, on déambule librement. Ensuite, il est évidemment possible de déguster du vin et d’en acheter, une opération de communication qui porte ses fruits.

Le diaporama ci-dessous suit l’ordre de la visite proposée ; les numéros et lettres (quand il s’agit de bâtiments) correspondent aux points du plan.

Ce projet [a été] initié il y a 4 ans par son propriétaire [celui de château La Coste] l’homme d’affaire Irlandais Patrick Mckillen […]. Et pour cette première dans la région, il n’a pas fait les choses à moitié ! Il s’est entouré des 4 meilleurs architectes de tous les temps, tous lauréats du Prix Pritzker, à savoir Tadao Ando, Frank Gehry, Jean Nouvel, Norman Foster et Renzo Piano. La plupart des œuvres présentées sont le fruit d’une collaboration entre le domaine, les artistes et les architectes. Ils ont été invités à découvrir le lieu en amont du projet afin de choisir précisément l’emplacement et de trouver l’inspiration In situ afin de créer des œuvres uniques pour Château La Coste. Même l’araignée [accroupie] de Louise Bourgeois a été créée avec l’idée qu’elle flotterait sur l’eau et que le bassin serait dessiné par Tadao Ando, nous précise Juliette Vignon. L’espace est aujourd’hui ouvert au public et propose des promenades culturelles et bucoliques à travers bois, collines, vignes et oliviers. Au côté des illustres architectes vous pourrez vous émerveiller devant les œuvres d’art de Louise BOURGEOIS, Alexander CALDER, liam GiILLICK, andy GOLDSWORTHY, GUGGI, tatsuo MIYAJIMA, jean michel OTHONIEL, jean PROUVÉ, sean SCULLY, richard SERRA, tom SHANNON, michael STIPE, hiroshi SUGIMOTO, TUNGA, Franz WEST. Extrait du site sortir en Provence

Prévoir 2 heures et une bonne paire de chaussures !

4 – Louise Bourgeois, crouching spider, 2003

Une grande araignée accroupie au milieu du bassin dissimule habilement le parking visiteur.

5 – Larry Neufeld, DONEGAL, 2013

Une série de petits ponts de pierre bâtis sur un petit ruisseau, apportent une touche d’Irlande aux collines provençales.

6 – Sean Scully, Wall of Light Cubed, 2007

D’un poids de 1000 t, ce formidable empilement de blocs de calcaire et de marbre a été entièrement taillé dans une carrière au Portugal.

7 – Tunga, Portails, 2011

L’artiste brésilien a édifié deux portails. L’un d’eux, au pilier magnétique, a été couvert de pièces, que ce soit par les visiteurs ou par l’auteur lui-même. Attention à ceux qui portent un stimulateur cardiaque !

8 – Andy Goldworthy, Oak room, 2009

La voûte de la salle circulaire souterraine se compose d’un entrelacement de longues branches de chêne. A la température d’une cave, elle s’ouvre par un mystérieux portail construit dans un long mur de pierre, à la manière des tombes égyptiennes. Une fois à l’intérieur, par l’ouverture de la porte, seuls sont visibles la colline de la Quille et l’ancien village du Puy.

9 – Franz West, Faux-pas, 2006

Si ce n’est la couleur, la silhouette se confondrait avec celle des arbres dénudés… Faut-il comprendre « faux (ou) pas » plutôt que faux-pas ?

10 – Tadao Ando, Origami benches, 2011

Des banquettes de repos permettent des haltes nécessaires pour les marcheurs fatigués et des moments de méditation bénéfiques pour les autres.

Chapelle E – Tadao Ando, 2011

Tadao Ando a brillamment transformé une ancienne chapelle au sommet d’une petite butte en une cage protectrice avec des effets visuels inédits à l’intérieur qui utilisent la lumière naturelle. Ceinte d’un mur de béton, d’une structure de verre et d’acier, elle jouxte un jardin japonais.

11 – J.M. Othoniel, Croix, 2007-2008

Artiste sculpteur, né en 1964 à Saint-Étienne, en France, […] il a progressivement inventé un univers imaginaire aux aspects multiples (dessins, sculptures, photographies, écrits, chorégraphies ou vidéos). La « Croix » de Jean-Michel Othoniel, telles de grosses perles rouges enfilées, s’adosse à la « Chapelle » de Tadao Ando.

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Balade en boucle dans la chaîne de Lançon-Provence


Une balade familiale, un jour de temps incertain, proche d’Aix-en-Provence, pour gens fatigués, pressés ou qui veulent reprendre progressivement le sport après une période d’inactivité forcée. Vous l’aurez compris, je n’ai pas été emballée ; le tracé n’inclut pas la borne romaine de Bidoussane, mais la signale tout de même.

La météo à cet endroit
avec le vent et à 3 jours
  • Balisage d’un vert clair fade correctement posé sauf à l’endroit où il faut contourner par la gauche la propriété privée de Saint-Savournin
  • Le circuit suit le GR 2013 dans sa première partie : le début du parcours mis en ligne sur le site de la FFR est donc erroné Topo Rando Chaine de Lancon.
  • Pratiquement pas d’ombre en chemin (à faire en automne ou au printemps)
  • Proche de l’autoroute : donc le bruit de la circulation est toujours présent.

le parkingLes vignesLe petit parking prévu se trouve à l’entrée du chemin de départ balisé de plusieurs couleurs dont celle du célèbre GR 2013. La presque totalité du parcours s’effectue le long des vignes ou des oliviers.

