Réclavier, vallon du Pin


Départ à côté de la quatrième gare de Meyrargues, celle de Réclavier, halte voyageurs sur la ligne Marseille-Briançon dont le train s’arrêtait ensuite à la première gare de Meyrargues, non loin de l’auberge des 3 gares ; la seconde, devenue propriété privée, c’est le départ de la ligne Central-Var de la Compagnie des Chemins de Fer du Sud de la France Meyrargues-Nice. La troisième gare, c’est le départ de la ligne ‘BdR’ Arles-Meyrargues de la Compagnie des Chemins de Fer Régionaux des Bouches du Rhône. Réclavier n’est plus desservie ; une seule gare demeure en service à Meyrargues sur la ligne vers les Alpes.

La météo ce jour à meyrargues/13 :
Avec le vent et la température ressentie

En crapahutant derrière la halte de Réclavier, on peut voir l’entrée du tunnel et ce qui fut probablement un réservoir d’eau pour les machines à vapeur.

Ce tunnel cachait un canon à longue portée sur rail en 1944. Ses obus de 255 kg devaient pilonner la flotte qui tenterait d’attaquer par Marseille (40 km à vol d’oiseau ; un obus ordinaire pesait 5 kg).
Les Allemands firent des tirs de calibration : un observateur sur la côte téléphonait la position des impacts en mer pour parfaire les réglages.
Un témoignage écrit nous apprend que les détonations affolaient le bétail au Puy-Ste-Réparade (8 km à vol d’oiseau).
Bataille de Peyrolles (20/08/1944), montage vidéo par Claude M.

Il faut suivre la route qui longe la voie mais j’ai pu profiter d’un passage entre deux rangées d’arbres ; sur la droite, la carrière de Réclavier, plate-forme de recyclage qui bénéficie, d’une installation spécifique de tri, qui permet d’accueillir et de revaloriser les matériaux de déconstruction du BTP et les bennes à gravats des déchetteries. Durance Granulats

Un peu plus loin, une fontaine Bayard délivre encore de l’eau fraîche par un robinet moderne, bien pratique pour remplir sa gourde. Etait-ce la fontaine publique du quartier ? Elle puise sûrement son eau dans le Grand Vallat. Elle se situe en bordure de la propriété Lameinaud de 1813, mais celle-ci s’écrit l’Ameynaud de l’autre côté du Grand Vallat… puis Lamenaude en 1950. On écrivait les toponymes, comme on les entendait !

Je traverse la voie ferrée sur un passage à niveau non gardé ; la piste n’est fréquentée que par les riverains. Puis c’est la montée par le vallon du Pin le long de propriétés privées bien à l’abri des regards. Enfin, un chemin sans goudron continue de monter jusqu’à la cote 397 où je fais une petite pause. Les gorges du Pas de l’Etroit se devinent derrière les arbres.

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Beaumont-de-Pertuis par la piste des Eburettes


Pour faire cette boucle, je voulais partir de la vallée, près des ruines de Dorg(u)on, pour que la difficulté de la montée se situe en début de randonnée ; mais il n’y a pas de parking prévu : j’ai donc dû me garer sur le côté de la route, à l’entrée d’un sentier d’exploitation.

La météo ce jour à beaumont-de-pertuis/84 :
Avec le vent et la température ressentie

Les Dorguons, encore habité à l’époque du cadastre napoléonien (section G, 1834) n’est plus qu’une ruine cachée sous la végétation. La piste part à l’assaut de la colline des Eburettes, dominant la vallée de la Durance et le défilé de Mirabeau. D’un point de vue géologique, on voit bien l’anticlinal, comprimé entre les contreforts du Lubéron et ceux du Concors-Sainte-Victoire ; la petite chapelle Sainte-Madeleine, dans laquelle les voyageurs priaient avant de prendre le bac à trailles, est au bord de la Durance ; depuis longtemps ce passage est un couloir de circulation, aujourd’hui y passent l’ancienne nationale 96, l’autoroute A51, la voie ferrée, le canal EDF, les lignes HT. Plusieurs ponts s’y sont succédés dont un pont suspendu classé dont les piliers sont encore en place. Les vignes du château de Clapier, ancien pavillon de chasse de la famille de Riquetti, s’étalent en contre-bas le long de la route.
Du côté de la commune perchée de Mirabeau, je vois le château actuel et ses quatre tours, probablement construit fin xvie siècle ou début xviie siècle pour les Riqueti, dont l’un des plus célèbres représentants est Honoré-Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau et figure de la Révolution.

La piste continue de monter ; sur le côté, accrochée à la végétation, une grande toile d’araignée en nappe typique des Agelenidae : ce doit être une ancienne toile car elle est épaisse ; quelques galets sur le sentier rappelle que les torrents d’autrefois ont déposé des matériaux plus ou moins cimentés dans la région.  Presque au sommet, un carrefour de pistes : celle de droite n’apporte rien de plus. Juste avant de rejoindre la route de Mirabeau, un couvre-sol s’orne d’une longue, belle et abondante floraison en panicules solaires, d’un jaune foncé : c’est-le caille-lait jaune.
Pour ne pas marcher sur la route, je marche dans la garrigue sur le côté sans m’enfoncer dans le sous-bois. Je redescends la butte non loin de la piste que je vais emprunter au pied de la Colline Pointue.

