MP 2013 : chasse au 13’or à Cadolive


Cette chasse au 13’or a été organisée lors de l’inauguration de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture. Plusieurs villes des Bouches des Rhône avaient préparé leur chasse au trésor autour du même thème : le bâton de sourcier1. Pas de tirage au sort du gagnant donc à vous de proposer une récompense à vos enfants. Si vous ne connaissez pas Cadolive2, cette chasse au trésor vous prendra sans doute un peu plus d’une heure. Pour les plus jeunes, la reformulation des textes imagés sera nécessaire (ce qui est entre parenthèses est pour eux) ; dites bien aux enfants de s’aider des noms de rue.

Je l’ai adaptée légèrement pour que les enfants s’impliquent plus facilement dans la recherche ; ce qui est en italique a de l’importance ;  à trois endroits différents, nous était communiqué un indice par une personne qui nous accueillait sur place ; j’ai inclus cet indice dans le titre de la photo. Si vous avez un doute sur le lieu final qu’il fallait découvrir, écrivez-moi !

Un monsieur revient sur les terres de son enfance. Il s’empare du bâton de sourcier de son grand-père, bâton qui le guide alors dans une folle aventure qui commence en face de la mairie de Cadolive. Il raconte :

Ce bâton veut-il me mener vers une source cachée ? il m’entraîne à l’opposé de l’hôtel de ville pour me faire traverser le gué de la rivière de voitures. Non pas du côté des voûtes mais a-droitement vers une source de musique et de livres.  Puis mon guide se tourne davantage vers un passage couvert (souterrain) qui me permet de saluer trois lions. En levant les yeux, je découvre une montagne prénommée Victoire.

Mon sourcier remonte les numéros de rue à contre-sens (les numéros des rues vont en descendant jusqu’au n°1). Ici on évacue l’eau sous des petits ponts devant chez les gens. Je ruisselle jusqu’au balcon pour admirer un cercle de brique entourant un abreuvoir aux quatre tuyaux. Ne pouvant boire cette eau, mon bâton continue à s’en éloigner vers l’olivier qui nous dit de suivre la République ; très vite mon bâton m’emporte dans la voie où l’on puits(ait) jadis l’eau précieuse ; le bois du bâton se dirige non pas vers un arbre à mûres mais dans une étroite rue où l’on cuisait autrefois, sous un petit toit, de belles miches nourries au blé. Quand la rigole se termine sous mes pieds, mon guide veut partir vers la voie qui amène en bas et qui pourtant s’appelle montée.

Je découvre ébahi une cloche perchée sur un géant de pierre jaune. Je dois y aller, c’est là que se cache mon premier indice. Mon bâton veut  traverser le gué de bandes blanches sur le ruisseau de voitures. Il va maintenant jusqu’à la source rouge (borne à incendie) qui aide les sapeurs à  braver les flammes. La piste est chaude : la voie porte le nom d’un ancien lieu de lavage ; ce n’est qu’après de nombreux pas que je découvre ce lavoir aux bords penchés, où on se gelait les doigts en hiver avant que n’arrive les machines à laver.

Il veut dégringoler marche par marche jusqu’à retrouver le plat, tout en bas, à la clairière large (un parking en forme de demi-lune). Je me retourne un instant : quelle vue sur le mont Julien ! Il veut couler mes pas dans un petit passage marqué de deux barrières ; j’aurais pu entendre autrefois « en voiture ! » car la bastide rose est l’ancienne gare du village.

Sur la rive d’en face, je peux toucher le bois (un endroit avec plein d’arbres) contre le métal (une barrière). Une fois la barrière dans le dos, deux dégringolades sont possibles mais seule la gauche est la bonne.  Cette pinède puise l’eau intelligemment pour survivre. Un totem de bois (panneau de bois) n’y a pas survécu. Mon bâton peut toucher le toit d’une maison bâtie sous terre ; quelqu’un y a gravé trois sportifs côte à côte. Mon sourcier me dit de continuer dans le sens contraire de la flèche.

Après un drôle de tremplin, il me faut continuer sur un chemin de hauts et de bas. Au totem suivant (panneau de bois), une balançoire (planche à bascule) a été emportée ; encore une bosse et un drôle de tremplin. Mon guide frétille non pas du côté des barres de fer mais toujours selon la même ligne.

