Le Castellas à Forcalqueiret, la plus importante forteresse du Var


Attention, selon un commentaire laissé en août 2017, le site du castellas n’est plus visitable et on risque une amende de 160 €.

img_3095.JPGplan-chateau-forcalqueiret-oriente.jpgLe Castellas à Forcalqueiret. Une des plus importantes forteresses médiévales du Var, avec Rougiers (voir note sur le site de Rougiers dans ce blog) et de Pontevès.  Elle fut construite au XIIIème siècle, fortement remanié au XVe siècle, abandonné définitivement au cours du XVIIème siècle. Ce château n’est pas seul sur sa butte : l’ancien village s’étage sur la pente sud où l’on peut voir les vestiges des maisons et des remparts. Pour une vue complète et de loin, voir la photo prise lors de la randonnée à Puget-Ville, dans le blog de Fouchepate. 

Au XVIIIe siècle, en 1721, un sergent vint acheter des moutons à Forcalqueiret et y apporta la peste. On séquestra les habitants et on enferma le sergent chez lui (On ne savait pas guérir la maladie à l’époque). Trouvant qu’on empiétait sur ses droits, l’officier libéra les habitants et ordonna au curé de faire les enterrements comme à l’accoutumée. Mais la peste se déclara avec fureur et le sergent fut obligé de fuir. Le village de Forcalqueiret perdit 180 habitants sur les 230 qu’il comptait (sur le même thème dans ce blog La malédiction du Grand Saint-Antoine).

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blason-agoult.jpgLa seigneurie de Forcalqueiret demeure 320 ans dans la famille d’Agoult. Isnard III d’Agoult d’Entrevennes, seigneur de Sault, épouse Béatrix de Marseille, dame de Forcalqueiret (merci à Jean Gallian pour son aide : voir son site consacré à la généalogie et l’héraldique). Sa soeur Mabile d’Agoult  avait épousé le premier seigneur de Roquefeuil Burgondion que nous avons rencontré dans le chateau de Roquefeuil. Puis Forcalqueiret devient le fief militaire d’Hubert de Vins (aujourd’hui Vins-sur-Caramy, la rivière s’écrivant parfois Carami), chef du parti catholique, pourchassé par les protestants. Avec les seigneurs de Vins, c’est l’époque des aménagements pour la guerre mais il n’en reste pas de trace.

Arrivée par le sudLe chemin empierré qui  y monte est court mais pas toujours facile. A partir de la plate-forme avec la citerne et du panneau dissuasif (la commune décline toute responsabilité en cas d’accident), je contourne le chateau par le sud. La découverte est à la mesure de la taille de l’édifice : impressionnante. Je n’arrive pas par la porte d’entrée, mais par la grande salle sud béante de 25m de long (voir photo ci-contre), à deux étages ; je passe sous l’une des deux portes en ogive qui permettaient normalement d’y accéder depuis la cour intérieure (22m de long, 6m de large, l’idéal pour une réception !). On voit de distance en distance les corbeaux à triple rang soutenant le départ des arcs. Quel évènement a tant endonmmagé cette partie de l’édifice ?
Côté ChapellesA l’angle sud-est (A1) la chapelle Saint-Jean et ses deux absides, est accolée aux salles périphériques de la cour. La plus spacieuse à l’est était destinée à l’ensemble du personnel du château, celle plus petite et privée, au châtelain et sa famille qui y accédaient latéralement par un très curieux escalier en colimaçon. Dernière bizarrerie, l’extérieur de cet escalier, devient semi-hexagonal en s’élevant vers le haut du bâtiment.

Cour et entrée salle de serviceVue sur cour depuis l’ouestLa cour intérieure est vaste. Sur les photos ci-contre, on voit bien les portes d’accès aux différentes salles Nord et Est (photo de gauche) et l’accès à la salle de service (A1 photo de droite), pièce à partir de laquelle on servait les boissons. Un escalier en gradins permettait d’accéder au cellier. Deux rangées de crochets ont pu supporter une toiture intérieure en pente pour récolter l’eau de pluie dans la citerne. L’école de Roc-Baron a fait un reportage photo dans lequel vous pourrez voir l’escalier de service que je n’ai pas photographié. Continuer la lecture de Le Castellas à Forcalqueiret, la plus importante forteresse du Var

Le chateau de Roquefeuille en période de chasse


img_2934.JPGimg_2960.jpgPour que les chasseurs ne me prennent pas pour du gibier, j’avais mis pantalon clair et pull mauve : peu de chance qu’un sanglier ait pareille allure. Le sentier longe les vignes du domaine de Roquefeuille puis traverse le canal avant de s’enfoncer dans les bois, dans le vallon de Pardigon. De tous côtés, je suis entourée de chasseurs postés sur les pistes forestières. Les balles sifflent et je ne suis pas très rassurée.