Dalles de la voie romaineEn tournant sur la voie aurélienne, cette grande voie romaine qui va de l’Italie à la Gaule, avec un peu d’attention, vous reconnaîtrez quelques pierres plates taillées et le milieu de la chaussée qui est un peu bombée. Contrairement à une idée répandue, la surface de la voie romaine est plus souvent constituée de graviers que de dalles, sauf dans les parties à forte circulation, près des agglomérations.

Abri avion ?La borne milliaire de BidoussanneSur la gauche, des murs haut et épais attirent mon attention : serait-ce un des abris pour avion qui subsistent, car les murs n’ont pas de propriété à protéger ici. Selon Michel, la photo de gauche montre l’entrée  arrière (entrée pour les personnels) d’un U constitué de 3 murs pare-éclats et destinés au stationnement des bombardiers allemands du terrain de Salon de Provence pendant la guerre. Je pense que le U photographié est le dernier de l’aire de dispersion  orientale du terrain. En poursuivant d’une bonne centaine de mètres au carrefour où il faut normalement tourner à droite, vous découvrirez, bien cachée sous un chêne vert aux feuilles piquantes, à gauche, la borne milliaire de Bidoussanne. Ne vous laissez pas impressionner par les deux chiens en face qui n’arrêtent pas d’aboyer !

Via Aurelia #1 : la borne milliaire de Bidoussanne, par liodan13

Batterie de LoyneBatterie de LoyneJe traverse ensuite une zone de vestiges militaires, situés à 4km700 à vol d’oiseau, de l’aérodrome de Salon. Je ne sais pas encore quelle était la fonction de ces bâtiments appartenant sans doute à la batterie de Loyne : ce sont des vues intérieures des encuvements pour canons lourds de Flak  de la batterie du quartier de la Loyne (batterie à 4 canons de 88 mm). Merci Michel (pseudo P38-13) du forum sudwall

La défense des terrains occupés par la Luftwaffe comportait deux ceintures de batteries anti-aériennes : une première composée de batteries de calibres légers et moyens installées aux abords des pistes et des aires de dispersion des appareils […] et une seconde, beaucoup plus éloignée, composée de batteries dites lourdes.
[…]
3/ La batterie de la Loyne, à l’est du terrain[d’aviation], dans un verger d’oliviers ; actuellement il reste 4 encuvements, abris personnels, soutes et un bâtiment qui a pu supporter un projecteur. P38-13 du Forum Sudwall

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Eguilles : balade dans les collines


Ciel nuageux, risque de pluie + fatigue = balade courte et proche de chez moi. C’est ainsi que je me suis retrouvée dans les collines d’Eguilles. Je connaissais la partie du parcours jusqu’aux bories d’Eguilles.

La météo à cet endroit
avec le vent et à 3 jours

Vue sur la ligne TGV au loin depuis la mairieChemin des GrapponsPartie du parking Georges Duby – celui de la poste était plein – je rejoins le chemin des Grappons en balcon sur la plaine de l’Arc. Je traverse la RD18, passe devant le stade : pendant un long moment, ce sera une route macadamisée bordée de belles villas ; progressivement on entre dans la pinède. Le chemin aboutit à la très vaste oliveraie du domaine de Saint- Martin, l’une des nombreuses dépendances de l’Abbaye St-Victor de Marseille, au XIe siècle.
Cabane en pierre sèche ou "borie"La couverture du toit vue de l'intérieurLa boucle pour découvrir les deux cabanes de pierre sèche, vaut le détour : elles sont restaurées et l’environnement a été nettoyé. L’une d’elle pouvait se fermer par une porte en bois. L’autre a un linteau monolithique et surtout, plus rare, une voûte en carène inversé se terminant par des pierres plates.

La voie de transhumanceBorne de transhumanceA l’endroit le plus proche de la voie Aurélienne, un sentier étroit et raviné grimpe à angle droit dans les bois : c’est la voie de transhumance des bergers de la Crau. [Les bergers] suivaient l’ancienne voie Aurélienne jusqu’à Eguilles. Une draille contournait Aix-en-Provence par le nord puis passait à travers bois, sur les flancs du Grand Sambuc, au nord de Saint-Marc et de Vauvenargues. Les troupeaux gagnaient ensuite Rians, Quinson, Riez, Puimoisson, Mezel, Digne, La Javie et Seyne. P. Arbos, La vie pastorale dans les Alpes françaises, Armand Colin, 1922.
Eguilles voie transhumance 1823En observant le cadastre napoléonien de 1825, la draille y figure encore avec ses petits rectangles de chaque côté représentant les bornes. On la suit vers l’ouest jusqu’à la frontière avec Lançon en passant au niveau de la bastide du Loup mais elle est interrompue désormais, notamment par la ligne TGV.

Les drailles étaient bornées de pierres plantées par couples, de part et d’autre, tous les quatre ou cinq cent mètres, des tas de pierres délimitant le tracé afin que les troupeaux puissent également les emprunter de nuit.
Ces routes étaient des voies publiques donc inaliénables. Elles étaient entretenues à l’aide des redevances versées aux communes par les capitalistes, les propriétaires des troupeaux arlésiens.Les chemins n’étaient en effet utilisés que deux mois par an, un mois à l’automne et un mois au printemps. Les riverains n’hésitaient pas, entre temps, à les empiéter. Cela donna lieu à de multiples affrontements, que des réglementations ponctuelles ne parvenaient pas à éviter. Les transhumants, lassés d’une lutte sans fin et sans résultat, abandonnèrent dans le courant du XIXe siècle ces routes traditionnelles pour emprunter celles de la vallée.
P. Fabre, Hommes de la Crau, des coussouls aux alpages, Cheminements Ed., 1997.

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