A mesure que j’avance, je distingue les étranges branches métalliques d’un arbre qui n’a pas besoin d’eau mais d’un autre type de courant pour vivre. A la cime une fourche ; sur une petite butte, une borne de roche carrée coiffée de rouge3 : elle délimite la fin de Cadolive et le début de la commune voisine. Quand la borne sera à votre droite, vous aurez trouvé le chemin qu’il faut prendre. Un peu plus loin un totem vélo. C’est bien le lit d’une voie d’eau que je trouve en bas : je décide de suivre ce vallat des Gorgues qui me parle d’un homme arboré ou bien l’inverse d’un arboret-homme (à lire à voix haute).

Je longe donc ce lit (sans quitter le chemin) dompté par les hommes qui ont placé de gros blocs de pierre. J’ignore le totem suivant pour passer le lit, retrouver la mont-agne. Au sommet le jumeau de l’arbre de fer nous accueille. A proximité, une petite forêt telle une île au milieu des douves. Il s’agit d’évacuer l’eau par temps de pluie. Mon guide veut nous faire contourner l’île dans le sens inverse des aiguilles d’une montre.

L’on passe un pont sous terre qui rejette l’eau vers le contre-bas. A la pointe des murs tombés sous le poids du temps et des eaux du ciel était un lieu où l’on enfournait la chaux (panneau) qui, si elle était vive mélangée à l’eau, devenait éteinte. Quel pouvoir !

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GR 2013 urbain : Martigues (2ème partie)


Cet article fait suite à la publication du GR 2013 : de Chateauneuf à Martigues (1ère partie), le sentier de grande randonnée inter-urbain balisé à l’occasion de Marseille Provence 2013, capitale européenne de la culture ; le parcours a été réalisé en une seule journée mais je vous le présente en deux articles. Partie avec quelques préjugés à cause de la proximité de l’étang de Berre et des industries chimiques, j’ai finalement été séduite par ce parcours : agréable promenade le long de l’étang (pas de pollution visible), cheminement dans de petites ruelles calmes chaque fois que possible, un site archéologique à ciel ouvert et un final à la chapelle Notre Dame des Marins. Beaucoup de variété dans les paysages, beaucoup de découvertes mais selon moi, ce GR n’a d’intérêt qu’accompagné par des guides connaissant les lieux comme ceux des associations locales de la Fédération Française de Randonnée.

La météo à cet endroit
avec prévisions à 3 jours

Le littoral est un espace industriel gagné sur l’ancien étang de Caronte par remblaiements successifs : des entrepôts et le stockage à sec de bateaux de plaisance occupent les rives Sud du chenal de Caronte. Extrait de la fiche 18 : la chaîne de L’Estaque, la nerthe, la côte Bleue, CG13

A la découverte des belles Martigues, Med &Vero wouhou

Il me faut traverser d’abord l’emblématique pont levant qui laisse enter les bateaux dans le chenal : il  faut attendre une vingtaine de minutes pour que s’opère la manœuvre d’ouverture et de fermeture du pont levant.

[Le pont levant], curiosité touristique pour les uns, fâcheux contretemps pour les autres. Selon Revue reflets n°36

Le pont levant date de  1962, il a remplacé l’ancien pont tournant (1929) dit « le Pont du Roi ». Il relie l’Île et Jonquières. 1 500 ouvertures par an en moyenne. Depuis 1962, trois accidents mortels sont survenus : le dernier […] dans les années 90, a causé la mort d’une dame qui a voulu traverser et enjamber le vide alors même que les barrières piétonnes étaient fermées. Le pontier se plaint des automobilistes qui ne respectent pas le feu rouge, poussent les barrières de sécurité ou lui lance un signe rageur. Deux tiers du trafic concernent les bateaux de plaisance, un tiers les navires marchands, gaziers et chimiquiers, qui livrent la raffinerie de Berre. Revue municipale Reflets n°36

Pour la dixième année, le désormais traditionnel village de Noël de Martigues se réinstalle sur le quai des Anglais. Je me faufile entre les chalets de bois n’ayant pas trop le temps de découvrir les créations des artisans : bijoux, maroquinerie et… stands gastronomiques.

Je longe maintenant l’étang de Berre ; un cygne élégamment virevolte sous mes yeux ; entre espace vert et littoral, la promenade ne s’apparente plus à de l’urbain. Le GR tourne à droite, à gauche, empruntant de petites ruelles calmes, et débouche sur Tholon en travaux.

Quel n’est pas mon étonnement de me trouver face aux fouilles archéologiques de Tholon, indubitablement liées au captage et à l’utilisation de l’eau douce sur le site : long bassin de lavage (1780-1960) et d’évacuation de l’eau de la source de Tholon dont on a retrouvé les citernes, les conduites, le captage, les galeries  ; en contournant le site barré, je découvre des murs antiques, des îlots d’habitations, des voies caladées, en cours de restauration. Dans l’îlot d’habitation ci-contre, de remarquables éléments des parois murales peintes et décorées à la fresque ont été mises au jour. Pour rénover le site, certaines pierres seront remplacées par de la roche du Pont du Gard, les carrières de La Couronne n’étant plus en fonction.

