Les bornes milliaires de Bidoussane et Caseneuve


Il y a longtemps que je cherchais un circuit de rando qui passerait par ces deux bornes milliaires. Compliqué dans une zone urbaine près d’Aix-en-Provence où de nombreuses propriétés privées ont pris possession des chemins. Pour finir, je ne suis pas mécontente de celui que j’ai trouvé mais j’avoue que pour éviter de marcher sur le bord de l’ancienne voie aurélienne (D 17 très passante), j’ai choisi de marcher le long des vignes mais c’est un chemin d’exploitation dans une parcelle privée jusqu’au bord de la route : aujourd’hui le propriétaire avait installé une barrière souple pour en empêcher l’accès…

Le temps qu’il fait aujourd’hui à cet endroit :
Avec le vent et la température ressentie

En passant par les Quatre-Termes, je suis arrivée à Caseneuve, hameau de Lançon, près du château ; pas de parking : je me suis garée le long du champ que l’agriculteur est en train de retourner. La piste se sépare en deux : côté gauche, le sentier part à l’assaut de la colline et rejoint la grande voie de transhumance ; je continue tout droit ; de l’autre côté du champ, côté route, j’aperçois la borne milliaire1 de Caseneuve que j’irai voir au retour.

La Via Aurelia a été initiée à partir de 241 av. J.-C. par le consul Caïus Aurelius Cotta. Elle partait de Rome pour arriver à Luna (Luni). Elle passe par le nord d’Eguilles et se dirige vers Pisavis (Salon-de-Provence) en suivant [presque totalement] le tracé de l’actuelle départementale 17.

Les stations (relais), jalonnant la Via Aurelia dans la partie française, sont au nombre de 15. Elles sont placées tous les 20 à 30 km, ce qui représente une journée de marche. Nous citerons quelques noms […] AQUIS SEXTIS (Aix-en-Provence), PISAVIS (Pélissanne), TERRICIAS (Mouriès), ERNAGINA (St Gabriel), et enfin ARELATO (Arles). Extrait d’une conférence de l’AJA (Association pour les Journées de l’Antiquité), Bruno Tassan

Après la maison, la piste continue sur une DFCI dont la barrière est bien haute ; je passe en dessous, dans le quartier de la Guiramane, probable féminisation du nom de noble Guiraman de Lançon. Les premiers iris jalonnent le chemin.

Après ce paysage de garrigues, la piste passe sous le domaine de Saint-Savournin entouré de vignes. Plutôt que prendre la première route qui le contourne (la deuxième voie est privée), je préfère emprunter un chemin d’exploitation le long des vignes qui, après une large boucle, rejoint la Loyne.

Sur le lieu-dit la Loyne, ce mur haut est-il celui d’un réservoir ? non, derrière il y a des vestiges militaires de la seconde guerre mondiale en face des champs d’oliviers. La batterie de la Loyne, [est situé] à l’est du terrain [d’aviation de Salon] […] ; actuellement il reste 4 encuvements, abris personnels, soutes et un bâtiment qui a pu supporter un projecteur. Forum Sudwall

Autour de la Loyne : batterie Flak, liodan13
1- Autour de la Loyne : Esprit des Bois, liodan13

Plusieurs chemins plus ou moins proches parviennent au croisement avec la voie aurélienne ; sous l’arbre, je fais une pause avant de repartir en direction d’Eguilles. J’ai beau savoir comment les voies étaient construites, je n’ai pas trouvé beaucoup d’indices que ce soit une construction romaine.

Le revêtement était le plus souvent formé de graviers damés parfois assemblés avec de l’argile ou de la chaux. […]. Les pavés, quant à eux, étaient réservés la plupart du temps, aux cités et aux passages difficiles (fortes déclivités, sols marécageux…). Ces voies principales étaient entretenues aux frais de l’État central (Rome) et l’usage en était réservé aux fonctionnaires de passage, au courrier public (CURSUS PUBLICUS), et aux légions romaines. Extrait d’une conférence de l’AJA

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Les collines d’Eguilles : des Ponteils à la plaine


Petite balade pas loin de chez moi idéale pour prendre l’air malgré un temps incertain ou pour promener le chien Tatooine quand j’en ai la charge.

