Les chemins de la pierre sèche de la Roque sur Pernes à Saint-Gens


Saint-Gens, j’y suis déjà allée au départ du Beaucet, circuit décrit dans la note ***Le Beaucet, Venasque, sur les chemins de la pierre sèche et dans le livre 25 balades sur les chemins de la pierre sèche, Florence Dominiquele bec en l’air, 2009. Une partie du parcours à Barbarenque et Saint-Gens est commune aux deux randonnées.

Mes photos

Aujourd’hui, ce sera un PR au départ du village haut perché de la Roque sur Pernes, balisé jaune sur la presque totalité. Majo et moi montons par la rue du Barri, une calade avec pavement central qui mène au château dont on ne connaît pas le premier propriétaire. Daté du XIe, annexé aux états pontificaux au XIIIè, il est reconstruit au XVIè, racheté par la famille de Centenier en 1741, finalement vendu aux habitants au XXè. Le clocher de l’église saint-Pierre saint-Paul joue à cache-cache avec nous. Nous sortons du village par le nord, quittons bientôt la route de Saumane pour un agréable chemin communal dallé de façon naturelle le chemin Jean de Rebous.

Le nom de la Roque apparut pour la première fois dans les écrits en 1113 ; lorsqu’en 1274 tout le Comtat fut cédé à la papauté, le territoire de la Roque fut inféodé à divers seigneurs, la plupart italiens : Spifame, (Boniface II) de Peruzzi, originaire de Florence, des Séguinsde Serres, des Galléan de Gadagne, des Centenier en 1741, issus d’une famille palatine, des Blanc-de-Brantes en 1772.

La commune a adopté les armoiries des Seguins ; Sébastien de Seguin qui surnomme La Roque sur Pernes, la Roque des Seguins, est un comte Palatin (1574), vice-recteur du Comtat (1590), qui reçoit du Pape la terre de La Roque pour laquelle il rend hommage devant François de Castellane, Charles de Pernes et François de Lopes, Seigneur de Montmirail, le 16/3/1576. Contesté pour cette donation, il est enfin pourvu de cet Office après la mort de Raimond Meillores, en 1590. D’après des Seguins, Jean Gallian

La légende raconte qu’une Dame Seguin, pour venger l’assassinat de son époux, attendit que ses 7 enfants soient devenus grands, les poussa à tuer toute la famille des assassins, puis se réfugia en Provence. Cette dame est représentée par la huppe et les 7 étoiles sont ses 7 enfants. Rapporté par Jean Gallian

Le chemin de la Roque à Saint-Gens passe sous les rochers de Fraischamps, appelés autrefois Barrièro. Le petit vallon de Frais Champ, circule au pied d’une colline dont les pentes raides sont abondamment couvertes de banquettes de pierres ou murs de soutènement encore en bon état, traces d’une lutte constante contre la pente. Nous sommes émerveillés par le travail laborieux que cela a dû représenter. Probablement dûs aux travaux de défrichement du XIXè bien avant que ne s’installent les banatais.
« Une main d’oeuvre inégalable, au service d’une volonté de fer » écrit Edouard Delebecque, ancien maire de la Roque sur Pernes, qui réussit à les [les banatais] faire venir dans son village menacé de désertification. Entre 1950 et 1999, 420000 déplacés ont quitté la Roumanie dont une communauté de lorrains partis coloniser le Banat au XVIIIè et rapatriés dans les années 1950 à la Roque sur Pernes.
Leur histoire est résumée par le collègue Alphonse Silve à Monteux.

Au XVIIIè siècle, des Alsaciens Lorrains partirent coloniser les terres fertiles du Banat empêchant ainsi les Turcs de prendre le contrôle de cette région. Au congrès de Versailles, le Banat fut divisé entre la Roumanie, la Hongrie et la Serbie. En 1939 la guerre éclata et le Banat fut envahi par les allemands. Les Alsaciens Lorrains, qui parlaient un dialecte germanique, furent considérés comme allemands et enrôlés dans la Wermacht (armée de terre allemande). A la fin de la guerre, les russes envahirent le Banat. Tito devint président de la Yougoslavie en tant que dictateur communiste et enferma les Alsaciens Lorrains, qu’il croyait allemands dans des camps d’extermination en Autriche […] Il y eut dès lors beaucoup d’exodes aux Etats-Unis mais aussi en France […]. Un groupe de Banatais reconstruisit le village en ruine de la Roque sur Pernes […]

Visibles mais peu nombreux… Les circulations migratoires roumaines, Coll., Les Editions de la Maison des Sciences de l’Homme, 2003

Continuer la lecture de Les chemins de la pierre sèche de la Roque sur Pernes à Saint-Gens

*** Le sentier des aiguiers, Saint-Saturnin les Apt


Cela faisait bien longtemps que je voulais faire ce sentier extrait de 25 balades sur les chemins de la pierre sèche, Florence Dominique, le Bec en l’air, 2008 ; avec mes amis Claire & Denis, nous n’étions allés que jusqu’aux aiguiers1 Grognard.

