*** Les grottes de Calès et le Défens


Un peu de mistral ce matin pour cette randonnée de 3h20 qui commence par le site classé exceptionnel de Calès. medium_img_2403.jpgmedium_img_2410.jpgJe pensais flaner parmi quelques habitations mais c’est un véritable village troglodytique que j’ai découvert : plus d’une centaine de grottes dont certaines à étage. Impossible de les visiter toutes aujourd’hui.

Elles ont été habitées dès le néolithique et utilisées au moyen-âge comme carrière. 116 grottes et 150 familles y habitaient. Les archéologues se posent beaucoup de questions à leur sujet mais il est incontestable qu’elles ont été aménagées par les hommes : escaliers d’accès, point d’ancrage de poutres, anneaux pour suspension, niches creusées dans les murs, larges fenêtres.
medium_img_2398.jpgmedium_img_2416.jpgDépendances d’un vaste chateau, elles servaient également de silos à grain, citernes, caves ou resserres. Des gravures rupestres témoignent du culte des astres et du soleil. (selon Comité départemental du tourisme)

Dans l’une d’elle, les traces d’un feu de bois : elle est encore utilisée de nos jours.
Assurément, les enfants trouveront leur bonheur : grimper, ramper, courir, se cacher et même s’instruire ! Pour vous en convaincre, regardez la page de l’école de la Crau à Chateaurenard !

* Je vous propose un itinéraire de 3h20 environ, sur carte IGN réalisé à partir de CartoExplorer
* Itinéraires et superbes photos du site Week ends et tourisme en Provence
* Itinéraire officiel et photos du site Balade en Provence
* Photos de Calès site Provence balades
* Description de l’itinéraire sur le site de Laurent Audras

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

Je croise plusieurs randonneurs qui cherchent vainement le GR6 aux abords du site. Ce genre de difficulté ne m’arrive plus depuis que je prépare mes randonnées sur mon ordinateur et que je transfère la route sur mon GPS eTrex Venture ! c’est vrai qu’il n’y a plus d’imprévu… mais il n’y a plus les heures perdues à ne rien découvrir, ni l’angoisse de se perdre, ni l’anxiété de ma fille qui m’attend à la maison. Près de la chapelle Saint-Denis, je m’éloigne d’un bruyant groupe de jeunes qui parcourt le sentier botanique ; je me retrouve seule pendant la plus grande partie de la randonnée qui a moins de charme (1): un chemin de petite randonnée longeant des champs de vigne, le bord d’une route départementale ; au pied d’un arbre, des fleurs récemment déposées signalent sans doute le décès d’un automobiliste. medium_img_2424.jpgPuis j’entame la montée du GR6, continue et raide. En chemin, le chateau de la reine Jeanne se détache clairement sur le ciel bleu. A la borne géodésique, sur la montagne du Defens, point culminant de la randonnée, j’ai une superbe vue sur les Alpilles. Malheureusement, plusieurs lignes à haute tension troublent le paysage.
medium_img_2395.jpgLe GR6 redescend progressivement vers le site des grottes et se termine en petit sentier humide où la mousse a pris possession de toutes les pierres. Du haut du chateau, la statue de la Vierge domine les lieux.
Arrivée au parking, dernière découverte : la passerelle aux écureuils ! Je m’approche de l’abri installé pour eux dans un arbre près du parking. Il y en a un que je fixe sans bouger en vue de le filmer car je voudrais animer un peu ce blog ! Au bout de 30 secondes, il n’a pas bougé et la vidéo de mon appareil photo est terminée. Je change d’angle du vue et l’écureuil, à une vitesse vertigineuse due sans doute à la peur, se sauve par la passerelle et se cache dans les pins. C’est raté !
Au retour, si j’avais su que le Géant de Provence (le plus grand platane d’Europe, haut de 53m et âgé de plus de 300 ans), était à côté du chateau, je l’aurais salué en passant. Il faut que 7 personnes se tiennent la main pour en faire le tour (circonférence de 9 mètres) et il est maintenant classé monument naturel.

