Beaumont-de-Pertuis : chapelle Sainte-Croix


Partie bien tard, j’ai choisi une courte balade pour découvrir la chapelle Sainte-Croix perdue au milieu des bois. Le parcours débute près de la fontaine moussue sur le cours portant le nom d’Emile Pardé (1893-1973), dont je viens de découvrir l’étonnante biographie : docteur es Lettres, es sciences, géographe, il a reçu de nombreuses distinctions.

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La fontaine alimente le lavoir couvert juste à côté ; l’itinéraire se prolonge sur une route revêtue, et non un chemin, mais peu fréquentée. Au carrefour avec la piste forestière, je suis attirée par ce qui ressemble à un oratoire : un monument tout en hauteur, une plaque gravée sur son piédestal et une double colonne de rouleaux de papier serrés déposés dans des cavités circulaires.

L’homme qui marche, qui lit est une œuvre conceptuelle et touristique de Max Sauze, itinéraire poétique qui consiste à occuper l’espace en déposant des bornes le long d’une ligne virtuelle couvrant le territoire français. […] Ce dessin représente un Homme qui marche en lisant. […] Une borne est déposée tous les 15 km environ. Il y a 250 bornes. Ces bornes [… ] mesurent 27 cm x 27 cm et sont constituées de livres, en partie scellés dans du béton. Le présent concept est préservé à l’intérieur de la borne dans un étui inaltérable.

La borne 22 a été officiellement inaugurée le 1er avril 2000. La borne 22bis a été offerte par les habitants de Beaumont à ceux de Farneze, ville à laquelle ils sont jumelés. Chose curieuse, aucun rouleau de papier ne manque ; j’ai même pu lire un extrait évoquant Henri IV et Condé.

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Du Carami à la chapelle Saint-Probace


Une randonnée tout en contrastes : d’abord à la fraîche, le long du Carami (ou Caramy) puis dans les sous-bois secs quasiment déserts. Ce jour là, le centre ville est totalement inaccessible : une foire à la brocante occupe les lieux et je dois me garer sur le parking de la cave vinicole. J’ai renoncé à ma grosse paire de chaussures de montagne pour les besoins du test de la paire de baskets Outdry (‘eau non incluse’) de Columbia, d’une couleur flashy ‘bleu clématite et gris rafraichissant’. Je ne les ai jamais portées et ma première impression est curieusement très favorable : je m’y sens bien, je ne ressens aucune contrainte, aucun frottement (les coutures latérales sont bien plates et ne gênent pas), elles sont très confortables. Je précise que je ne suis pas sponsorisée par la marque : pour tester et parler de ces produits techniques, j’ai mis la condition de rester libre de mes paroles.

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Au loin, le château de Valbelle et son obélisque dominent le village. La randonnée débute par une route goudronnée, le long du terrain de sport, route que je trouve un peu longue.

Moyennant un petit détour, vous trouverez la cache Notre Dame de la Salette, d’elia’s.

La route se transforme en chemin, à peu près au niveau du pont dit Romain. Le parcours le long du Carami qui zigzague est bien agréable et rafraichissant.

C’est là que j’ai décidé de tester la testpaire de baskets outdry. J’ai d’abord mis le pied dans le Carami le temps d’une photo, donc quelques secondes. Honnêtement aucune différence : pas de trace d’humidité, pas de changement d’apparence extérieure. J’ai même poussé le vice jusqu’à traverser à gué le Carami sans jamais avoir de l’eau au dessus de la chaussure. Ensuite, j’ai enlevé les chaussures pour vérifier que je n’avais pas les pieds mouillés. Ils ne l’étaient pas. J’ai trouvé ça incroyable et j’ai continué ma balade les pieds bien au sec. Moi qui suis sujette aux entorses, je me suis sentie en sécurité :  j’avais le pied bien tenu, la semelle est à crampons. Plein de technologie là dedans. Fabriquées en Chine, vont-elles durer ?

En chemin, le long du Carami deux caches vous attendent entre le parking du stade et la ruine de Rimbert : une sur la droite, le passage des Quercus Ilex, d’Elia’s, l’autre sur la gauche façon dont napoléon, varel-jones.

Voir également dans ce blog la randonnée sportive dans les gorges du Carami ; elle a fait l’objet d’un reportage dans Var Matin (25/01/2008) sur le thème du geocaching : les geotrouveurs varois sur la piste de drôles de trésors et les aventuriers du Carami.

