Aujourd’hui le mistral souffle dans toute la région. Je choisis un lieu où, selon météo France, les rafales sont moins violentes mais ça s’avérera faux : les premières heures seront donc désagréables.
Après m’être inspirée d’un vieux guide sur les randonnées pédestres dans Sainte-Victoire, et de la randonnée de Yves en Provence déposée sur le site randogps.net, j’ai concocté mon propre parcours : dans le premier guide, la balade était trop courte ; celle sur internet avait trop de partie commune à l’aller et au retour. Je vous propose donc une boucle qui commence par la Louvière, descend la colline de Saint-Pierre à l’est du vallon des Vacons puis rejoint Rians par une large piste forestière très aimée des chasseurs.
La météo à Rians
à 3 jours avec la vitesse du vent


Parking du Faraillon bien situé dans le centre ville. La balade commence sur une route revêtue qui s’engage vers le domaine agricole de la Louvière ; je passe devant le lavoir décoré de peintures champêtres : un berger et son troupeau avec plein de petits détails tels que la fenêtre en trompe l’oeil ou le garçonnet qui se cache derrière la paysanne ; un vieil oratoire caché derrière un arbre ponctue sans doute ce qui fut un chemin religieux.
La piste étroite, empruntée par les chevaux, sinue entre des champs à droite et un bois à gauche. Près des maisons du hameau, je m’interroge :
tous les accès sont annoncés ‘privés’ mais en longeant les constructions après un passage dissuasif envahi de végétation, je trouve un sentier dont la chaîne a été coupée ; buis, yeuses et touffes de thym m’accompagnent jusqu’au chemin plus officiel dessiné sur la carte IGN.
Un simple cairn sur la grande piste m’alerte : il faut tourner à gauche pour atteindre la chapelle. 
Sentier bientôt raide, humide (nous sommes à quelques jours des inondations dans le Var) ; c’est maintenant qu’on s’amuse : dénivelée 105m sur une distance de 320m environ soit une pente à plus de 30% sous un bois plus dense avec quelques marches un peu hautes ! mieux valait que je ne prenne pas le même chemin au retour.

Ce n’est que quelques mètres avant d’arriver au sommet (554m) que je découvre les ruines imposantes de la chapelle Saint-Pierre. Il ne reste pas grand chose debout ; les murs ont beaucoup travaillé et la ligne de pierres ondule. On reconnait encore une corniche et la voûte. Quelques traces d’anciennes habitations subsistent sur la crête : comment pouvait-on construire dans cet endroit si éloigné de Rians et si difficile d’accès ? De tous côtés, la vue porte loin : j’ai toujours une préférence pour les Alpes enneigées plutôt que les collines.
On sait que la colline était occupée dès l’âge du fer mais sur cette chapelle je n’ai pratiquement trouvé aucune information ; selon certains, elle recèlerait une cache contenant des archives des Templiers ; la balade passe par le quartier Saint-Maurin à Rians : il y a peut-être confusion avec le Saint-Maurin de Régusse, importante commanderie sur la route de Quinson. En tous cas, la chapelle est assez importante en taille pour avoir joué un rôle religieux notable dans la commune. La revue Gallia du C.N.R.S. parle d’une chapelle connue depuis le XIè près de laquelle on aurait retrouvé des céramiques gallo-romaines. La déléguée à la communication de la mairie de Rians, que je remercie, a bien voulu me fournir quelques informations : Chapelle Saint-Pierre dite « Templière » d’art roman du XIIè siècle. Orientée Est-Ouest, sa superficie est de 13 m de long sur 4,60m de large, sa hauteur est de 12 m environ sous voûte. La totalité de cette construction est en pierres appareillées.


Pour rejoindre le sentier en pointillé par la crête, il faut être attentif et suivre d’abord la crête rocheuse que l’on repère des yeux au loin ; on marche sur quelques lapiaz creusés par l’eau ; de vagues traces de peinture jaune peuvent vous y aider. C’est le seul passage qui demande un peu de vigilance et sens de l’orientation.
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