18 avril 2010 : enfin je l’ai vu en passant par le portail d’une propriété privée dans laquelle s’insinuent tous les touristes. Il est si lourd que ses branches touchent le sol, sa ramure si large qu’il m’a fallu coller deux photos côte à côte pour le voir en entier, si majestueux qu’il force le respect. Cependant, un lamanonais m’a confié qu’il avait un concurrent à Lançon…

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(1) selon moi, ce circuit peut être limité au cirque de Calès, et au sommet du Defens à partir des grottes

*** Nager avec les poissons à Port-Cros


Le Parc national de Port-Cros, premier parc national marin en Europe, a été créé en décembre 1963. Y passer une journée au mois d’août, ne m’emballait guère : « trop de monde, trop chaud, île trop petite », c’est ce que je craignais. Nous avons pris la première navette partant à 8h15 du port d’Hyères. Après une heure de trajet, nous débarquons sur l’île. D’emblée, le charme opère. Le fort de l’Estissac nous protège (Le chemin des forts, jérôme antonioli, provence magazine, M03740, éd. 2007). Que des piétons ici !

medium_114_1420.jpg* Site du parc naturel de Port-Cros
* Diaporama de l’île de Port Cros : superbes photos à donner envie d’y aller

* La météo aujourd’hui à cet endroit : Direction du vent et température ressentie

 

Accompagnées de Luc qui connait les lieux, nous parcourons le sentier jusqu’à la plage de La Palud où nous arrivons les premiers, après 3/4 d’heure de marche ; cette petite plage est ombragée de tamaris et bordée d’une roselière 1. Des ganivelles 2 partagent l’espace entre les zones protégées et nous, les visiteurs. Un goéland s’invite.

medium_113_1399.jpgmedium_114_1402.jpgJ’observe ceux qui, équipés de masque, tuba et palmes, reviennent enchantés de leur voyage en mer. Ils ont emprunté le * sentier sous-marin (7 bouées équipées de panneaux explicatifs immergés jalonnent le parcours et une plaquette immergeable présente les principales espèces et les espèces à découvrir) ou ils ont choisi de découvrir ces fonds au hasard. Plus je les vois revenir conquis, plus je me dis que je vais louper quelque chose. Je n’ai jamais respiré avec un tuba, je ne me suis jamais déplacée avec des palmes. Les premiers essais ne sont pas très satisfaisants. Quand enfin je parviens à me déplacer, je ressens une telle émotion que je me redresse brusquement. Je m’attendais à devoir chercher quelques poissons sous les roches ou dans l’herbier. Je ne suis qu’à quelques mètres du bord et en eau peu profonde. Je me jette à l’eau de nouveau. C’est un véritable spectacle que cet aquarium naturel ! ce sont des centaines de poissons qui se meuvent à côté de moi, en tous sens, sans être effrayés. Ils me frôlent. Je vois des petits sars sortir de la posidonie qui couvrent 50% des fonds marins, des girelles mâles me montrent leur robe colorée. (Bizarrerie : elles naissent femelles et changent de sexe au cours de leur existence). Les fonds sont si clairs que je mesure combien cette vision a quelque chose d’exceptionnel. Et dire qu’autrefois je pouvais me contenter d’observer les poissons au travers de la vitre d’un aquarium ! En rejoignant le bord de la plage, j’aperçois un congre faisant des allers et retours dans un mètre d’eau !
Avec les nombreux visiteurs de l’après-midi, remuant les fonds sablonneux ou s’égayant avec bruit dans l’eau, les poissons seront moins présents : venir le matin tôt est donc une excellente idée.
* Diaporama de poissons visibles en plongée à Port-Cros

Après le pique-nique très provençal confectionné par ma fille, je pars en randonnée sur l’île. medium_114_1416.jpgmedium_114_1410.jpgIl faut avouer que rester sur la plage n’est pas idyllique : des taons redoutables s’attaquent aux jambes fraîches et nous n’avons pas emmené de répulsif spécial zones tropicales.
La pointe de la Galère me fait immédiatement penser à une baie dans laquelle les bateaux peuvent accoster discrètement… ou s’échouer. On compte d’ailleurs plusieurs épaves autour de l’île. On y aperçoit Héliopolis sur l’île du Levant. Fortement soumis au vent et aux embruns, les arbres ont ici des formes torturées spectaculaires et seuls quelques végétaux survivent entre les schistes.

* Multimédia sur la pointe de la Galère

De retour au village, nous buvons un excellent jus de fruits frais. La journée est terminée ; elle demeurera inoubliable. La prochaine fois, je me promets d’emmener un appareil photo sous-marin.
Cette île a séduit quelques célébrités.

C’est dans la période de l’entre-deux guerres, avec l’installation sur Port-Cros en 1921 de Marcel et Marcelline HENRY, que l’île devient un véritable foyer intellectuel. De 1925 à 1938, Jean Paulhan, […] loue le fort de la Vigie et Jules Supervielle s’installe au fort du Moulin. Ils y attirent … Malraux, Valéry, Gide et Arland, ainsi que Saint-John Perse, qui vient y jeter l’ancre régulièrement.