Je croise le GR9 venant de Mirabeau puis le chemin menant à la chapelle Sainte-Croix (voir dans ce blog Beaumont de Pertuis : chapelle Sainte-Croix). Je reconnais la borne 22 posée par un artiste de renom Max Sauze, sur son itinéraire poétique œuvre conceptuelle faisant suite aux ‘livres fermés’.

Cette œuvre est un itinéraire poétique qui consiste à occuper l’espace en déposant des bornes le long d’une ligne virtuelle couvrant le territoire français.
Cette ligne virtuelle est un dessin. Ce dessin représente un Homme qui marche en lisant. Son contour détermine un itinéraire de 3500 km. Une borne est déposée tous les 15 km environ. Il y a 250 bornes. Présentation de l’oeuvre conceptuelle est touristique

La borne 22, qui ressemble à un oratoire, est bien intégrée dans le paysage.

Elle a été inaugurée le 1er avril 2000 ; une réplique a été donnée au maire de Farnèse, ville jumelée avec Beaumont-de-Pertuis ; les messages des italiens ont été confiés à des petits tubes de cuivre tandis qu’une bonne quarantaine de livres sont roulés sur la façade.

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Cervières, le sentier botanique du Laus


Montée longue au col d’Izoard, en voiture ; à nouveau nous admirons les cyclistes qui grimpent le col, non sans difficulté. Arrêt à 2290 m d’altitude, au Refuge Napoléon sur la route des Grandes Alpes inaugurée en 1934, reliant le Briançonnais et le Queyras. Il fut construit sous le règne de Napoléon III en 1858 suite à un legs de son aïeul Napoléon 1er soit 34 ans après la mort de celui-ci. Ce bâtiment, achevé en 1858, est l’un des six grands refuges routiers de la région construits vers 1860. La route du col de l’Izoard n’était alors qu’un chemin muletier.

La météo ce jour à cervieres/05 :
Avec le vent et la température ressentie

De retour de l’Ile d’Elbe Napoléon veut rejoindre Paris en passant par les Basses-Alpes, Gap où il se trouve le 6 mai 1815, Saint-Bonnet, Laffrey (Isère) : c’est là au lieu-dit ‘le pré de la Rencontre’, qu’eut lieu la première confrontation entre Napoléon et les sapeurs du Génie venus de Grenoble. Les deux troupes fusionnèrent au milieu de l’émotion générale. Puis ce fut Vizille, Grenoble. 324 km en 6 jours. La route Napoléon ne passe donc pas par Cervières.

Du col de l’Izoard (2360 m) emprunté par les plus grandes courses cyclistes, rien que des montagnes de haute altitude de tout côté, côté Queyras ou Briançonnais, Alpes suisses ou Savoie ; l’environnement impressionne avec ses pentes nues ou rocheuses, sa poussière grise ou sa maigre végétation, ses pics et aiguilles, ses sentiers si étroits qu’on les voit à peine. Du haut de la table d’orientation, plusieurs plaques en céramique, dessinées à partir de photos, donnent le nom des montagnes, ainsi faciles à identifier.

Cervières : nous stationnons près de l’église de Cervières ; le village est plutôt calme. Petite visite à l’office du tourisme qui nous remet le guide hiver/été 2020 de l’Izoard.
Dans le local de la mairie, une exposition des tournages du feuilleton Alex Hugo, diffusé sur France 2 : ce policier marseillais est venu chercher le calme dans un village de montagne nommé Lusagne, qui n’existe pas. Je le regarde surtout pour les paysages du Briançonnais dont la vallée de la Clarée (Val-des-Prés et Névache). C’est l’ancienne école communale datant de 1952 qui sert d’hôtel de police mais pour les prochains épisodes, cela va changer…
L’école au centre du village photo de gauche, la même transformée en hôtel de police photo de droite.

Leurs bureaux sont installés au cœur de Cervières [ancienne école communale] et sa maison se trouve à Lacha, dans la haute vallée de la ClaréeAlex Hugo est un flic au pied montagnard qui parcourt en long et en large les paysages des Hautes Vallées – montagnes, chapelles, chalets d’alpage, maisons typiques de village.

Les maisons ont le traditionnel balcon de bois ; sur la façade de la maison Delouis, un cadran solaire du célèbre cadranier piémontais Zarbula, signé G.Z.F.  à droite (Giovonni Zarbula Fecit) de 1839. Il s’agit probablement d’un artisan itinérant qui se déplaçait avec son matériel, ses instruments d’observation, ses cartons. Le contrat était oral, la réalisation durait une quinzaine de jours par beau temps. Puis le cadran était inauguré.
Dans le registre des travaux effectués pour la paroisse de Saint-Véran (05), il est fait mention de Jean Michel et frères, laissant supposer que c’était une famille d’artisans.
Un bref calcul permet de constater qu’il est précis : 10:20 (heure au cadran) +02:00 (heure d’été) -00:06 (équation du temps) -00:26 (latitude du lieu) = 11:48 heure légale. Les devises:sans le soleil je ne suis rien et toi, sans Dieu, tu ne peux rien. et forte tua : peut-être (la dernière heure pour toi).

Les cadrans solaires de Zarbula sont des cadrans verticaux déclinants. Pour les concevoir, Zarbula utilise une technique qui ne fonctionne correctement qu’à 45° de latitude. […] Pour la décoration des cadrans, Zarbula peint à fresque1. Il utilise des encadrements géométriques en trompe-l’œil, ainsi que divers symboles (soleils, lunes, monogrammes, etc.). Selon Wikipedia Zarbula

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