Le Concors à partir de Taulisson


Monter sur le sommet du Concors est assez sportif : 400m de dénivelé continu mais quelle fierté d’arriver au point culminant et trouver le « trésor » qui a été caché par Serge Robert (Pour connaitre le jeu : voir l’article sur Chasse au trésor high tech au barrage Zola ; pour connaitre où est la cache Boîte de pruneaux au sommet du Concors).

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Le temps qu’il fait aujourd’hui à cet endroit :
Météo du jour, direction du vent et température ressentie

En chemin, le plus curieux, ce sont bien les fours à charbon de bois, installés sur les lieux même de la coupe. Deux fours se suivent sur le chemin du Pié de Masse ; dans le second, on peut encore voir les tuyaux permettant l’arrivée de la chaleur dans le foyer. Le couvercle mobile permettait de fermer la cheminée quand les vapeurs rouges commençaient à se dégager.

Si un lecteur sait si ce charbon de bois servait de combustible pour la métallurgie ou s’il était réservé à l’usage des charbonniers, je le remercie de poster un commentaire.

medium_img_0632.jpgLe charbon de bois est obtenu en carbonisant du bois de manière contrôlée en l’absence d’oxygène. Le procédé permet de retirer du bois, son humidité et toute matière végétale volatile afin de ne laisser que le carbone. Au cours du XIXe siècle, il apparaîtra des enceintes métalliques de divers formes. Certains sont amovibles afin d’être utilisés sur place en forêt. Encyclopédie Wikipédia

Transformer et habiter la forêt : les sites de charbonnage du Var, Ada Acovitsioti Hameau

Pour la Provence et le Var, ce sont les vagues d’immigrants italiens, arrivés entre 1870 et 1930, puis espagnols, arrivés autour de 1940, qui ont fourni, en dernier lieu, la majorité des acteurs humains du secteur. […] Le charbon à four provient souvent de bois mélangés et convient pour faire marcher les moteurs à gazogène, d’utilisation quasi exclusive dans les décennies 1940 et 1950.
Merci à Richard H. qui m’a suggéré cet usage dans son commentaire. En effet, le charbon de bois a été réquisitionné pendant la seconde guerre mondiale ; les autorités ont donné leur préférence à la technique en four, plus facile à maîtriser.
Les fours à charbon de bois du lac noir, lien communiqué par Richard H.
 

L’appareil Moreau se compose d’un vase en tôle ayant la forme d’un prisme droit octogonal ; …. Des cheminées et des buses disposées sur le pourtour et au sommet de ce récipient servent au dégagement des gaz et des liquides produits par la carbonisation. Des prises d’air, ouvertes dans le bas, permettent d’allumer facilement le bois qu’on dispose dans l’intérieur. Au moyen d’une disposition fort ingénieuse, toutes ces ouvertures se ferment d’elles-mêmes, automatiquement, quand la combustion devient trop active. … il permet de carboniser, en trente heures, environ 10 stères de bois.
L’appareil Dromart se compose d’une cage en forme de dôme, composé de plaques de forte tôle montées sur un bâti en fonte. La partie supérieure se termine par une cheminée munie d’un couvercle mobile ; la partie inférieure est ouverte et la cage se pose simplement sur une aire préparée. Dans cette aire, on établit d’ailleurs préalablement, en maçonnerie de brique et d’argile, un foyer qui, sans communiquer avec l’intérieur de la cage, y fait pénétrer la chaleur par une série de conduits convenablement disposés à la surface du sol et dont quelques uns sont recouverts de plaques de fonte. La cage s’emplit de bois au moyen d’une porte ménagée sur le côté ; on allume le foyer et la carbonisation ne tarde pas à se produire. Lorsque des vapeurs de couleur rouge commencent à se dégager, on éteint le feu, on ferme la cheminée et on laisse refroidir le tout.

M. Larzillière, Sous-Inspecteur des Forêts Notice sur le débit des bois de feu, leur mode de vente et les procédés de carbonisation usités en France, Exposition universelle de 1878

medium_jonquilles_concors.2.jpgLa montée au travers des sous-bois humides est bien rafraichissante les jours de forte chaleur : avec la mousse recouvrant les pierres, on se demande parfois si on est bien en Provence. De petites jonquilles sont sorties timidement de terre. Après quelques passages un peu plus durs, une montée qui peut paraitre interminable, je sais que la récompense est au bout du chemin.