Horaires de la navette

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1Lieu où poussent des roseaux
2Clôture formée de lattes (souvent en châtaignier) assemblées par 2 à 5 rangs de fil de fer galvanisé torsadé.
Conditionnées en rouleaux, les ganivelles servent de palissades

Montjustin, village fortifié autrefois, village d’artistes aujourd’hui


A cause de la météo pas très favorable dans les Bouches du Rhône en ce 8 janvier, j’ai décidé de monter dans les Alpes-de-Haute-Provence, à la frontière entre ce département et le Vaucluse. Par endroit, un peu de neige s’étale sur cette petite départementale qui relie La Bastide de Jourdans à la nationale 100. Les Alpes au loin ont mis leur bonnet blanc, à peine visible sur un ciel laiteux. Le départ se fait à partir du Grand Logis (611m) sur le bord de la départementale 956.

* Superbes photos du village de Montjustin site Provence Web
* Je vous propose un itinéraire de 2h20 A/R réalisé à partir de CartoExplorer

* La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

medium_img_2372.jpgmedium_img_2371.jpgTout de suite je suis plongée dans l’ambiance du lieu : vallons verdoyants à gauche, strates blanches à droite, chemins boueux dans lesquels le 4×4 des propriétaires ont laissé des ornières glissantes, pas de ligne à haute tension. Au loin, perdu dans la verdure, une bastide autour de laquelle paissent en désordre des troupeaux de mouton sur des rectangles de verdure : je suppose qu’il s’agit du château Véron. Nul doute, nous sommes à la campagne.
A droite, le centre équestre des Courbons. Plus loin, dans une propriété privée, bien protégés par une grille électrifiée, des dizaines de moutons regardent le chemin très paisiblement. Je décide de leur consacrer une trent
medium_img_2389.jpgmedium_img_2383.jpgLe village de Montjustin, tout petit par son nombre d’habitants (60 env., 245 habitants en 1851) m’impressionne pour beaucoup d’autres raisons : des maisons des XVIè et XVIIè siècle restaurées avec grand soin, pas de trottoir, pas de jardin clos : on ne sait pas faire de différence entre l’espace public et l’espace privé ; l’impresssionnante église de Notre-Dame des Neiges avec ses vieilles tombes, des vestiges de remparts qui prouve qu’il était une place forte guerrière dès le 11ème siècle à laquelle est attachée ce proverbe : « si fau rendre Montjustin, si rendet » (1)
* Site d’un particulier sur Montjustin.

« Siège dramatique en 1589 : le duc de Lavalette, à qui les habitants avaient refusé une halte dans la cité, enleva la place après un siège désespéré, massacra et pendit les habitants, détruisit l’église et le village. » * Voir informations sur le village, site Méditerranée-France

Montjustin est aussi un village d’artistes.

 » Pourquoi le dire au pluriel ? J’ai un ami, c’est Lucien Jacques« , disait Jean Giono. Cet être exceptionnel, doué de multiples talents (dessinateur, peintre, aquarelliste, graveur, tisserand, berger autrefois, danseur,…éditeur et poète) vivait à Montjustin. » * Centre Jean Giono

Au printemps, nul doute que les paysages deviendront enchanteurs : au nord, le pays de Forcalquier avec Reillanne au premier plan ; au sud, les montagnes du Lubéron, avec la vallée de l’Aiguebelle et ses fromages de chèvre.
Après la visite du village, c’est le retour par le même GR 4. Un panneau d’information m’apprend qu’un fossile de poisson inconnu jusqu’alors (30 millions d’années), « la perche du Lubéron », a été découvert sur le territoire de la commune de Montjustin.
Je ne suis pas descendue jusqu’au ruisseau de l’Encrême par la D214 : mais si vous prenez le temps, vous y verrez peut-être quelques castors…
Je croise deux bas-alpins en 4×4 ; celui du Colombier laisse ses deux chiens de berger dans la propriété où paissent les fameux moutons « trop » paisibles.
Ils savent ce qu’ils ont à faire ces deux là , et aboient furieusement lorsque je m’approche d’eux pour la photo que je destine à ma fille qui adore les chiens.Parvenue sur le parking, deux chasseurs s’installent pour le déjeûner ; ils me donnent faim ; alors, je mange la pomme qui est dans mon sac avant de rejoindre la ville. Quel constraste !

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(1) Provence, tu peux te rendre, Montjustin s’est rendu !