Les photos de Yves Provence

balisage du sentierDépart du parking des Longuets sur la D230 qui mène à Sault ; le parking est peu visible surtout si aucune voiture n’y est encore garée. Des poteaux de bois portant une marque verte baliseront le circuit. Les lettres identifiant les points d’intérêt sont reportés sur la carte IGN en bas de page.

Au virage en épingle à cheveux, direction les Romanes ; je m’engage par erreur vers la Thébaïde, bordée d’un muret de pierres (je n’ai pas vu le modeste panneau de bois à l’entrée) au lieu de la contourner par la droite ; les propriétaires attablés pour le petit déjeuner me remettent gentiment sur la bonne voie.

aiguiers bessons aiguiers bessonsLes aiguiers Bessons2 (A, B) se font face de part et d’autre du chemin ; à droite deux bassins séparés par un mur de pierre. On accède au second à ciel ouvert par trois marches taillées dans la pierre.

Puis direction la Cassette ; sur la gauche, un petit sentier conduit à l’aiguier de Barralié (C) ; l’impluvium est envahi par les pins ; trois abreuvoirs en pierre taillée sont construits à proximité ; un escalier d’accès est creusé dans la roche pour accéder au réservoir : les deux toits de pierre sèche couvrent deux bassins séparés dont la longueur totale est de presque 7m. Compte tenu de l’ombre, il est bien difficile de faire des photos convenables ; celles du livre ont été prises en hiver : c’est mieux !

la Cassette la CassetteJ’ai d’abord trouvé deux cabanes écroulées avant de trouver la grande cabane de forme oblongue avec un élégant décroché qui souligne le début de la voûte ; elle s’ouvre sur des champs de lavande. Le panneau l’appelle borie de la Cassette (D) ; borie est un terme impropre pour cabane mais c’est celui que tout le monde connait…

Continuer la lecture de *** Le sentier des aiguiers, Saint-Saturnin les Apt

Saint-Saturnin les Apt


J‘étais venue au mois d’août, sans avoir le temps de suivre le parcours de découverte du village. De retour aujourd’hui après avoir parcouru  le sentier des aiguiers, je découvre  le village de Saint-Saturnin lès Apt (autrefois Agnane) qui mérite une visite.

Diaporama, photopeach (inaccessible depuis la fin de flashplayer)

Depuis la tour du moulin la plus élevée, on a déjà une vue surprenante sur le village qui a pris des couleurs dorées avec le soleil couchant. Le château semble inaccessible, perché sur son éperon rocheux et pourtant on peut le rejoindre en montant tranquillement sur le rocher, en longeant le vide à droite si l’on n’est pas sujet au vertige.

Progressivement, la muraille apparaît dans toute sa longueur et toute sa hauteur. Après les maisons du vieux village en ruine, les portes qui s’ouvrent sur de larges rues pavées, le chemin de ronde aboutit au château et à la chapelle castrale. Du castrum primitif (vers 950) à nos jours, le village a connu trois extensions aux XIIIe, XVe et XVIIe siècles. De là haut, la vue générale est unique : elle s’étend sur le Luberon et la vallée du Calavon. Quel que soit l’endroit où vous serez, le clocher de l’église Saint-Etienne dépassera fièrement des toits.

Le rempart en écaille de poissons délimite le premier village fortifié. Sources et citernes ne suffisant plus pour alimenter en eau, un premier barrage, aujourd’hui immergé, est construit en 1836. le barrageUn second barrage plus solide, est terminé en 1902 : son bassin de retenue recueille les eaux de pluie drainées depuis le plateau. Reflet insolite que vous découvrirez en traversant le barrage pour passer en dehors des remparts. Attention ! descente jusqu’au barrage sur marches dégradées ou absentes.

Continuer la lecture de Saint-Saturnin les Apt