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Quand l’étroit sentier débouche sur la piste forestière, je me sens libre et comblée. Je ne suis plus qu’à quelques mètres de la chapelle Sainte-Consorce restaurée par les Amis de Jouques. Malheureusement, elle est presque toujours fermée (pas d’ouverture non plus), comme la dernière fois où je suis montée par Peyrolles (voir la note dans ce blog Le Concors, un belvédère, une tour de guet, une chapelle).

On s’y rend en pélerinage le lundi de Pentecôte et, en temps de sécheresse, pour implorer la pluie. […] La chapelle est mentionnée dans un recueil des droits et revenus de l’archevêque […] et rédigé vraisemblablement entre 1282 et 1323. […] Une statue en bois de Joseph Armulphy […] se trouve maintenant au Cabinet d’Arbaud, à Aix-en-Provence.
Selon la légende, Consorce et Tulle étaient filles du sénateur Eucher et de son épouse Galla au VIe siècle.

Un village, son histoire : Jouques, Les Amis de Jouques, pp.194-195

En suivant finalement les traces bleues grossièrement peintes sur les rochers de la crête, je rejoins la croix de bois qui tremble sous la force du vent mais résiste. A partir de là , j’entamerai ma partie de geocaching qui se terminera par un « found it » ; j’en profiterai pour embrasser du regard le paysage des deux deux côtés du Concors.

La descente par le large chemin forestier me permet d’apercevoir le château du grand Sambuc avec ses tourelles. Avis aux amateurs de pilotage.

Chasse au trésor high tech au barrage Zola


Tout a commencé le jour où mon GPS de randonnée est tombé en panne. Je l’ai échangé sans difficulté contre un GPS d’une autre marque et là , dans le mode d’emploi, je lis un chapitre sur les geocaches. Intriguée je m’informe davantage sur le site anglais de * geocaching puis sur le * site geocaching France où tout n’est pas traduit encore mais cela suffit à comprendre.

La météo aujourd’hui à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

L’aventure démarre sur Internet et m’embarque en pleine nature.

La planète est un vaste terrain de jeu… En guise de trésor, il s’agit le plus souvent d’un récipient imperméable contenant quelques babioles et un carnet, le logbook, pour enregistrer son passage et laisser un mot à l’attention des suivants et du propriétaire de la cache, celui qui l’a choisie […] Et la récompense n’est pas forcément dans la boîte, mais autour : les géoplaceurs ont à cœur de faire découvrir à leurs alter ego trouveurs un beau point de vue, une cascade, une clairière… Le géocaching, quand il est pratiqué en vacances, devient une façon de faire du tourisme hors des sentiers battus.
Pour jouer au géocaching, où l’on est tour à tour chercheur et cacheur, il ne faut qu’un seul outil, c’est un appareil GPS portable. Il vous dit où vous êtes et dans quelle direction partir pour rejoindre un point donné. Comment ? Grâce aux informations combinées de 24 satellites qui tournent à 19 000 kilomètres au-dessus de nos têtes, en émettant des signaux radio à basse fréquence.

Extrait de Les nouveaux chasseurs de trésors léa delpont L’Express, 23/02/2006

medium_img_0615.jpgMe voilà donc partie à la recherche d’une multi-cache1 appelée Bibémus par son propriétaire Serge Robert. Je prépare la randonnée : je repère le parking, évalue largement la durée de la randonnée et de la recherche elle-même ; j’imprime la carte IGN du lieu et les points de la route qui me mèneront jusqu’au barrage Zola mais cela s’avèrera une précaution inutile car le chemin est clairement balisé. Je dispose des coordonnées en longitude et latitude d’un premier lieu sur lequel je trouverai les informations nécessaires pour résoudre l’énigme suivante et calculer les coordonnées de la vraie micro cache.

Coordonnées à compléter :N(Nord) 43°32’0A.A »
E(st) 005°30’BC.D »A = deux fois la surface du plan d’au en hectare ou A = C+D
B = unité de l’année (196B) au débuta les travaux du Canal de Provence
C = chiffre des unités ou des dizaines de la longueur de la crête
ou C = B*D
D = le chiffre des dizaines de la hauteur du barrage D=A/D

medium_img_0616.jpgRésoudre l’énigme n’est pas un problème si l’on s’est vraiment rendu sur les lieux ; j’ai d’abord triché, essayant de trouver les renseignements sur internet mais manifestement, les informations trouvées étaient erronées.

