Je réitère avec Yves Provence la randonnée que j’avais faite en 2010 De Céreste à Montjustin par les crêtes et la plaine ; pour ne pas répéter ce que j’avais écrit à l’époque, une ancre (un lien) vous renverra directement au point concerné de l’article de 2010 ; en fermant la fenêtre, vous reviendrez à cette note dans laquelle je n’évoquerai que ce qui est nouveau.
Le tracé par le GR4, bien balisé, va nous mener à Montjustin. Yves nous montre Reillanne au loin côté nord ; au tiers de la montée, nous grimpons sur le talus pour dominer, depuis la crête, les grands domaines de la vallée d’Aiguebelle : Ragoni, la Renardière. Tandis que le groupe admire le point de vue, Yves place une nouvelle cache.
La crête de Montjustin, YvesProvence
A l’entrée de Montjustin, un panneau attire notre attention : on y parle d’école buissonnière mais nous ne comprendrons que plus tard de quoi il s’agit.
Un puits est situé au bord de la route qui monte au centre du village. De plan carré, il portait une pompe à roue en fer située devant la maison de Lucien Jacques, peintre, poète, écrivain, graveur d’art et grand ami de Jean Giono.
Pierre Citron, Renaissance du village de Montjustin de 1945 à la fin des années soixante, petite Capitale, 2003
Nous montons sur les remparts par des marches de pierre puis visitons le village un peu au hasard des ruelles que l’on confond souvent avec des propriétés privées, rarement closes. Devant la mairie, le maire a convoqué les habitants, les pompiers et les gendarmes, pour présenter ses voeux ; l’Ecole Buissonnière est juste à côté.
Pour redonner vie à leur petite commune (50 habitants dont 15 résidents à l’année), les habitants de Montjustin ont créé une association culturelle et artistique qui anime le lieu et attire la population des environs pour des rencontres festives et conviviales.
Après avoir fondé, en 2008, l’association Montjustin à dos d’éléphant […], ils ont créé L’Ecole Buissonnière, un café-restaurant associatif à vocation culturelle.
Après deux ans et demi d’activité, L’Ecole Buissonnière compte trois salariés, qui habitent le village, et 250 adhérents parmi lesquels une vingtaine de bénévoles actifs. D’après la vie.fr
Un partenariat avec le Parc Naturel Régional du Luberon via son verger conservatoire de la Thomassine à Manosque fournit des plants de variétés anciennes et locales en voie de disparition afin de créer un verger à Montjustin. Selon le site de l’Ecole Buissonnière
L’église, article de 2010. L’église Notre Dame des Neiges a pour patron saint-Laurent ; elle est enfin accessible, restaurée, même si l’abside est à ciel ouvert. En 1994, l’association pour la sauvegarde de Montjustin [devenue en 1999, A dos d’éléphant] a décidé de déblayer l’église, dont la voûte s’était effondrée en 1934. La famille, les amis, jeunes et moins jeunes, tout le monde a participé à ce déblaiement, et la municipalité a assuré l’étanchéité des murs. Le clocher a récupéré sa toiture mais pas encore ses cloches. Ensuite il y a eu une célébration avec le père Carissimo. D’après le bulletin de liaison des chrétiens du Largue, 2010
Les murs sont couverts de lierres ; une tombe illisible surmontée d’une croix est maintenue en place. Depuis la butte, le paysage s’ouvre sur la vallée de l’Encrême.
Un peu après midi, nous nous installons au soleil sur la tour des remparts pour déjeuner ; un moment convivial d’échanges de bons plans et de bonnes choses.
Via Domitia – Montjustin, YvesProvence
Le cimetière, article de 2010 Nous quittons le village pour le cimetière, celui qui abrite tant de personnalités : le photographe Cartier-Bresson, Pierre Citron l’écrivain, Lucien Jacques l’artiste, et le peintre Serge Fiorio. La femme du photographe y est enterrée depuis août 2012. Il y a même un certain René, randonneur.
Montjustin, lieu de culture et d’amitié, par M. Reymes, spécialiste de Giono
En longeant le cimetière, un chemin creux permet de rejoindre la piste qui ramène à Céreste mais nous préférons le sentier balisé classique. Il évolue dans les bois de chênes et bientôt dans les sous-bois humides ; sous l’amas de feuilles mortes, une terre glissante ralentit légèrement la troupe.
Nous baptisons de remarquables, plusieurs arbres géants aux formes tourmentées, qui ont bien du mal à rentrer sur la photo.
Bientôt nous retrouvons la route qui passe devant la Bastide Neuve, très ancienne propriété déjà recensée sous ce nom sur la carte de Cassini. Curieux mais esthétiques ces parements de pierre claire qui protègent ou décorent les arbres de la propriété.
Au Long Roux, un vaste hangar couvert devait servir à mettre le blé à l’abri de l’humidité, quoi qu’exposé au grand air, et même à le battre. Nous obliquons sur la droite, longeant l’Aiguebelle à quelques dizaines de mètres de distance.
Nous traversons l’ancienne nationale 100 (D4100 aujourd’hui), passons devant la chapelle Notre Dame de Piété pour rejoindre le pont de la Baou, faussement appelé ‘pont romain’ par l’IGN ; pourtant sur le cadastre napoléonien (1815 environ), son nom était correct. Le vrai pont romain, redécouvert fortuitement il y a quelques années, a été enseveli pour sa sauvegarde. Télécharger le tracé supposé de la Via Domitia format google earth.
Pont Baou, article de 2010
Le pont de la Baou, alterch
Nous avons le temps de visiter le village de Céreste ; Yves nous emmène chez Scaramouche, un glacier réputé qui ose des mélanges étranges, mais hélas fermé. Nous déambulons dans d’étroites ruelles, découvrant une maison habitée autrefois par René Char, poète et résistant.
Si ce sujet vous intéresse, lire Sur les traces de René Char ou cliquer sur le tag La-Résistance
Compte rendu et photos sur le site de Yves Provence
Promenade dans le vieux Céreste, photos de JP Laurent
L’oppidum des Blaques à Céreste et autres curiosités, randonnée à Céreste, randomania
Vous l’aurez compris, j’aime beaucoup Montjustin, ce village authentique au charme particulier que j’ai déjà visité trois fois : en 2006, 2010 et 2016.
Image de l’itinéraire 12km300, 3h20 déplacement (5h50 au total), 225m dénivelée (+325, -325)
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