Les bories d’Eguilles


Voila une longue promenade jusqu’aux bories de 6,200km aller et retour, se partageant entre forêt et villas sur le chemin du Rastel. Je me gare hors du centre d’Eguilles pour ne pas connaitre le crucial problème de stationnement. A quelques mètres de la voie romaine, le parking du stade offre assez de places en ce samedi matin.

* Le temps qu’il fait aujourd’hui, à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

medium_img_0434.jpgRien de difficile pour cette promenade ; avant d’entrer dans la pinède, il faut parcourir plus d’un kilomètre. Sur le côté droit de la route, dans une propriété privée, une borie est accolée à une villa toute neuve : voilà une remise à outils plutôt originale et dans le pur style rural provençal !
Quelques véhicules 4×4 entrent également en forêt, si bien qu’on n’est pas tout à fait tranquille. Sur la droite, une tombe attire mon attention : c’est celle de chiens enterrés là par des maîtres aimants.
medium_img_0435.jpgmedium_img_0443.jpgLe tout petit circuit des bories est fléché par le conseil général des Bouches du Rhône. à un carrefour près d’un champ d’oliviers. Je retrouve là plusieurs promeneuses (et oui ! ce samedi là , je n’ai croisé que des femmes…), les unes en grande conversation, les autres posant pour la photo souvenir.
* Je vous propose un itinéraire de 6,200km A/R (bories) avec variante 1,100km A/R (fontaine de Fabrègues)
* Photo de bories dans la région d’Aix en Provence

Réservées autrefois à un usage agricole, les bories1 sont l’oeuvre de bergers ou de paysans, composées de pierres locales extraites du sol et agencées sans aucun liant. Elles sont faites de pierres plates. La coupole en encorbellement tient par la pression de son propre poids. De fait, ni poutre, ni coffrage, n’étaient nécessaires. Chaque rangée de pierres avance sur la rangée inférieure de la moitié de son épaisseur environ. Pas de porte, une seule fenêtre. Voilà qui est sommaire mais les hommes ne vivaient pas dans les bories. « Pour construire en pierre sèche, il faut de la patience, un bon coup d’oeil, assorti d’un bon coup de mains qui savent sentir si la pierre est à sa meilleure place, et une bonne résistance physique. Une borie peut peser entre 30 et 200 tonnes et utilise de 200.000 à 300.000 pierres. »

(Extrait du site les saute-collines)
Quelle différence y-a-til entre borie, cabanon, cadole, gariote, baraque, clède ou pagliaddu ? aucune, ce sont toutes des constructions en pierres sèches qui changent de nom selon les régions !
* Voir aussi dans ce blog le circuit des bories de Tallagard, à Salon
Au retour, je fais un écart vers la fontaine de Fabrègues marquée sur les cartes IGN. Je passe devant le Refuge dont le parking est plein. Pourquoi cet endroit perdu sur le chemin de la fontaine de Fabrègues attire-t-il tant de monde ? J’ai l’impression que les gens y sont attablés. Y mangerait-on de la bonne cuisine ? La curiosité m’incite à prendre quelques renseignements. Et j’ai tout faux. Le refuge est un centre bouddhique d’études et de méditation. C’est du Centre de  » Yoga  » du Maître vietnamien N’guyen Qué, formé dans la tradition des moines errants du centre du Vietnam et de la frontière birmane, que sont sortis les pionniers du Bouddhisme Tibétain en Provence. C’est aussi à l’initiative de ce Maître que commence la construction à Eguilles d’un petit Centre qu’il baptise « Le Refuge ». Le Refuge, qui a maintenant renoué avec ses origines » les Maîtres de l’Ecole de la Forêt – accueille principalement les moines et nonnes de cette tradition contemplative qui, depuis quelques années, y sont de plus en plus présents. (Extrait du site Le Refuge) Le Refuge reste ouvert toute la journée pour tous ceux, qui désirent y faire une pause méditation ou une prière.
medium_img_0457.jpgLa fontaine de Fabrègues, couverte de mousse, est cachée à l’ombre des arbres. Des fougères et des plantes tombantes aux multiples couleurs pastel la protègent. Elle suinte de gouttes d’eau de partout. Un villageois y a déposé un petit seau d’eau qui se remplit peu à peu. Sans nul doute, elle doit couler toute l’année. Je m’y rafraichis avec grand plaisir avant de repartir.

1Le mot borie vient de l’occitan bària, désignant une ferme, une métairie, éventuellement un domaine rural.

Les bories de Tallagard


medium_img_0023.jpgJ’ai commencé la balade par le pavillon de chasse du bailli de Suffren de Saint-Tropez que j’ai un peu cherché dans les bois, le panneau indicateur n’étant pas visible du chemin que j’avais choisi. Il ne reste que les murs mais on devine à la façade qu’il ne s’agissait pas d’un bâtiment sommaire. Ce pavillon de chasse n’est pas très loin du fief Richebois que sa famille possédait à Salon. Né à Saint-Cannat par accident (sa mère n’a pas eu le temps de se rendre à Salon), il passe sa jeunesse dans ce domaine. Il entre dans la marine à 17 ans où il se distingue partout où il se bat. Napoléon lui-même affirmera que si Suffren avait vécu, il en aurait fait son Nelson. On peut voir son buste en marbre dans la salle des mariages de la mairie. (Informations extraites de la revue Accents, éditée par le CG13)

* Je vous propose un itinéraire 4km600 1h30 env.) sur carte IGN 1:25000
* Le bailli de Suffren et Saint-Tropez
* Suffren et Saint-Cannat

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Puis j’entame la boucle des bories – cabanes en pierre sèche. Celles de Tallagard, à Salon de Provence, sont moins connues que celles de Gordes : je les découvre grâce à un sentier balisé rouge, plus agréable sans doute au printemps qu’en ce 28 décembre.

Les bories ne servaient pas d’habitations mais avaient presque exclusivement une vocation agricole. « Les XVIIe et XVIIIe siècles sont des périodes de grands défrichements où de nombreuses terres étaient données à des paysans qui, à condition de la travailler avec assiduité, en devenaient propriétaires au bout de quelques années. Du coup, ces paysans et bergers faisant leur labeur souvent loin de chez eux avaient besoin d’un endroit où déposer leur matériel ou abriter leur bétail par gros temps ».
(* site GénéProvence, généalogie et histoire locale en Provence et dans les Alpes)

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medium_img_0031.jpgPourquoi cette technique de construction en gradins ?
– par manque de lauses suffisante pour pouvoir faire une toiture classique en cône ou en cloche,
– pour obtenir des élévations importantes, sans avoir à recourir à un échafaudage extérieur,
– peut-être aussi pour éviter l’évacuation des pierres lors de chantiers de construction !

Je bois un café chaud assise sur le muret d’enceinte d’une des bories ; je pense à la construction de la coupole sans coffrage, sans étai, uniquement en avançant chaque rangée de pierres d’une demie épaisseur au-dessus de l’autre. L’entrée est placée le plus souvent au sud pour se protéger du mistral.
medium_img_2240.jpgLa température annoncée ce matin était de quelques degrés en dessous de zéro. Après avoir suivi un chemin entre des champs d’oliviers, je découvre les ruines de la grande ferme la Pastorale dans laquelle je ne peux entrer, parce qu’elle est signalée dangereuse. Je devine au travers des fenêtres barricadées, un vaste paysage sur le Tallagard.
Je rentre par le sentier botanique au cours duquel je découvre le sorbier des oiseleurs (photo de droite). Un bien joli nom, vous ne trouvez pas ?