Munie d’un crayon, après quelques calculs arithmétiques simples, je trouve les coordonnées que je saisis dans mon GPS (note : un GPS premier prix coûte un peu plus de 100 euros). Y aller en ligne droite est impossible. Il va donc falloir s’en approcher au plus près par un sentier balisé. J’en profite pour admirer les points de vue sur la Sainte-Victoire. Quand le GPS m’indique que je suis suffisamment proche, je commence à chercher un sentier qui me rapprochera du point. Un randonneur est sur le même chemin. Un autre geocacheur ?
Pas évident ! je dois d’abord m’éloigner puis me revenir sur mes pas sur un sentier parallèle. La distance au point cherché diminue ; mon cœur bat. Je m’approche. Quand il ne reste que quelques mètres, je m’avance plus lentement mais quelle que soit la direction, je m’éloigne. Je n’y comprends plus rien. Etre si près et ne pas trouver. Pourtant les satellites sont nombreux et la position est donc fiable à 4 mètres près. Du haut de mon rocher, j’observe les alentours et je comprends. La distance qui me sépare de la cachette n’est pas en longueur mais en altitude !

medium_img_0614.jpgJe redescends de mon perchoir et contourne le gros rocher. 5m, 4m, 2m ! je m’arrête. Je pose le GPS sur une pierre voisine. Sur place, il faut se mettre dans la peau du cacheur et se demander Où aurais-je bien pu dissimuler quelque chose, derrière cette grosse pierre, sous cette racine, dans ce trou profond, dans ce tronc creux…?, explique Christian Villemin. Forte du conseil de ce geocacheur expérimenté, je regarde le rocher sur lequel j’étais grimpée tout à l’heure. Et là , cela me parait évident. Je bouge une pierre : la cache, de la taille d’une boîte de pellicule de photos, est là !
Je l’ouvre. Il n’y a qu’une pièce de monnaie et un logbook2. Je déroule le rouleau de papier et, fièrement, j’y inscris un petit mot qui signale mon passage. Je n’échangerai aucun objet aujourd’hui mais dans la cache traditionnelle qui était à Cabrières près du mur de la peste, j’ai échangé un livre et un marque-pages contre un porte-clef. Le plus important n’est sûrement pas dans la valeur des objets.

De retour à la maison, je me connecte sur le site de geocaching et enregistre fièrement mon log « found it » (je l’ai trouvé). J’y ajoute quelques photos.medium_img_0621.jpg J’envoie un petit mot au propriétaire de la cache pour lui demander quelques conseils pour la prochaine cache qui contient un Travel Bug3. Il me répondra avec beaucoup de gentillesse. Avec 88 caches trouvées et 11 placées, c’est un vrai professionnel du geocaching !
De par son fonctionnement, ce jeu fédère une communauté virtuelle de géocacheurs qui s’entretiennent par mails et forums interposés mais ils ne sont pas collés derrière leur écran toute la journée.
Pour moi, l’intérêt de ce jeu est multiple :

  • plaisir de découvrir de nouveaux buts de promenade ou randonnée partout dans le monde
  • plaisir de jouer, y compris en famille, tout en faisant du sport sans s’en apercevoir
  • plaisir de faire de nouvelles connaissances grâce à la communauté de geocacheurs dans le monde entier

Depuis, j’ai découvert deux autres caches ; j’ai mis presque une heure pour trouver la dernière, mon GPS ayant eu un comportement pour le moins contradictoire. Mais cela fait partie des aléas du jeu et donc représente un défi stimulant à relever…

Profile for nicoulina

1Multi-cache implique dans la recherche au moins un point de passage (wpt = waypoint en anglais), l’endroit final étant un vrai récipient. La plupart des multi-caches donnent une indication pour trouver le premier point, qui donne une indication pour le deuxième, et ainsi de suite.
2Logbook : petit carnet dans lequel les geotrouveurs inscrivent la date de leur passage, leurs commentaires, les objets qu’ils déposent dans la cache et ceux qu’ils enlèvent
3Travel Bug : C’est un objet qui voyage de cache en cache. Cet objet a un numéro unique (assigné par www.geocaching.com), qui permet de suivre son trajet.

