Et si le vélodrome n’était pas (qu’) à Marseille ?


Temps maussade aujourd’hui mais un randonneur ne s’arrête pas facilement. Depuis que nous avons entendu parler du vélodrome, lors d’une conférence à Volonne (journées régionales de la randonnée 2008), nous sommes impatients d’aller le découvrir. Il pleuvine mais nous entamons courageusement notre marche non loin du tunnel du Pérouré, près des clues de Barles. Sur l’étroite route déserte (ouverte seulement en 1913), nous croisons un religieux marchant d’un bon pas, rencontre incongrue dans un endroit fréquenté uniquement par des randonneurs et sans aucune boutique. Peut-être est-il l’ermite de la chapelle orthodoxe de Saint Jean (encore répertorié sur le site de l’archevêché des églises orthodoxes en Europe occidentale) ? On peut y passer en prolongeant le sentier balisé vers la Lame de Facibelle : vous trouverez une description de la randonnée sur le site d’un amoureux du Haut-Vernet.

La météo ce jour à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

IMG_0494.jpg (photo Ti'Mars...)Même je ne m’y connais pas en géologie, je me rends bien compte qu’il a dû se passer pas mal de choses : là des molasses rouges, des marnes noires, des plis presque verticaux, ici des gros rochers ronds et soudés, ou des fossiles marins. Nous montons dans le lit d’un torrent qui commence à se remplir d’eau à cause de la pluie. Plusieurs panneaux d’information nous expliquent ces phénomènes géologiques mais pourquoi donc sont-ils si compliqués pour les débutants que nous sommes ?

IMG_8259r.JPGNous sommes bientôt en vue du refuge d’art du Vieil Esclangon qui contient une œuvre d’Andy Goldworthy (2005), artiste mondialement connu dans le domaine du land art. Il a laissé ainsi plusieurs traces dans ce département. Le refuge, maison restaurée de l’ancien village, est fermé pour protéger le fragile mur d’argile – ce qui ne plait pas à tout le monde – mais l’œuvre est visible à travers les vitres latérales. Pour y entrer uniquement sur réservation gratuite : 04 92 31 45 29.

IMG_8261r.JPGSite officiel des refuges d’art. Accès aux refuges (document pdf)

Biographie de l’artiste, site wikipedia

Journal graphique

Les refuges d’art avec Etoile rando et un guide professionnel

Le vieux village d’Esclangon (La Robine sur Galabre) est abandonné : il ne reste que le cimetière et quelques murs en ruine. Dans le pré bien vert des vaches paissent en liberté. Quel contraste avec les Bouches-du-Rhône !

IMG_8265r.jpgle BèsNous reprenons notre marche. Plus nous avançons, plus nous découvrons des fossiles le long du chemin. Enfin vous atteignons le but de notre visite. Curieuse sensation que celle d’être entourée de tous côtés par des montagnes. Panorama sur le Blayeul d’un côté, sur la basse vallée du Bès, le village actuel d’Esclangon et le vélodrome de l’autre.

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Ganagobie


Voilà une randonnée riche de découvertes qui m’incitera à re-découvrir les Alpes de Haute Provence où j’ai vécu plusieurs années. Classée facile (7km, 3h, dénivelée 316m – départ pont Bernard, arrivée au parking visiteurs), la randonnée à Ganagobie1 a été organisée lors de la fête régionale de la randonnée 2008 à Volonne. Notre guide en profite pour nous présenter un petit bout du GR653D réhabilité par les baliseurs, et qui était autrefois le chemin de St-Jacques et de Rome :

Bienvenue sur les chemins de Compostelle

img_8181.gifimg_8191r.JPGAprès une petite halte au minuscule village de Ganagobie, nous entamons la montée vers le plateau. Petit crochet vers la maison écologique qui tourne sur son socle grâce à des roulements à billes (plus de 1000 billes !), et qui ressemble plutôt à une soucoupe.

