** Le prieuré de Sainte-Victoire à partir du barrage de Bimont : sentier Imoucha


IMG_9029.JPGJe n’ai rien préparé, persuadée que le sentier Imoucha1, parcourant la ligne de crête de la façade occidentale jusqu’à la croix de Provence, était bien balisé tout le long de bleu. Mais ce n’était pas si évident : certes traces sont à peine visibles, d’autres sont si éloignées les unes et autres qu’on peut se demander si on est sur le bon chemin. Un descriptif et un plan sont donc bienvenus. Jusqu’au bout, en point de mire, vous apercevrez la croix de Provence.

La météo à cet endroit avec prévisions à 3 jours

IMG_9031.JPGIMG_9039.JPGIMG_9045.JPGIMG_9049.JPG

Vue sur la croix de Provence au fur et à mesure de la randonnée

IMG_9023.JPGAu départ du parking du barrage de Bimont, le sentier étroit chemine en sous-bois. A un carrefour de pistes, je ne vois pas le balisage bleu et je continue tout droit, me retrouvant dans une belle pinède clairsemée de l’autre côté de la Ste-Victoire d’où l’on peut reconnaitre au loin les cheminées de Gardanne. Je décide d’improviser et me retrouve dans le vallon de la Dispute, raide, très raide mais qui rejoint le sentier Imoucha au niveau du début des Costes Chaudes. Là on circule tant bien que mal sur des plis renversés, entre les plis, sur un sentier au balisage bleu zizaguant fraîchement repeint. IMG_9033.JPGIMG_9070.JPGUn peu plus loin, on aura une très belle vue sur ces plis serrés. Puis c’est le passage dans un collet et une belle montée : on laisse sur la droite le sentier qui arrive par le pas de l’Escalette puis celui qui arrive par le pas du Moine. La dernière montée n’est pas facile : des gros blocs rocheux, parfois hauts, un balisage à guetter attentivement. Quand j’atteins le croisement avec le sentier des Venturiers (GR9), je sais qu’il n’y a plus que quelques minutes pour atteindre le prieuré situé sur la face nord.

La cache GC198T4 Summer #3b : le prieuré, pélerinage, de nicoulina, n’est plus très loin…

IMG_9046.JPGIMG_9050.JPGSi cet ancien monastère a conservé sa silhouette d’autrefois, par contre la brèche et la fosse ont vu leur aspect sensiblement modifié. D’abord, par la construction d’un parapet bordant la brèche, rappelant celui qui existait au XVIIè siècle et qui avait disparu. Après complet dégagement de la fosse réalisé en 2008, on peut apercevoir maintenant les marches conduisant de l’esplanade à la grotte située au fond, une quinze de mètres plus bas ainsi que le mur comportant une ouverture à arcade qui soutenait l’ancienne terrasse. IMG_9060.JPGla fosse déblayéeUn escalier avait été construit au XVIIè siècle […] après son dégagement, il a été protégé par un caillebotis métallique qui en interdit l’accès au public. Extrait du bulletin de l’association des Amis de Ste-Victoire. Des toilettes dites « à lombricompostage » sont depuis peu à disposition des randonneurs côté nord, en contrebas de la chapelle.

Un joyau sur Ste-Victoire – heurs et malheurs de son prieuré, J. Cathala, Association Les Amis de Ste-Victoire, 2011

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La montagne Vautubière


IMG_8946.JPGC’est au départ du hameau de Bèdes, sur la fameuse D11 aux buissons taillés en formes multiples en hommage à un groupe de résistants tombés courageusement là, que l’on ressent l’appel de la fière élévation. La campagne ici a des airs de Toscane. Paul Teisseire

Course fauve sur la Vautubière, CG13, une description bien poétique de l’itinéraire

Les buissons taillés en forme d’animal ou d’allégorie sont sculptés chaque année par les descendants de deux cantonniers (Vallier et Courras) qui, dès 1946, s’étaient livrés à cette tâche pour rendre hommage aux quinze résistants tués deux ans plus tôt sur le plateau de Bèdes (selon la revue Accents). Itinéraire peu ou pas balisé (jaune). Sur le retour notamment, de nombreux sentiers qui se ressemblent mènent vers des propriétés privées non signalées. Un GPS de randonnée est donc bienvenu. L’alternance de passages en sous-bois, de jeux d’ombres et de lumières, dans la garrigue, dans la forêt de chênes, rend le parcours agréable quand il fait chaud.