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Je n’ai pas trouvé tout de suite l’étroit sentier menant aux ruines du chateau : c’est un chasseur, posté sous le mont Olympe, qui me l’a indiqué ; il était accompagné de deux chiens de chasse au collier fluo.

Roquefeuil. De roche et  » fueilh  » feuillage. Le premier seigneur portant le nom de Roquefeuil est Burgondion 1er de Trets (voir le site de Jean Gallian pour la généalogie de la famille d’Agoult). Roquefeuil, autrefois petite commune à part entière, fut rattachée à Pourrières avant le XVème siècle au grand dam de Trets et de Pourcieux. Balthazar d’Agoult d’Ollières est le dernier à porter ce nom. Il est issu d’une des plus anciennes maisons nobles de Provence et du Dauphiné  – les d’Agoult – qui donna de nombreuses branches, possédait beaucoup de terres, avait fait de nombreuses alliances dans la région. A la révolution le seigneur du lieu ayant fui en Italie, ce territoire fut confisqué par les Biens Nationaux puis vendu à la commune de Pourrières. Il y avait même un prieuré Saint-Barthélémy de Roquefeuil situé dans les bois, près de la verrerie sous le Mont Aurélien.

Il reste bien peu de chose de ce château : quelques murs en ruine dont on a peine à deviner leur usage passé. Je profite cependant de la vue et je cherche la cache Roquefeuille qui y est placée (propriétaire : le grand Serge Robert). Je demande au chasseur posté là haut de m’indiquer un autre chemin pour le retour, histoire de varier un peu. img_2944.JPGimg_2955.jpg« Par le vallon de l’Aubanède, tourner à droite après la citerne, dans le sentier qui descend. Mais c’est un peu plus long ». C’est parti ! Le sentier descend jusque dans le fond du vallon. Je surveille le GPS de façon à m’assurer que je rejoindrai la trace de départ. Je crapahute dans le lit de la rivière, pas toujours facile. Le retour semble long malgré les paysages variés mais l’intérêt réside dans la Provence verte, assurément beaucoup plus fraîche l’été. Je me perds dans les sous-bois, retrouve ma trace après avoir marché dans un sous-bois sableux. Forêt et sable siliceux sont les deux conditions pour l’installation d’une verrerie qui a fonctionné du XVIIème au XIXème siècle. Le noble Mathieu Queylar en était le propriétaire. Je rejoins les bords du canal où, à ma grande surprise, tout une famille de pêcheurs y a jeté sa ligne.

Finalement, j’ai fait une boucle de 10kmBoucle de 10 km

Les chasseurs, qui avaient récupéré un sanglier de 60kg dont j’ai suivi les traces sanguinolentes sur le sentier bleu, l’avaient déjà installé dans leur 4×4.

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Le vin « château de Roquefeuille » (Pourrières1) est en bien meilleure forme que le château médiéval du même nom : je vous le conseille avec un plateau de fromages de chèvre de Provence.

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1Pourrières = pourri ! La célèbre bataille remportée par le général Caïus Marïus contre les Teutons et Ambrons déferlent du Septentrion pour envahir Rome en 102 avant JC. Le nom de Pourrrières viendrait de champ pourri (campi putridi) en raison de l’abondance des ennemis tombés à terre… invention d’érudits du XVIIè, disent les archéologues qui pensent plutôt qu’il faut rechercher l’origine du nom dans la culture des poireaux (la description du lieu faite par un écrivain de l’époque ne correspondant pas à Pourrières)