La sphère est le volume qui a le moins de surface de contact entre l’intérieur et l’extérieur, d’où moins de pertes énergétiques l’hiver, et moins d’apport de chaleur l’été.  img_8187r.JPGEn orientant les parties vitrées et les panneaux solaires face au soleil durant toute la journée, on récupère un maximum d’énergie. Et inversement, en positionnant automatiquement la face non vitrée vers le soleil, créant une sorte de bouclier thermique, la fraîcheur est maintenue dans le dôme. « Les grosses gaines d’aluminium qui partent du sommet serviront l’hiver à aspirer l’air chaud qui s’accumulera au sommet de la voûte pour le réinjecter en bas du dôme. L’été, en inversant le flux, elles permettront d’injecter de l’air frais au sommet pour provoquer un brassage de l’air interne. » Du liège expansé sert d’isolant au sol et sur les murs. Toute la périphérie, considérée comme non habitable, peut être utilisée comme rangements. Grâce aux matériaux dont elle est composée et surtout à son système de rotation automatisé, c’est une maison particulièrement écologique. Sa structure en bois lui permet de parfaitement s’intégrer dans la nature. Et elle résisterait même aux séismes ! Guillaume a construit sa soucoupe dans les oliviers : les étapes de construction

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Sous les rochers, nous découvrons des grottes, des sources, une citerne, et un ancien lavoir taillé dans la pierre. Nous passons devant le cimetière des moines, où de sobres croix sont rigoureusement alignées. Les moines bénédictins de l’abbaye de Hautecombe (Haute-Savoie) ont rejoint la communauté de Ganagobie depuis 1992. Leur abbaye, qui est en cours de restauration pour plusieurs années, accueillera des retraitants.

Gaston Dominici, sur la fin de sa vie, devint l’ami d’un moine bénédictin du monastère de Ganagobie lequel reçut sa confession qu’il ne trahit jamais. Gaston Dominici décéda en 1965, sans qu’on sache jamais son degré d’implication dans le triple meurtre de la famille Drummond. (extrait du site wikipedia)

Site officiel de l’abbaye notre dame de Ganagobie

Les horaires des messes à notre dame de Ganagobie

Le portail de l’église romane attire mon attention tant les sculptures de pierre sont réalistes jusque dans le détail. Le Christ est entouré des 4 évangélistes.  D’une main, il bénit, de l’autre il tient la bible. Les animaux sont les symboles des évangélistes. Ce serait l’œuvre d’un seul artisan au XIIè siècle. Si on entre dans l’église, par un escalier latéral, on accède à une tribune élevée où se trouve l’autel de saint Transi ; c’est là que les paysans apportaient les enfants mal en point et imploraient le saint sauveur d’enfants (voir le document du site Balades pour la tête et les jambes). Tout le monde s’accorde pour dire que c’est une des plus belles œuvres romanes de Haute-Provence. Après une période de richesse aux XIIe et XIIIe siècle grâce aux donations des comtes de Forcalquier, d’affaiblissement puis de renouveau, de saccages et destruction, elle renait après la seconde guerre mondiale.

img_8204r.JPGimg_8208r.JPGimg_8209r.JPGimg_8210r.JPGimg_8207r.JPG

En bordure de falaise où nous marchons sur des dalles calcaires qui montent et descendent sans arrêt, de nombreux sentiers offrent de courtes mais intéressantes promenades : côté ouest, la carrière de meules2 nous laissera tous perplexes. Pratiquement personne ne savait que cela avait existé. Les meules sont taillées sur place et notre guide ne sait pas comment elles étaient décollées du sol. Un petit tour sur internet au Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes, et quelques indications aimablement fournies par Alain Belmont (promis, si en chassant le trésor je découvre une carrière inédite, je vous la signale…), vont me permettre de décoder le site :

  • La période d’exploitation attestée : Moyen Age – Epoque Moderne ;
  • Type de meules produites : meules monolithes à grain ;
  • Production : 80 meules ;
  • Aire de diffusion de la production : régionale.