Le CaramyLe Carami tout en contrastes soit, court comme l’eau vive, soit, offre des coins d’eau stagnante remplie de moucherons et de moustiques ; je les entends mais ne les vois pas ; ils se tiennent à distance, pas un ne vient me piquer alors que j’ai volontairement relevé les manches ; d’habitude, au pic des Mouches en particulier, une tribu de moucherons me taquinent quand je suis en nage. Là, aucun. C’est peut-être bien dû au rôle assuré par la testchemise insect blocker – assortie fort élégamment aux baskets – qui tient les insectes à distance. La fibre contient un insecticide efficace sur 70 lavages, mais je vous rassure, ça ne sent pas ! Je n’en suis qu’au second lavage. Que vaut-il mieux pour la santé et la protection ? le spray anti-moustiques (collant et odorant) que l’on met directement sur la peau ou ce vêtement qu’il faudra remplacer tôt ou tard ? si l’on est sûr de rencontrer des moustiques là où on va, en effet, cela peut être le bon choix ; mais attendons confirmation avec le test de la Camargue…

Je passe devant la ferme Rimbert. Au panneau directionnel signalé ‘le clos de monsieur Aubert’, je continue un instant tout droit pour goûter au Carami sauvage où il est possible, même en juillet, de trouver un coin tranquille pour se dorer au soleil ou manger. Le sentier se rétrécit, barré parfois par des arbres tombés ; je passe quelques chaos rocheux. En continuant il serait possible de rejoindre l’ancienne mine de bauxite1 de Tourves.

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Refuge Baudino par la Torque


Une randonnée sur la face sud de la Sainte-Victoire, au départ du parking du Saut du Loup, qui m’a plutôt surprise : aride et dégagée habituellement, ici, pendant un long moment, on traverse une zone boisée et de garrigues ; au vu des formes et de la composition de certaines roches, différentes de chaque côté de la Torque1, on évalue le témoignage des bouleversements tectoniques. Le temps est gris, quelques gouttes de pluie assombriront les photos mais ça vaut le déplacement.

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Le domaine départemental de la Torque, ce sont 91 hectares situés sur la commune de Puyloubier auquel on n’accède qu’à pied. Au loin la Torque en forme de couronne aplatie et pentue qu’il me faudra contourner pour atteindre le refuge. Le sentier étroit, parfois difficilement repérable, sinue jusqu’au pied de l’énorme rocher aux formes dodues fortement inclinées. Alors que je suis proche du rocher, je vois arriver de Saint-Ser un grand rapace qui plane longuement, très haut dans le ciel. Dans ce coin de nature, où courent lièvres et petits rongeurs, nourriture principale des aigles, je me plais à imaginer qu’il s’agit de l’aigle de Bonelli si rare à la Sainte-Victoire. Tout en bas, la ferme de Genty.

Lors de la première phase tectonique importante, une compression brutale entraîne la formation d’un pli anticlinal dans la région de Sainte Victoire. L’érosion de ce nouveau relief engendre des éboulis qui une fois cimentés formeront les brèches visibles à la Torque. La faille du Delubre représente une limite naturelle : il s’agit de l’endroit où la partie occidentale  de la falaise sud se décale d’environ 200 m par rapport à celles du Pic des Mouches.

Association pour le Reboisement et la Protection du Cengle et Sainte-Victoire

Plus je monte, plus je distingue clairement la forme de cuvette du plateau du Cengle (qui fut un lac il y a fort longtemps). Tapissé de mosaïques de verdure, avec quelques habitations éparpillées (dont la célèbre ferme templière de Bayle), le plateau est couronné d’une barre de calcaire blanc que l’on voit encore mieux depuis l’autoroute A8.

La Barre du Cengle est constituée de strates épaisses de calcaire massif. Elle présente un grand nombre de diaclases orthogonales aux strates. Localement, ces diaclases favorisent la circulation d’eau et la dissolution de la roche. Peu à peu, les diaclases s’élargissent et des blocs écroulés se retrouvent au pied de la barre. Extrait de la lithothèque de l’académie d’Aix-Marseille

La montée est de plus en plus difficile sur un sol caillouteux parfois dérapant ; le ressaut rocheux au pas de la Torque, assez impressionnant vu d’en bas, se franchit avec prudence derrière le rocher de la Torque. Après une petite erreur d’aiguillage, je repère la trace rouge sur les rochers. L’arrivée sur ce balcon naturel, dans l’îlot de verdure entourant le refuge Barthélémy Baudino, est un vrai réconfort. De là haut, au delà du Cengle, le regard balaie « la plaine de l’Arc, l’agricole Trets, l’industrielle Rousset, la chaîne du Regagnas, les monts Auréliens ».

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