Nous partons près de la déchetterie d’Eguilles (2 places au bord du champ) au pied de la colline des Ponteils1.

La piste DFCI monte doucement, passe devant la bastide de Cartoux, puis va dominer la carrière : points de vue sur l’étang de Berre et la plupart des sommets provençaux : le Pilon du Roy, l’Etoile (SE), la Sainte-Baume, Aurélien et Olympe, la Sainte-Victoire (E) et le Concors.

La longue crête commence par le viaduc des Ponteils1, un des plus longs de la ligne TGV méditerranée, qui décrit une belle et longue courbe de 1 km 700 ; ses piles sont hexagonales et ses voussoirs2 creux et trapézoïdaux.

Pour la partie centrale, deux piles spéciales ont été construites de part et d’autre de la chaussée [ndlr : système d’assemblage qui a permis de ne pas interrompre la circulation de l’autoroute qui passe dessous]. Elles étaient munies d’un dispositif de rotation sur lequel ont été construites deux travées avec des bras symétriques en porte-à-faux orientés parallèlement à la chaussée. Lorsque ces derniers ont été terminés, il a suffi de faire tourner les travées pour les mettre dans l’alignement du reste du tablier et obtenir une poutre centrale de 100 mètres de portée. Cette opération qui a duré 4 heures pour chaque travée était une première mondiale car elle n’avait jamais été utilisée pour riper un poids de 3600 tonnes. Selon l’Inventaire ferroviaire 13114r

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Les fermes et bergeries de l’Arbois


Aujourd’hui c’est moi qui ai préparé un circuit de randonnée qui passe par plusieurs fermes abandonnées de l’Arbois, terrain aride et caillouteux. Nous nous garons sur l’énorme parking du parc départemental, un peu avant  le château de la Tour d’Arbois. La début de l’itinéraire balisé et documenté par des panneaux, empruntera une partie du circuit du badaïre1 avec la ferme de la Vautubière2, passera par la bergerie de Mion, puis sur un parcours non balisé, traversera le camp américain, et rejoindra le domaine de la Bastide Neuve. Pour la dernière partie, André sera le guide…
L’album photos des fermes de l’Arbois

Ça commence fort par une rude montée dans les cailloux ; des petites gorges ont entaillé le plateau ; le canal de Marseille a une particularité qu’explique André : les bassins de Valoubier et la Garenne, le souterrain qui les rejoint (Hendrik Sturm, du bureau des guides du GR2013 raconte dans sa randonnée sauvage sur le plateau de l’Arbois qu’il la emprunté avec un groupe), font partie d’un ensemble de délimonage comme j’avais pu en voir lors de ma balade à Ponserot. Le château de Saint-Estève-Janson. On devine le long des bassins, à intervalles réguliers, de petits ouvrages (vannes) permettant l’écoulement des eaux de vidange dans l’Arc, par un robinet évacuateur.

Les eaux que le canal envoie dans le premier bassin, celui de Valoubier, remontent d’abord pour pénétrer dans le souterrain […] et, de là, dans le bassin de la Garenne rentrent dans le canal après avoir parcouru ce dernier bassin dans toute sa longueur, en se déversant en nappe mince et fort étendue par-dessus la banquette de la levée de la Garenne. Valoubier Garenne. Promenade sur les bords du canal de Marseille, E. de Saintferréol, impr. de Ballivet (Nîmes), 1854

Rapidement vous aurez une vue dominante qui vous permettra de reconnaitre Sainte-Victoire, l’Etoile, le Luberon. Puis vous arriverez à un espace aménagé, sorte d’observatoire sur le paysage environnant : le rocher (construction métaphorique dont le texte explicatif est déjà presque illisible), les lignes de vie (ligne d’horizon, GR2013, ligne TGV), le génie de l’eau (le canal de Marseille), le champ du vallon en direction de la ferme de la Vautubière.

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