En 1998, le service archéologique de la ville de Martigues a identifié l’agglomération antique, connue par les textes sous le nom de Maritima Avaticorum, occupée entre le 1er siècle av. J.-C. et le Ve siècle apr. J.-C. Il y aurait même dans l’eau, sur près de 1 ha, des vestiges d’aménagements portuaires antiques. Lors du déclin romain et la prise d’Arles (480) Maritima Avaticorum, non fortifiée et exposée dans la plaine, est abandonnée au profit des hauteurs (ancien oppidum de Saint-Blaise par exemple).

De l’église du moyen âge – Sancta Trinitatis de Tullone – il ne reste plus rien mais la citerne de la source de l’Arc pourrait presque fonctionner à nouveau ; une date (1817) et le nom du bâtisseur (B. Courbon) sont gravés dans la pierre sur le côté intérieur d’un mur.

En fonction au moins dès le XVIIIè siècle, elle est composée dedeux réservoirs voûtés en plein cintre, maçonnés en pierre de taille, dont les façades sud et nord apparaissent percées de plusieurs ouverturess, destinées au puisage de l’eau. Jean Chausserie-Laprée

Sur le côté, quelques marches sont encore visibles : l’étage auquel on accédait servait probablement de salle de pompage de l’eau stockée dans les citernes. Une photo extraite du document de Chausserie-Laprée montre le bâtiment surmonté d’un étage en maçonnerie de pierre, lui-même couvert d’une toiture de tuile.

Un peu plus loin, pas moins de cinq bassins contigus de dimensions différentes ont été mis au jour (100 m2 env.) et bâtis à même le terrain naturel de marne : quel intérêt avaient-ils pour la communauté ? Recouverts à l’origine d’un béton de tuileau hydraulique, ils sont caractéristiques des structures antiques destinées à accueillir des liquides : souvenez-vous de l’archéologie de l’aqueduc romain de la Traconnade. Le grand bassin en contre-bas, semble être le réceptacle des quatre autres. Bien qu’il y ait quelques ressemblances avec le vivier romain que j’avais vu à Fréjus, l’architecte de Martigues pense plutôt à une citerne d’eau douce. Entre la fontaine de la source de l’Arc au nord et le lavoir de Tholon au sud, un aqueduc enterré traverse la parcelle.

Je traverse le site désert de l’école de voile de Tholon, école qui en 2010, organisait les championnats du monde de planche à voile. Tiens, le lycée Paul Langevin, établissement scolaire dont le nom m’est très familier (je travaille dans l’éducation nationale) mais que je n’ai jamais visité.

Les sondages exécutés sur le parking du lycée ont permis d’appréhender précisément l’extension du site antique, bordé par une large route périurbaine, […] qui mettait en relation Arles et Marseille par la voie côtière. Jean Chausserie-Laprée

Restitutions et mise en valeur d’habitats : l’exemple de Martigues (Bouches-du-Rhône, France), Jean Chausserie-Laprée, 2008 (?)

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Barcelone : Sagrada Familia


Une drôle de basilique gigantesque, en construction depuis 1882, conçue par l’artiste catalan Antoni Gaudi ; d’ailleurs il y a en permanence des échafaudages. Gaudi a suivi les travaux jusqu’à sa mort en 1926 (il s’est fait renverser par un trolleybus ; il est mort des suites de cet accident), remaniant constamment les plans et vivant même sur le chantier, pendant 16 ans. Il n’a terminé que la chapelle de San José, la crypte et le portail de la Nativité. Il repose dans la crypte de son chef-d’œuvre.

Les dix-huit tours évoquent les douze apôtres, les quatre évangélistes, la Vierge Marie et le Christ. L’immense flèche de 170 mètres de haut incarnera le Christ.

Avec ses couleurs de façades différentes, son gigantisme, des motifs de sculpture gothiques à côté de motifs modernes stylisés, des sujets que l’on ne s’attend pas à trouver tels que des gallinacées ou des fruits, des matériaux variés (pierre, mosaïques, fer forgé, verre, etc), un carré magique qui côtoie la représentation de la trahison de Judas, etc. on peut aimer ou détester cette architecture, mais elle ne laissera pas indifférente : elle vaut le déplacement.

5 nefs verticales, des façades monumentales et des tours recouvertes de mosaïques donnent une impression de jamais vu.

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