Le tour des hameaux de Sigonce


2è tour des hameaux de Sigonce (2019), 9 ans après le premier… avec Yves Provence. Nous ne sommes pas allés au four à chaux ni à la bergerie des Guérins ; nous avons rejoint directement le lieu-dit l’Hopital sur le GR de pays du tour de la montagne de Lure à partir de l’Asseroux ; le jas de l’Hoste (figurant sur la carte de Cassini XVIIIe) devait sans doute recevoir les pèlerins ou malades, sens premier de ‘hoste’, d’où vient également le mot ‘hôpital’. Début XXe, le curé Vidal du Revest Saint-Martin y soignait sans doute les malades de la fièvre typhoïde. Lire le vieux Montlaux

Album de Mike, album de Daniel, Album de Yves notre guide, mon album

Une belle esplanade est désormais aménagée pour le pique-nique près de la chapelle Saint-André. Tous les hameaux ont gardé leur charme grâce aux maisons de pierre blanche ; nous avons rencontré des chevaux, chèvres, vaches, traversé de nombreux bois de chênes et des gués gelés.
Au loin le sommet de la Montagne de Lure, curieusement, n’est pas encore enneigé.

L’église saint-Claude a bénéficié de la restauration prévue : une riveraine fort sympathique nous laisse entrer chez elle pour faire quelques photos ; au milieu de la crèche installée près de la fontaine, coule une petite rivière qui rend le cadre réaliste : vous la découvrirez en décembre ou janvier.

A la fin de la boucle, nous tentons d’accéder au château Bel-Air, grande bastide située au nord du village, sur une colline à 527 m d’altitude. Cette belle demeure fut édifiée du XVIème au XVIIIème siècle, probablement par les Du Bousquet, coseigneurs de Sigonce sur des vestiges antérieurs médiévaux : Deux ailes en équerre sont reliées par un donjon et prolongées chacune par une tour, la façade Nord est couronnée d’un arc de cercle, les génoises de toutes les façades sont à 4 rangs de tuiles, privilège des seigneurs de haut rang. Extrait de Le château de Bel-Air. Émile Portigliatti

Image de l’itinéraire 11km350 5h30 (3h15 déplacement seul) 294m dénivelée (+354, -354).

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1er tour des hameaux de Sigonce (2010) et 20ème fête de la randonnée Forcalquier pays de Lure) : IMG_0007.jpggrâce à un charmant guide qui s’était blessé de la veille, cette boucle a l’intérêt d’allier marche et patrimoine puisque nous commençons par la visite de Sigonce en présence du maire et d’un membre de l’association les Amis de Sigonce qui agit pour la sauvegarde et la mise en valeur du patrimoine de la commune.

Blason D’azur à la lettre S capitale d’argent, surmontée de trois étoiles du même mal ordonnées. Le S ne signifierait pas Sigonce mais Secondus locus, second village apparu à l’emplacement actuel, le premier étant au Chatelard et Aris.

IMG_0110.jpgLa statue de Saint-Claude, saint protecteur de la peste aux pouvoirs miraculeux, a été volée dans sa niche au coin de la  rue en 1972 et remplacée par un petit buste de terre cuite, trop petit pour l’abri qui le protège. Une tentative de vol par les habitants de Lurs s’était soldée par un échec : la statue était devenue si lourde lors de son transport que le butin avait dû être abandonné. D’après Pays de Lure Forcalquier Manosque et de Giono, Ollivier-ElliottEdisud, 2000

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Sentier du littoral de la Côte Bleue entre la Redonne et Niolon


La petite équipe d’aixois, Majo, Claude et moi, partira de la gare de l’Estaque par le train de la Côte Bleue jusqu’à la Redonne puis rejoindra à pied la gare de Niolon d’où elle reprendra le train pour l’Estaque. C’est une solution bien meilleure que la voiture car on ne peut se garer dans les petites calanques réservées aux riverains. Avec ses 27° le matin, c’est déjà une chaleur d’été.

L’album photos

La gare de l’Estaque nous met plutôt mal à l’aise : sur le parking, la vitre d’une voiture a été cassée, le distributeur automatique de tickets de train est quasiment illisible, des déchets jonchent le sol, des cailloux ont été jetés sur la verrière, le quai est sale.

