Le castellas de La Fare


Sur la carte, le parcours semble court et facile : 73 m de dénivelé pour atteindre le castelas, 125 m pour le point culminant de la randonnée. Mais c’est sans compter sur la nature du terrain…
Pas de ruines du castellas signalées sur le cadastre napoléonien (A1, 1831) ni sur la carte d’état-major ni sur celle de 1950. Il réapparaît sur la carte actuelle, preuve de l’intérêt des citoyens pour leur patrimoine.
Le castrum de La Fare est signalé pour la première fois dans le testament de Raymond des Baux le 7 septembre 1170. Selon La Fare-les-Oliviers, Michel Millet & Félix Laffé, Coll. Le temps retrouvé, Ed. Equinoxe. Ces ruines ont donc plus de 800 ans.

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Départ du parking près du cimetière, non loin du terrain de sport. Première surprise : la commune a prévu un terrain pour promener son chien ! Assez rapidement, l’étang de Berre apparait dans toute étendue avec ses hautes cheminées et ses fumées ; nous lisons rapidement le premier panneau d’éducation à l’environnement, consacré au globulaire turbith qui fleurira à partir de janvier. Impossible de ne pas remarquer une « vraie » (selon le sens primitif) restanque parementée des deux côtés barrant le vallon de Lerissé.
Nous sommes en vue du castellas depuis l’ouest : quelques murailles à double parement entre lequel existe un blocage de pierres d’éboulis liées au mortier à la chaux, un grillage le long de la falaise, des murs construits directement sur le rocher à flanc de falaise, rien de facilement identifiable pour le moment.

Ce dernier [le castellas] faisait partie d’un système de signalisation couvrant les voies d’accès vers l’intérieur des terres [ndlr : les Opies (Eyguières), Notre Dame de Cuech (Sainte-Croix, Salon), Sulauze (Miramas). Histoire de La Fare

C’est là que l’aventure commence ; un sentier bien marqué au départ dépasse la première enceinte de pierres en courbe encore bien nette ; la montée est de plus en plus raide, caillouteuse, nécessitant parfois un effort pour se hisser plus haut. Vestiges du deuxième rempart. André a trouvé le meilleur passage et atteint le sommet du castellas tandis que je m’égare trop à l’est dans les éboulis et suis obligée de redescendre pour remonter le long d’un passage bordé de pierres qui pourrait être l’entrée. D’après le plan de Rinalducci de Chassey, je suppose que nous sommes entrés dans le noyau castral en passant par l’emplacement de l’église .

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Balade du Tholonet au hameau des Artauds


Quand nous avons préparé son article En suivant la route Cezanne, route classée, Anne et moi avons arpenté la route dans tous les sens, cherchant des chemins plutôt que des routes. Pas facile dans un village touristique connu mondialement grâce au peintre Cezanne… 

L’idéal est de partir du petit parking place du Ferrajon près du Cercle Artistique de l’Union du Tholonet ou du grand parking face au château du Tholonet. Les boulistes du Cercle sont nombreux et arrivent tôt.

Le Cercle, lieu de convivialité, éducatif, culturel et laïc existe avant la naissance de la loi de 1901 sur les associations. Au Tholonet, c’est une société musicale, essentiellement masculine, qui est d’abord créée. Puis une autre, Le Cercle de l’Union, qui entretient la fraternité dans la commune ; ses membres se réunissent chez Thomé. Dans les deux sociétés, on n’entre qu’introduit par deux membres. En 1898, les deux sociétés fusionnent en gardant les objectifs des deux. En 1914, le maire cède au Cercle de l’Union un terrain où se trouve l’actuel bâtiment. Aujourd’hui les femmes sont acceptées ; on ne doit parler ni de politique ni de religion et il faut toujours être coopté. D’après Le Tholonet, mémoire vive 1870 à nos joursMairie du Tholonet / Association Route Cezanne du TholonetMairie du Tholonet – Association Route Cezanne du Tholonet, 2016

Au fond du parking, quelques marches mènent sur la rive droite de la rivière. Nous longeons la Cause, jusqu’à la passerelle piétonne : entre celle-ci et le pont, les lavandières faisaient la bugado des bourgeois aixois à la fin du XIXe. Installées devant leur pierre plate, elles avaient chacune leur place.

Une buse pour piétons un peu sombre permet de passer sous le pont et de poursuivre le long de la route. Après le terrain de sport, le sentier se rapproche de la route qu’il suit cependant de manière sécurisée. Deux puits rappellent l’époque où il n’y avait pas d’eau courante. Direction les Artauds par l’avenue Léon Ferrat qui traverse le hameau en long et en montée ; une petite variante côté droit domine la plaine cultivée avec vue sur Sainte-Victoire sans ligne à haute tension. Nous avons l’impression de circuler sur des propriétés privées. Un contrat avec F. Zola, ingénieur du canal d’Aix, prévoyait un lavoir qui ne sera jamais construit.
La fontaine alimentée à partir de 1930 par le canal Zola ne coule plus : une canalisation de 400m de long amenait les eaux décantées dans un bassin.
A gauche, l’atelier du peintre et sculpteur Jean Mégard décédé quelques jours avant notre visite.

Le hameau des Artauds est un habitat groupé ; en 1846, 16 familles (62 personnes) y résident sur 504 habitants, presque toutes vivant du travail de la terre. Le hameau est le cadre du cinquième roman de Zola, La faute de l’abbé Mouret (1875) dans lequel il décrit la misère paysanne. 

La route se poursuit par un agréable sentier dans les champs, le sentier des Artauds à Château Noir dont le tracé n’a pas changé depuis 1838 ; vers le haut, le sentier se mue en route revêtue pour accéder aux propriétés des riverains. Je retrouve une borne à la forme inhabituelle dont je n’identifie pas l’usage (amarrage de bateaux ?) ; de forme similaire, quatre autres se trouvent aux coins du petit pont dans les jardins du château, siège de la SCP.

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La plaine du Ban, Ventabren


Une place de parking à l’entrée du chemin des Vences le long du ruisseau du Bouillidou ou mieux, sur le parking côté gauche après le pont de l’autoroute. Je ne sais pas pourquoi ce nom de plaine du Ban, peut-être allusion au ban, le territoire soumis au pouvoir et à la juridiction du seigneur de Ventabren dans l’ancien régime ; c’est André qui précise qu’en provençal banacho, panage c’est le droit de mener paître les porcs sous les chênes.

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Durant la première partie du parcours c’est le viaduc du TGV qui attire l’œil : une prouesse technique et une œuvre d’art tout en courbes.

Au niveau du canal aérien à cet endroit, je tombe sur une drôle de construction, ronde, ouverte sur les côtés et creuse. J’ai pensé qu’on avait pu y caler au centre un pied portant une mire permettant de faire des relevés d’altitude pour la construction du canal de Marseille qui date du XIXe.
Je passe au-dessus de la ligne TGV et retrouve une large piste ; le viaduc offre sa belle courbe et les vignes leur alignement parfait. Au loin la silhouette de Sainte-Victoire avec son Pic des Mouches qui semble moins haut que le Signal et le Devançon à sa droite.

Bientôt le village perché de Ventabren apparait avec la tour de l’horloge surmontée d’une croix : il s’agit de l’église.

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