Les bories d’Eguilles


Voila une longue promenade jusqu’aux bories de 6,200km aller et retour, se partageant entre forêt et villas sur le chemin du Rastel. Je me gare hors du centre d’Eguilles pour ne pas connaitre le crucial problème de stationnement. A quelques mètres de la voie romaine, le parking du stade offre assez de places en ce samedi matin.

* Le temps qu’il fait aujourd’hui, à cet endroit :
Direction du vent et température ressentie

medium_img_0434.jpgRien de difficile pour cette promenade ; avant d’entrer dans la pinède, il faut parcourir plus d’un kilomètre. Sur le côté droit de la route, dans une propriété privée, une borie est accolée à une villa toute neuve : voilà une remise à outils plutôt originale et dans le pur style rural provençal !
Quelques véhicules 4×4 entrent également en forêt, si bien qu’on n’est pas tout à fait tranquille. Sur la droite, une tombe attire mon attention : c’est celle de chiens enterrés là par des maîtres aimants.
medium_img_0435.jpgmedium_img_0443.jpgLe tout petit circuit des bories est fléché par le conseil général des Bouches du Rhône. à un carrefour près d’un champ d’oliviers. Je retrouve là plusieurs promeneuses (et oui ! ce samedi là , je n’ai croisé que des femmes…), les unes en grande conversation, les autres posant pour la photo souvenir.
* Je vous propose un itinéraire de 6,200km A/R (bories) avec variante 1,100km A/R (fontaine de Fabrègues)
* Photo de bories dans la région d’Aix en Provence

Réservées autrefois à un usage agricole, les bories1 sont l’oeuvre de bergers ou de paysans, composées de pierres locales extraites du sol et agencées sans aucun liant. Elles sont faites de pierres plates. La coupole en encorbellement tient par la pression de son propre poids. De fait, ni poutre, ni coffrage, n’étaient nécessaires. Chaque rangée de pierres avance sur la rangée inférieure de la moitié de son épaisseur environ. Pas de porte, une seule fenêtre. Voilà qui est sommaire mais les hommes ne vivaient pas dans les bories. « Pour construire en pierre sèche, il faut de la patience, un bon coup d’oeil, assorti d’un bon coup de mains qui savent sentir si la pierre est à sa meilleure place, et une bonne résistance physique. Une borie peut peser entre 30 et 200 tonnes et utilise de 200.000 à 300.000 pierres. »

(Extrait du site les saute-collines)
Quelle différence y-a-til entre borie, cabanon, cadole, gariote, baraque, clède ou pagliaddu ? aucune, ce sont toutes des constructions en pierres sèches qui changent de nom selon les régions !
* Voir aussi dans ce blog le circuit des bories de Tallagard, à Salon
Au retour, je fais un écart vers la fontaine de Fabrègues marquée sur les cartes IGN. Je passe devant le Refuge dont le parking est plein. Pourquoi cet endroit perdu sur le chemin de la fontaine de Fabrègues attire-t-il tant de monde ? J’ai l’impression que les gens y sont attablés. Y mangerait-on de la bonne cuisine ? La curiosité m’incite à prendre quelques renseignements. Et j’ai tout faux. Le refuge est un centre bouddhique d’études et de méditation. C’est du Centre de  » Yoga  » du Maître vietnamien N’guyen Qué, formé dans la tradition des moines errants du centre du Vietnam et de la frontière birmane, que sont sortis les pionniers du Bouddhisme Tibétain en Provence. C’est aussi à l’initiative de ce Maître que commence la construction à Eguilles d’un petit Centre qu’il baptise « Le Refuge ». Le Refuge, qui a maintenant renoué avec ses origines » les Maîtres de l’Ecole de la Forêt – accueille principalement les moines et nonnes de cette tradition contemplative qui, depuis quelques années, y sont de plus en plus présents. (Extrait du site Le Refuge) Le Refuge reste ouvert toute la journée pour tous ceux, qui désirent y faire une pause méditation ou une prière.
medium_img_0457.jpgLa fontaine de Fabrègues, couverte de mousse, est cachée à l’ombre des arbres. Des fougères et des plantes tombantes aux multiples couleurs pastel la protègent. Elle suinte de gouttes d’eau de partout. Un villageois y a déposé un petit seau d’eau qui se remplit peu à peu. Sans nul doute, elle doit couler toute l’année. Je m’y rafraichis avec grand plaisir avant de repartir.

1Le mot borie vient de l’occitan bària, désignant une ferme, une métairie, éventuellement un domaine rural.