Dès le départ du train qui ne roule pas vite, j’ai les yeux rivés côté mer : je reconnais le port de l’Estaque et ses deux phares ; quelques petits porte-containers rentrent au port de Marseille ; un tunnel, le port de la Vesse et sa petite route, le port de Méjean et enfin après le viaduc, l’arrivée en gare d’Ensuès-la Redonne. Notre TER touristique, bleu et jaune tamponné des écussons des communes de la côte, déverse le flot des premiers baigneurs et randonneurs. On se rend mieux compte alors que la gare a été creusée dans la chaîne de l’Estaque. La commune d’aujourd’hui réunit deux parties du village : Ensuès sur les hauteurs, et la Redonne au bord de l’eau.

[…] la ligne Miramas-l’Estaque a été déclarée d’utilité publique par la loi du 29 juin 1904. […] « l’initiative de relier les deux villes apparut dès 1867 » écrivait Louis Roubaud. Si l’énoncé actuel, « ligne de la Côte bleue », fait immédiatement songer à ses attraits touristiques, elle permet aussi plus prosaïquement aux salariés de l’Ouest de l’étang de Berre d’aller travailler à Marseille sans problème de stationnement.
Cent ans après le début de son exploitation (sans inauguration officielle pour cause de Première Guerre mondiale), la ligne des TER actuels […] apparaît comme une prouesse technologique du début du XXe siècle. Où l’apport de la main d’œuvre immigrée a joué un rôle important, notamment lors de achèvement des travaux (les ouvriers français sont envoyés au front). […] J.-F. Arnichand, la Marseillaise, 30 août 2015.

La ligne Marseille-Miramas par la côte a été construite de 1907 à 1915 par Paul Séjourné, ingénieur réputé pour la qualité de ses ouvrages d’art.
La difficulté des travaux consistait au fait qu’il n’y a pas de plaine littorale ; la ligne est donc accrochée au flanc de la chaîne de l’Estaque.
Elle compte 7 gares, 8 haltes, 45 passages inférieurs, 21 passages supérieurs, 2 ponts et 18 viaducs dont 4 labellisés patrimoine XXe siècle. Selon le site de la sncf (TER)

De la gare, nous descendons vers le port de la Redonne; vu d’en bas, c’est un bel ouvrage que cet imposant pont ferroviaire en arc plein cintre !

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Les bergeries des terres gastes, les Brulades à Eguilles


En ce début juin, j’organise pour un groupe d’aixois, une randonnée près de chez moi. Nous stationnons sous le pont TGV le long de l’ancienne voie aurélienne. Le spectacle des champs de coquelicots met déjà de bonne humeur.

Le sentier du Mazet à Saint-Cannat, qui démarre à la piste DFCI à côté du pont, passe d’abord en sous-bois puis grimpe au Mazet par une piste caillouteuse ; de là haut, on peut voir la Sainte-Victoire au loin. Il figure sur le cadastre napoléonien de 1827 mais pas sur la carte de Cassini : la bastide du Mazet a donc été construite fin XVIIIe-début XIXe. Quatre chemins, venant des quatre points cardinaux ) y aboutissent.

Sur internet, le Mazet est parfois décrit comme lieu de regroupement de la grande transhumance et haut lieu de la Résistance : qui pourrait m’en dire plus ? (merci André pour l’envoi de ce premier document)

Depuis le XVe siècle, les nourriguiers1 utilisaient les pâturages de la commune situés dans les terres gastes2 de l’ouest d’Eguilles ; en 1717, treize bergers y travaillent pour des propriétaires de troupeaux ; mais en 1832 le nouveau code forestier interdit le pâturage ; le maire se bat pour rétablir le droit de pacage et d’affouage ; finalement, par des ordonnances successives, les habitants d’Eguilles sont autorisés à refaire pacager les bêtes à laine, 2000 environ en 1882, en payant une taxe de 60 centimes par tête (prix de 1836) mais la commune se plaint régulièrement des dégâts causés par les troupeaux transhumants qui mangent tout sur leur passage et envahissent les champs.
Eguilles, images et histoires : d’Aculeus à Eguilles, l’histoire du village et de ses habitants, S. Bergaglio, Editions des lilas, 2014

Nous visitons le Mazet, profitons des mûres sur le grand mûrier près de la bâtisse ; les crochets pour attacher les chevaux sont toujours scellés au mur ; l’abreuvoir près du puits sert encore aux troupeaux de passage ; j’y ai rencontré à ses abords, en mai 2016, un millier de moutons fraîchement tondus, guidés à la voix par un vieux berger et bien gardés par les chiens. Un spectacle unique ! Continuer la lecture de Les bergeries des terres gastes, les Brulades à Eguilles