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Le terril du Defens, Meyreuil


Cet itinéraire, issu du topoguide Entre Sainte-Victoire et Sainte-Baume, Sentier Provence, Mines d’Energies, FFR, FFR, 2019, nous emmène sur un terril minier, petite colline artificielle constituée de déchets miniers issus du triage ou de la combustion en centrale ; sur la carte IGN, les courbes de niveaux régulièrement espacées, formant une pyramide régulière, confirment bien qu’elle n’a rien de naturel. Comparez avec les courbes de niveaux de 1950 !

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

Le terril : on commence par remplir les creux naturels entre deux collines avec ces cendres chaudes, creux protégés par un mélange de terre et de pierres ; au-dessus des cendres, terre et végétaux empêchaient la combustion spontanée (Lire La combustion des terrils, on y apprend qu’elle peut durer des années). Mais cela générait des odeurs nauséabondes dues au soufre. Ce terril, racheté par la commune, ne présente plus aucun danger ; fin 2015 cependant, le BRGM dans son suivi thermographique des terrils de Provence conclut Le defens reste le terril le plus chaud.

Je me gare sur  le grand parking le long de la bastide Valbrillant (XVIIIe), autrefois ferme, d’où la vue sur sainte-Victoire est déjà réjouissante. Je longe le vallat de Valbrillant qui se jettera dans la rivière l’Arc un peu plus loin. Une table de pique-nique invite à la pause. Au retour plutôt !

L’exploitation à Meyreuil. Entre 1906 et 1927, on construit deux puits jumeaux dont les fonctions sont séparées : l’un pour les hommes, l’autre pour le charbon. Le puits Courau (extraction), foré de 1914 à 1927, et le puits Boyer (personnel et matériel), creusé en 1928, sont respectivement mis en service en 1927 et 1928. […] Les sociétés d’exploitation de charbon sont nationalisées en 1946. De 1928 à 1986 date de son arrêt, le puits Courau a sorti 5 843 000 tonnes de charbon. Les déchets de mine sont stockés sur les terrils du Grappon puis du Défens. […]  Extrait de Sentier pédestre et patrimoine minier à Meyreuil

Charmant passage bucolique entre les champs avec quelques arbres en fleurs. Je rejoins la piste DFCI appelée route blanche par opposition à la noire que je rencontrerai plus tard. Une cabane de pierre sèche, le bassin de rétention puis une piste « noire comme du charbon » bordée de pins qui protège le terril de l’érosion : il fallait garantir l’étanchéité. Vestige du remplissage des camions pour l’arrosage de ces pins, une vieille douche rouillée le long de la piste. L’alignement régulier des pins s’avère aussi un indice que c’est l’homme qui les a plantés.

La route noire construite pour le passage des camions mène à la partie supérieure du terril : dépôt de cendres de 1952 à 1978, 50m de haut, 52 ha, ; elle est bordée de rigoles remplies de pierres qui ralentissent l’écoulement des eaux de pluie en cas de fortes pluies. J’arrive au sommet d’une barrière naturelle où un parc solaire de plus de 6 ha a été installé. Vue sur le Plan de Meyreuil, l’Etoile, le Pilon du Roy, un terril sur Gardanne (?) et… la cheminée de la centrale électrique.

En route pour le sommet du terril et sa table d’orientation. Sainte-Victoire en entier sur fond de ciel bleu. Le balisage me laisse dubitative : sur le même pilier, deux indications contradictoires. Je les interprète de cette façon : si vous arrivez vers ce point venant de droite, vous repartez par la gauche et inversement car les sentiers forment une pointe en V.

La longue redescente à travers bois me ramène à un carrefour (altitude 209m environ) où le balisage tente de me faire passer à droite par un autre sentier : c’est sans doute le circuit initial qui se trouve sur le site Sentier pédestre et patrimoine de Meyreuil, circuit très légèrement différent de celui publié par la FFR. Il faut descendre, rejoindre Valbrillant par une belle allée face au domaine privé.

Anick P. a marché entre les deux champs en face de Valbrillant au mois de septembre et photographié deux plantes : l’une, pas facile à trouver, Chrozophora tinctoria, Croton ou tournesol des teinturiers (teinture bleue qui vire au rouge en milieu acide) et l’autre bien voyante quand elle est fleurie Delphinium (pied d’alouette), une plante messicole.
Merci pour les photos !

Là je longe le ruisseau dans le champ, traverse sur le petit pont de bois et retrouve la voiture. Le pigeonnier du domaine me saute aux yeux.

L’exploitation dans le bassin minier de Provence, J. Autran, T. Lochard, Raymond Monteau, CNRS-OHM, 2014 (Images ci-dessous extraites de ce document)

Le circuit se veut pédagogique avec plusieurs panneaux explicatifs ; bien guidés, les enfants comprendront qu’ils marchent sur un terril et non sur une colline. La saison ne m’a pas permis de voir la flore spécifique de ce terril.
Le parcours se termine par trois questions : saurez-vous y répondre ?

Pour en savoir plus : le circuit des puits de mine à Gréasque, Circuit des anciens puits de mine de la voie de Valdonne

Image de l’itinéraire 4km700, 126m dénivelée, 2h

©copyright randomania.fr

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