IMG_8913.JPGhuppe fasciée photo site J. Fouargeestoublon m’en avait parlé, il fallait que j’aille voir. A Bèdes, juste avant de tourner dans le chemin de Notre Dame, deux oiseaux colorés à la nuque orange et aux ailes doublement rayées – c’est la première fois que j’en vois de tels -, s’envolent sous mes yeux : deux huppes fasciées à la huppe à peine visible en vol (merci Arnaud, guide nature au parc de Marquenterre, pour l’identification). IMG_8954.JPGJe  me gare face au champ d’oliviers, au bout du chemin de Notre Dame au hameau la Mixte à Bèdes IMG_8949.JPG(Jouques). Le chemin de terre prolonge la route, longeant un muret de pierres sèches grossièrement construit. Lorsqu’il fait mine de tourner à gauche, la chapelle tombeau promise par mon vieux guide de randonnée, apparaît sous les pins, à peine visible ; toute petite, très dégradée, l’oculus posé au niveau d’une fissure, elle ne doit pas mesurer plus d’1.20m de côté ; à l’intérieur, juste une couronne mortuaire accrochée au mur. Je n’en ai pas trouvé trace sur internet. Peut-être est-ce une chapelle privée élevée à la mémoire d’un ancien propriétaire du domaine de Lingouste ? la chapelle de Pitié construite en 1168, elle, dépendait de l’archevêché. Aussi étonnant que cela puisse paraître, les archevêques d’Aix vont s’installer à Jouques dès le XIIIè siècle et y construire leur résidence d’été au XVIè ce qui valut un statut spécial aux curés de Jouques et Peyrolles.

Les curés de Jouques et Peyrolles étaient inamovibles parce qu’ils relevaient directement de l’archevêque ; en 1582, l’archevêque oblige même le chanoine de Cavaillon à résider à Jouques. Les paroisses du diocèse d’Aix, leurs souvenirs et leurs monuments. Tome 1, Constantin M. , Impr. de A. Makaire (Aix), 1890-1898

Pour en voir plus au printemps La montagne de Vautubière : galerie photos

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Promenade en bateau sur le lac de Serre-Ponçon


IMG_8647.JPGUne fois n’est pas coutume, c’est une balade tranquille en bateau avec la Carline que je vous propose. 1h30 sur le lac, la plus grande retenue artificielle d’Europe par sa capacité, entourée de montagnes – les aiguilles de Chabrières, le Morgon – et de ciel bleu. Nous embarquons au nouveau village de Savines le Lac, l’ancien situé sur la rive gauche de La Durance au lieu-dit La Charrière, ayant été détruit le 3 mai 1961 pour les besoins de la construction de la retenue de Serre-Poncon.

IMG_8624.JPGLe lac de Serre-Ponçon est le troisième plus grand lac artificiel d’Europe par sa superficie, le deuxième lac artificiel d’Europe pour sa capacité. La température moyenne de l’eau en été se situe entre 18° et 22° en surface.

IMG_8620.JPGDu ponton, la vue en enfilade sur le pont de Savines est impressionnante : presque 1km de long, léger avec ses piles creuses précontraintes verticalement (Première génération des ouvrages en béton précontraint) qui ne touchent pas le sol et dont la hauteur varie entre 15 et 43m.  «Le fluage1 du béton induit des flèches importantes à mi-portée qui sont corrigées en mettant en place un renformis en béton de polystyrène ». Nous verrons ce dispositif lorsque nous passerons sous le pont, près des nids d’hirondelles. Le pont de Savines a été construit par l’ingénieur Jean Courbon (1913-1986) directeur technique de l’entreprise GTM. Le pont de Savines sur structurae

IMG_8653.JPGIl s’agit de techniques [béton précontraint] inventées par Eugène Freyssinet en 1928, qui consistent à tendre (comme des ressorts) les aciers constituant les armatures du béton, et donc à comprimer, au repos, ce dernier. Ainsi, lorsque la structure est sollicitée, ces armatures s’allongent et le béton a tendance à se décompresser […]. La post-tension consiste à disposer les câbles de précontrainte dans des gaines incorporées au béton. Après la prise du béton, les câbles sont tendus au moyen de vérins de manière à comprimer l’ouvrage au repos. Cette technique, relativement complexe, […] nécessite la mise en œuvre d’encombrantes  » pièces d’about  » (dispositifs mis en place de part et d’autre de l’ouvrage et permettant la mise en tension des câbles).

IMG_8629.JPGIMG_8635.JPGNous contournons l’ilôt minuscule où trône fièrement la chapelle Saint-Michel, sur quelques dizaines de mètres carrés au milieu de l’eau. Le jour-même de sa destruction prévue, l’ingénieur chargé de sa démolition reçut un contre-ordre : le niveau de l’eau ne devant finalement pas l’atteindre, sa destruction n’était plus nécessaire. Le cimetière a été englouti, et la chapelle murée. Pas si facile de l’atteindre. Nous faisons bien attention de ne pas écraser les oeufs au sol.  En quelques minutes, nous en avons fait le tour.

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