Notre Dame du Château, un endroit idéal pour un pique-nique en famille


IMG_1534.JPGVoilà une petite balade dans les Alpilles, qui vous mènera à une chapelle du XIIème siècle restaurée, sur une colline où l’on a retrouvé les traces d’un oppidum, avec une esplanade pour le pélerinage annuel mais qui pourra servir d’aire de jeux ou de pique-nique. Premier repère : un vieil oratoire situé sur la propriété de Fontchâteau portant l’inscription « Notre Dame du Château priez pour nous ». * L’itinéraire vers Notre Dame du château

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IMG_1570.JPGLe trajet à pied n’est pas très long : il passe devant une habitation troglodyte à laquelle on accède parquelques marches de pierre : c’est un endroit idéal pour déjeuner s’il fait chaud !IMG_1549.JPG IMG_1541.JPGJ’arrive au pied d’un escalier de pierre qui monte jusqu’à la chapelle et qui semble « déplacé » à côté d’un édifice religieux. En visitant le IMG_1563.JPGpetit bois juste à côté, je découvre nettement des fondations de pierre ; non loin du trésor placé par Bobine84 dans le cadre du jeu de geocaching (* Notre Dame du Chateau), je trouve un fossé le long d’un mur de pierre (voir photo à droite) : à n’en pas douter, ce sont les ruines d’un ancien castrum. Je n’ai rien trouvé sur internet concernant l’origine de celui-ci. IMG_1551.JPG A quelques dizaines de mètres, deux tables d’orientation permettent de découvrir les environs. Depuis l’orée du bois justeIMG_1559.JPG , je domine la falaise sur laquelle je me trouve. Attention ! pas de protection !

Le pèlerinage de Notre Dame du Château est une tradition tarasconnaise religieuse et populaire. L’abbé Constantin nous conte sa légende : « En 1348, la ville de Briançon, désolée par la peste, fit voeu d’envoyer une députation au tombeau de Sainte-Marthe, dès que la contagion aurait cessé. […] quelques délégués se rendirent à Tarascon, portant avec eux une image de la Vierge qui était honorée dans une chapelle de la Vallouise… l’enthousiasme populaire nomma dès lors la Belle Briançonne. Deux ans plus tard, les Vaudois dévastaient la Vallouise. L’ermite Imbert préposé à la garde de la sainte image,… prit le chemin de sainte Marthe pour y porter son trésor. On lui bâtit une chapelle près du château comtal (d’où son nom). Les juifs qui avaient leur synagogue dans le voisinage, se plaignirent des désagréments que cette affluence [rassemblement le samedi, jour consacré à la Vierge] leur causait. Les tarasconnais transportèrent alors la Madone sur une colline… et les juifs soldèrent la dépense de la chapelle qui y fut bâtie… Le 5ème dimanche après Pâques, le peuple entier va chercher la Bénurade sur la colline et l’amène à la ville. » La fête religieuse des rogations consistait à demander le beau temps et les bonnes récoltes. La procession a toujours lieu mais je pense que la plupart des pélerins en ont oublié l’origine.

* Faits divers et histoire de Saint-Etienne du Grès, site GénéProvence

Les paroisses du diocèse d’Aix, leurs souvenirs, leurs monuments, abbé m. constantin, A. Makaire, imprimeur de l’archevêché, 1890. Au XIIème siècle, Sainte-Marie du Château existe déjà ; en 1213, on la retrouve sous le nom de Saint-Michel de Briançon. En 1242, on trouve déjà à Tarascon des prieurs de Notre Dame du Chateau. Le pélerinage est donc peut-être antérieur au XVème siècle. Le pélerinage par le guide du tourisme en Camargue. IMG_1576.JPG

J’ai terminé par la recherche de la Mourgue (c’est le nom provençal de la religieuse mais aussi l’autre nom de la fée Morgane, en Auvergne par exemple), statue du 1er siècle ap. J.C. Quelle surprise ! alors que je pensais la trouver en plein champ, elle est maintenant partiellement enterrée devant le portail d’une société de la Laurade ! C’est une divinité romaine Priape – divinité des jardins, des vignes et de la Génération – ou Terme – protecteur des limites représenté à la lisière des champs par une borne surmontée d’un buste.

La Mourgue de Saint-Etienne-du-Grès, MELCHIONNE Jacques, Mythologie française, 2003, no212, pp. 14-19 [6 page(s) (article)]. Vous pouvez acheter le document au CAT.INIST.

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La devise du village : « Direxit gressus »; Guidez nos pas.