A l’ouest du plateau et au nord de l’allée de Forcalquier, les dalles de molasse à éléments grossiers ont été entamées sur 3 aires distinctes. Les plus petites regroupent 6 et 12 alvéoles d’extraction, la plus grande une soixantaine. L’extraction s’est faite sur le plan horizontal et sur deux à trois niveaux superposés, à l’aide de fossés annulaires à profil en U. Les ébauches abandonnées mesurent 1,20 m de diamètre pour 20 à 40 cm d’épaisseur, les alvéoles d’extraction 1,50 à 1,80 m de diamètre. Auteur de la fiche : Alain Belmont.

Atlas des meulières de France et d’Europe

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Le fort de Figuerolles


img_7357r.JPGimg_7360r.JPGAprès plusieurs semaines d’interruption dues à quelques soucis de santé, je reprends la randonnée vers un lieu auquel je pense depuis longtemps. Bob_13 propose un circuit démarrant au petit port de la Vesse et bouclant sur le sentier des douaniers. Le soleil est au rendez-vous mais le parking est déjà envahi par les plongeurs. « Pour se garer ici, il faut venir à 8h » s’exclame un plongeur en souriant.

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img_7363r.JPGLa première difficulté consiste à trouver le début du sentier qui sillonne la garrigue : la passerelle qui enjambe la route est barrée et je ne trouve pas comment descendre sans prendre de risque. Je décide donc de commencer par le sentier des douaniers, plus facile à trouver grâce à un vieux panneau sur le pilier du viaduc.

Il est caillouteux, peu entretenu mais longer le bord de mer reste un plaisir malgré les risques. Un img_7365r.JPGgoéland s’envole à mon passage. Des fleurs et des couleurs partout. Un énorme bloc rocheux, peint de deux panneaux rouges marqués danger, barre le chemin. Passer à droite du panneau est risqué : c’est la falaise à pic. Passer à gauche nécessite un peu d’escalade ; mon bâton de randonnée me gêne. Je range appareil photo (j’en ai déjà cassé un en le cognant contre un rocher) et GPS dans mon sac. Je passe le premier obstacle. Un peu plus loin, un engin rouillé ressemblant à un chariot de chemin de fer se meurt très lentement dans la nature.

img_7368r.JPGimg_7369r.JPGArrivée près de la calanque de Figuerolles, deux chemins : l’un mène à la plage mais je ne le vois pas se poursuivre, l’autre mène au bord des rails de chemin de fer, la fameuse ligne l’Estaque-Miramas qui a fut si difficile à creuser dans le calcaire. Quelques baigneurs profitent des premiers rayons du soleil ; Bob_13 a raison : c’est ici qu’il faut pique-niquer. Je décide de traverser les rails et me retrouve à nouveau obligée de faire de l’acrobatie pour rejoindre le sentier. Ce n’était pas le bon chemin.

img_7372r.JPGLa grotte préhistorique du Cap Ragnon, bien connue des archéologues qui y ont fait de nombreuses fouilles, est immense. J’y sens une douce fraicheur. Trois cavités communiquent entre elles, la plus grande de 15m de long et 10m de profondeur. Elles auraient été occupées vers -5700 ans avant JC. « Un sondage dans des sables jaunâtres éoliens a livré à H. de Lumley quelques outils du Paléolithique moyen (Moustérien). Parmi ces outils, il faut noter un éclat “Levallois” et un galet taillé bifacialement. » Extrait du site Geophiles.net

Enfin, la montée commence, guidée par les indications bleu clair d’un camp de naturistes. Coïncidence seulement, ce n’est pas là que je vais. Encore un pas d’escalade : si cela m’effraie de moins en moins désormais, j’appréhende aujourd’hui car je suis seule et si je me casse la figure, il faudra que j’attende un certain temps les secours… je n’ai croisé presque personne.

img_7380r.JPGimg_7383r.JPGimg_7389r.JPGimg_7386r.JPGimg_7391r.JPG

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